Des données de plusieurs pays, dont les États-Unis, le Royaume-Uni et le Canada, indiquent qu’un nombre disproportionné d’individus d’origine africaine contractent le virus du SRAS-CoV-2 et sont atteints d’une forme de COVID-19 plus grave que les personnes d’autres races. Le gouvernement du Canada, par l’intermédiaire de son Groupe de travail sur l’immunité face à la COVID-19 (GTIC), finance une étude visant à déterminer combien de personnes des communautés noires canadiennes ont été atteintes du SRAS-CoV-2, le virus à l’origine de la COVID-19, et à cerner les facteurs de risque associés à la fois à la contraction de l’infection et à ses répercussions, notamment l’hospitalisation et le décès. Environ 1,2 million de dollars de subventions ont été alloués à cette étude.

« Nous avons déjà vu des données qui démontrent que les Canadiens de race noirs sont surreprésentés parmi les cas de COVID-19 et peuvent souffrir de conséquences graves, voire mortelles. C’est une indication que les inégalités peuvent contribuer à la gravité et à l’évolution des maladies. Nous devons prendre particulièrement soin de protéger et de promouvoir la santé de ces communautés », a déclaré le Dr Upton Allen, chercheur principal de l’étude, chef de la division des maladies infectieuses et scientifique associé principal du programme des sciences évaluatives de la santé des enfants à l’hôpital pour enfants malades (SickKids). « Nous espérons que cette étude éclairera les politiques ciblées ainsi que les mesures de santé et de sécurité susceptibles de réduire efficacement le risque de maladie pour les Canadiens de race noire ».

L’étude a été menée en partenariat avec divers groupes de la communauté noire, notamment la Jamaican Canadian Association, la Black Health Alliance, les services de santé communautaires WellFort, les centres de santé communautaires Black Creek et Taibu, et l’Alliance for Healthier Communities. « Nous avons mené un projet pilote dans la région du Grand Toronto, qui a ouvert des portes au sein de la communauté pour cette étude et nous a donné l’occasion de tirer parti de ces premiers contacts », explique le Dr Allen. « L’engagement de la communauté est la clé du succès de l’étude. » L’équipe de recherche pour le projet pilote comprenait des chercheurs des universités de Toronto, York, Ryerson et Western.

Pour s’assurer que les voies de communication demeurent ouvertes tout au long du projet, l’étude a mis sur pied un groupe consultatif communautaire spécial présidé par Pamela Appelt, juge de la citoyenneté à la retraite, qui travaille et se réunit régulièrement avec l’équipe de recherche. « Il est essentiel que le projet soit dirigé par des Noirs. Il est de la plus haute importance d’inspirer confiance, ce qui entraînera une plus grande participation de la communauté », ajoute Pamela Appelt, présidente du groupe consultatif communautaire de l’étude.

L’étude recrutera 2 000 Canadiens noirs et 1 000 Canadiens non noirs résidant dans certains secteurs postaux de l’Ontario à des fins de comparaison. « Les participants devront fournir un échantillon de sang qui fera l’objet d’un test de dépistage d’anticorps du SRAS-Cov-2, afin de déterminer s’il y a eu une infection antérieure », précise le Dr Allen. « Si des anticorps sont présents, nous étudierons également plus en profondeur la réponse des anticorps au virus ». Les participants dont le test de dépistage des anticorps est positif seront notamment invités à fournir des échantillons supplémentaires afin de déterminer la durée de la présence des anticorps. Les participants initialement négatifs se verront offrir la possibilité de revenir pour un nouveau test après quatre à six mois.

En plus des tests d’anticorps, les chercheurs examineront les facteurs socio-économiques, professionnels et de logement ainsi que les problèmes médicaux préexistants, car ces facteurs ont été associés à des taux d’infection plus élevés.

« Les études à date sont limitées, mais des rapports préliminaires font état d’une relation entre une carence en vitamine D et une augmentation du risque et de la gravité de la COVID-19 », explique le Dr Allen. « Les Noirs sont potentiellement exposés à ces effets indésirables, en partie à cause du risque accru de carence en vitamine D chez les personnes à la peau plus foncée. Pour cette raison, nous prévoyons également d’examiner les niveaux de vitamine D chez nos participants dont le test de dépistage du SRAS-CoV-2 est positif comparativement à ceux dont le test est négatif ».

« Cette étude s’inscrit parfaitement dans l’un des objectifs spécifiques du Groupe de travail sur l’immunité face à la COVID-19, qui consiste à effectuer le suivi de la propagation du virus dans la population générale et dans des groupes prioritaires, tout en tentant de faire la lumière sur les réponses immunitaires au SRAS-Cov-2 au sein de diverses communautés du Canada », fait observer le Dr David Naylor, coprésident du GTIC. « Alors que le Canada se prépare à la possibilité d’une troisième vague d’infection, il sera utile pour ces communautés de comprendre le niveau d’immunité et les facteurs de risque propres à la population noire canadienne lorsqu’elles travailleront de concert avec le personnel de la santé publique à l’élaboration de mesures de protection plus strictes. »

« Cet effort de collaboration entre les chercheurs et les groupes communautaires fournira des renseignements précieux sur la COVID-19 chez les Canadiens de race noire », déclare l’administratrice en chef de la santé publique du Canada, la Dre Theresa Tam. Les résultats de cette étude aideront à élaborer des stratégies pour prévenir la propagation et répondre aux besoins des communautés de Canadiens de race noire partout au pays. »

AU SUJET DU GROUPE DE TRAVAIL SUR L’IMMUNITÉ FACE À LA COVID-19

À la fin avril 2020, le gouvernement du Canada a créé le Groupe de travail sur l’immunité face à la COVID-19 (GTIC) et lui a confié un mandat de deux ans. Le GTIC est supervisé par une équipe de direction bénévole composée d’experts et de scientifiques canadiens de premier plan provenant d’universités et d’hôpitaux de tout le pays qui cherchent à comprendre la nature de l’immunité découlant du nouveau coronavirus responsable de la COVID-19. À cette fin, le GTIC soutient diverses études visant à déterminer l’ampleur de la propagation de l’infection au SRAS-CoV-2 au Canada (dans la population générale, dans certaines communautés et dans des populations prioritaires), comprendre en quoi consiste l’immunité qui suit l’infection, améliorer les méthodes de dépistage des anticorps et contribuer à surveiller l’efficacité et l’innocuité des vaccins qui sont distribués au Canada. Par conséquent, le Groupe de travail et son secrétariat collaborent étroitement avec un ensemble de partenaires, dont des gouvernements, des organismes de santé publique, des institutions, des organisations de santé, des équipes de recherche, d’autres groupes de travail, des communautés et des intervenants. Récemment, le Groupe de travail s’est vu confier la tâche de soutenir la surveillance de l’efficacité et de l’innocuité des vaccins, ce qui s’inscrit dans son objectif premier qui consiste à produire des données et à susciter des idées pouvant orienter des interventions visant à ralentir la propagation du SRAS-CoV-2 au Canada – pour finalement y mettre un terme. Pour en savoir plus, consultez le site www.covid19immunitytaskforce.ca/fr/

À PROPOS DE L’HÔPITAL POUR ENFANTS MALADES (SickKids)

Reconnu comme l’un des meilleurs établissements de soins pédiatriques au monde, l’hôpital pour enfants malades de Toronto (SickKids) est le principal centre canadien voué à l’avancement de la santé des enfants par l’intégration des soins aux patients, de la recherche et de l’éducation. Fondé en 1875 et affilié à l’Université de Toronto, SickKids est l’un des hôpitaux les plus actifs en matière de recherche au Canada et il a généré des découvertes qui ont aidé des enfants dans le monde entier. Il a pour mission de fournir ce qu’il y a de mieux en matière de soins complexes et spécialisés axés sur la famille, d’être un pionnier dans les domaines scientifique et clinique, de partager son expertise, de favoriser l’épanouissement des professionnels de la santé et de promouvoir un système de santé accessible, complet et durable pour les enfants. L’hôpital SickKids est un membre fondateur de la Kids Health Alliance, un réseau de partenaires visant à élaborer une approche supérieure, cohérente et coordonnée des soins de santé pédiatriques, centrée sur les enfants, les jeunes et leurs familles. SickKids est fier de sa vision axée sur des enfants en meilleure santé et un monde meilleur.

RENSEIGNEMENTS AUX MÉDIAS

Groupe de travail sur l’immunité face à la COVID-19

media@covid19immunitytaskforce.ca

Rebecca Burns, Cell. : +1.438.871.8763

Caroline Phaneuf, Cell. : +1.514.444.4532

Entrevues avec le DUpton Allen

Jessamine Luck, The Hospital for Sick Children (SickKids),  jessamine.luck@sickkids.ca