Par Mercedes Yanes Lanes
L’entreprise SpaceX d’Elon Musk n’envoie pas seulement des décapotables rouges dans l’espace. Elle compte désormais une cohorte pour déterminer l’immunité contre le SARS-CoV-2. Cette étude, publiée dans Nature Communications et réalisée auprès d’une cohorte d’employés de Space Exploration Technologies Corp., a suivi tout particulièrement le sous-groupe de participants dont les tests de sérologie étaient positifs et qui n’avaient pas été vaccinés.
La première cohorte était composée de 4 300 volontaires, dont 120 étaient positifs aux anticorps contre une partie du virus du SARS-CoV-2 qu’on appelle le domaine de liaison au récepteur (RBD). Ces participants incluaient des personnes symptomatiques et asymptomatiques à la COVID-19, aux taux d’anticorps variés. Notamment, les personnes les plus symptomatiques présentaient les taux d’anticorps les plus élevés, mais leurs résultats étaient hétérogènes au fil du temps. Certains participants qui présentaient des taux élevés d’anticorps lors de la première mesure en possédaient moins à la deuxième mesure, mais d’autres qui en présentaient peu au départ semblaient en accumuler au fil du temps. Il est probable que, collectivement, ces résultats expriment la progression naturelle de la réponse immunitaire en fonction d’un profil d’accroissement, de pic, puis d’affaiblissement.
Pour déterminer si la présence d’anticorps assure une protection contre la COVID-19, les échantillons prélevés chez 120 participants ont été divisés en deux groupes d’après leur taux d’anticorps, et les anticorps relevés dans chaque échantillon ont été évalués pour en déterminer l’efficacité à éliminer le SARS-CoV-2. Les échantillons contenant plus d’anticorps anti-RBD étaient plus efficaces pour éliminer le virus. Même si les échantillons contenant de faibles taux d’anti-RBD produisaient des anticorps visant d’autres parties du virus, ils ne semblaient toutefois pas compenser la fonction anti-RBD.
Les données présentées dans cette étude mettent en évidence l’existence éventuelle d’un seuil d’anticorps produits par une infection naturelle au-dessus duquel une personne est probablement protégée contre la réinfection. Ce seuil pourrait servir de mécanisme de surveillance et orienter la priorisation de la vaccination chez les personnes les plus vulnérables.
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