TORONTO – Selon une nouvelle étude dirigée par des chercheurs de Toronto, près de 30 % des adultes canadiens, soit neuf millions de personnes, ont été infectés lors de la vague du variant Omicron au début de l’année 2022, contre seulement 10 % qui avaient été infectés lors des quatre vagues précédentes.
Malgré le nombre élevé d’infections, l’étude a également révélé que chaque dose de vaccin et chaque infection antérieure renforçait les réponses immunitaires. Les adultes canadiens ayant reçu trois doses de vaccin et ayant déjà été infectés par la COVID-19 présentaient la plus grande protection.
Les résultats, publié dans une lettre à l’éditeur du The New England Journal of Medicine, permettent de mieux comprendre l’ampleur de la propagation de la COVID-19 pendant la cinquième vague, ainsi que de l’immunité des Canadiens face au virus, que ce soit par la vaccination ou par une infection naturelle. Les provinces ont réduit le nombre de tests de diagnostic moléculaire de la COVID-19 en décembre 2021, laissant les décideurs et le public sans données fiables pour éclairer les réponses pandémiques et évaluer le risque communautaire.
« L’incidence des variants d’Omicron, qui ont augmenté dans le monde entier à partir de décembre 2021, même chez les personnes vaccinées, est mal comprise. Cette étude quantifie l’incidence du SRAS-CoV-2 au cours de la vague initiale d’Omicron chez les adultes canadiens et la contribution de l’infection antérieure et de la vaccination à l’immunité active selon l’âge », a déclaré le Dr Prabhat Jha, chercheur principal de l’étude Action pour battre le coronavirus (Ab-C) et directeur du Centre for Global Health Research de l’Hôpital St. Michael’s d’Unity Health Toronto Le Dr Jha est également professeur d’épidémiologie à l’École de santé publique Dalla Lana de l’Université de Toronto.
L’étude a analysé plus de 5 000 échantillons de sang représentatifs d’adultes canadiens – membres du Forum Angus Reid, une cohorte de sondages publics – du 15 janvier au 15 mars 2022. À partir de ces résultats, les chercheurs ont déterminé qu’environ neuf millions des 29,7 millions d’adultes canadiens ont été nouvellement infectés pendant la vague d’Omicron. Parmi ces infections, un million se trouvait parmi les 2,3 millions d’adultes non vaccinés du pays, ce qui représente 40 % de tous les adultes non vaccinés.
L’étude Ab-C est une collaboration entre Unity Health Toronto, DLSPH, l’Institut Angus Reid et l’Institut de recherche Lunenfeld-Tanenbaum de Sinai Health. Elle est financée par le gouvernement du Canada par l’intermédiaire de son Groupe de travail sur l’immunité face à la COVID-19 (GTIC). L’étude Ab-C suit la pandémie au Canada en effectuant des sondages périodiques sur l’expérience vécue et la collecte d’échantillons sanguins depuis mai 2020 et elle se poursuivra tant que la pandémie de COVID-19 continuera d’évoluer.
« Le Canada a maintenu des niveaux d’infection naturelle généralement bas – peut-être moins de 10 % de la population adulte avant Omicron – contrairement à de nombreuses régions des États-Unis et de l’Angleterre. Le Canada doit donc s’en remettre à la vaccination, en particulier aux trois doses pour la population plus âgée. Cependant, la proportion d’adultes vaccinés avec trois doses reste inférieure à ce qui serait idéal », a ajouté l’auteur principal, le Pr Patrick Brown, biostatisticien au Centre for Global Health Research et à l’Université de Toronto.
« Si l’on tient compte du fait que les enquêtes pédiatriques ont estimé que la proportion d’infections chez les enfants était aussi élevée ou plus élevée que chez les adultes et que de nouveaux sous-variants d’Omicron continuent d’infecter les Canadiens dans la sixième vague en cours, il y a maintenant des millions d’infections supplémentaires à ajouter au total de l’étude Ab-C », déclare Catherine Hankins, coprésidente du Groupe de travail sur l’immunité face à la COVID-19. « En bref, une partie importante de la population canadienne possède maintenant une immunité hybride, définie comme la combinaison d’une infection antérieure à la COVID-19 et d’une à trois doses d’un vaccin contre la COVID-19. »
L’étude Ab-C a commencé à observer environ 1 300 adultes qui n’ont pas été infectés par le variant initial d’Omicron (appelée BA.1/1.1) pour déterminer s’ils ont été infectés par le dernier variant d’Omicron (appelée BA.2) entre mars et juin 2022.
« Nous avons une immense gratitude envers les milliers de Canadiens, issus de toutes les régions, qui ont pris le temps de partager des échantillons de leur sang et de répondre aux enquêtes connexes. Leur participation a rendu cette étude possible », a déclaré Angus Reid, Ph. D., président de l’Institut Angus Reid.
Au sujet de l’Hôpital St. Michael’s
L’Hôpital St. Michael’s offre des soins empreints de compassion à tous ceux qui franchissent ses portes. L’hôpital dispense également une formation médicale exceptionnelle à de futurs professionnels de la santé dans plus de 27 disciplines universitaires. Les soins intensifs et la traumatologie, les maladies cardiaques, la neurochirurgie, le diabète, le traitement du cancer, les soins aux sans-abri et la santé mondiale font partie des domaines d’expertise reconnus de l’hôpital. Grâce au Keenan Research Centre et au Li Ka Shing International Healthcare Education Centre, qui constituent le Li Ka Shing Knowledge Institute, la recherche et l’enseignement à l’Hôpital St. Michael sont reconnues et ont un impact dans le monde entier. Fondé en 1892, l’hôpital est entièrement affilié à l’Université de Toronto.
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Au sujet du Groupe de travail sur l’immunité face à la COVID-19
Le gouvernement du Canada a créé le Groupe de travail sur l’immunité face à la COVID-19 (GTIC) à la fin d’avril 2020 pour catalyser, soutenir, financer et harmoniser la recherche sur l’immunité contre le SRAS-CoV-2 pour les décideurs fédéraux, provinciaux et territoriaux dans leurs efforts pour protéger les Canadiens et minimiser l’impact de la COVID-19. À ce jour, le GTIC a financé plus de 100 études dans l’ensemble du pays qui génèrent des connaissances essentielles sur les niveaux, les tendances, la nature et la durée de l’immunité découlant de l’infection par le SRAS-CoV-2 et de la vaccination contre la COVID-19. Le GTIC est supervisé par un groupe de direction composé de bénévoles, dont des scientifiques et des décideurs de premier plan à l’échelle nationale. Le groupe de travail et son secrétariat travaillent en étroite collaboration avec toute une série de partenaires, notamment les gouvernements, les organismes de santé publique, les institutions, les organisations sanitaires, les équipes de recherche, les autres groupes de travail, et mobilise les collectivités et les parties prenantes.
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Renseignements aux médias :
Jennifer Stranges, Unity Health Toronto; jennifer.stranges@unityhealth.to
Angus Reid, Ph. D., Institut Angus Reid; angus@angusreid.org
Rebecca Burns, Groupe de travail sur l’immunité face à la COVID-19; media@covid19immunitytaskforce.ca
Heidi Singer, Dalla Lana School of Public Health, Université de Toronto; Heidi.Singer@utoronto.ca
Les opinions exprimées dans le présent document ne représentent pas nécessairement celles de l’Agence de la santé publique du Canada.