K Wilson and C Flood. Implementing digital passports for SARS-CoV-2 immunization in Canada. CMAJ 2021. doi: 10.1503/cmaj.210244; publication anticipée le 3 mars 2021
Les résultats et/ou conclusions contenus dans cette recherche ne reflètent pas nécessairement les opinions de tous les membres du GTIC.
Maintenant que la couverture vaccinale se profile à l’horizon, de nombreuses personnes commencent à réfléchir au moyen d’attester l’immunisation. Dans cet article, le Dr Kumanan Wilson, un chercheur financé par le GTIC qui travaille à l’Université d’Ottawa et à l’Institut de recherche Bruyère, et sa collègue Colleen Flood, de l’Université Ottawa, expliquent le mode de fonctionnement éventuel d’un passeport vaccinal du SRAS-CoV-2, l’infrastructure nécessaire pour l’opérationnaliser et les obstacles et limites potentiels à son utilisation.
Puisque les pouvoirs publics et les sociétés privées pourraient bientôt exiger des preuves de vaccination contre le SRAS-CoV-2 dans certains contextes, il est important de comprendre le mode d’élaboration éventuel de ces passeports vaccinaux et leur utilisation potentielle conjuguée avec d’autres mesures pour relancer la société en toute sécurité. Les auteurs abordent les précédents en matière de passeports vaccinaux. Ils citent les cicatrices de la variole par le passé et l’obligation d’être vacciné contre la fièvre jaune pour pouvoir se rendre dans les pays où cette maladie est endémique. Des plateformes numériques comme les téléphones intelligents sont proposées pour héberger ces passeports vaccinaux, un peu comme c’est le cas pour les cartes d’embarquement électroniques.
Les auteurs soulignent que des organismes internationaux, comme l’Organisation mondiale de la Santé et le Forum économique mondial, se sont penchés sur des normes et des solutions éventuelles aux passeports vaccinaux, en visant d’abord les déplacements internationaux. Au Canada, ils avancent que les gouvernements provinciaux et territoriaux devraient s’assurer de leur capacité à déposer un dossier de vaccination numérique dans un répertoire gouvernemental afin d’opérationnaliser les passeports vaccinaux. Ils insistent sur le fait que, pour être efficaces, les normes nationales doivent respecter les initiatives internationales.
Les auteurs recommandent de fixer plusieurs exigences fondamentales, telles que celles énoncées dans les critères de la Royal Society du Royaume-Uni à l’égard des passeports vaccinaux. Ces exigences garantissent que les passeports renferment toute l’information pertinente et qu’ils soient standardisés, sécuritaires et conformes aux normes éthiques.
Les Drs Wilson et Flood font une mise en garde : si les gouvernements n’adoptent pas les passeports vaccinaux, des entreprises comme les transporteurs aériens et les installations sportives pourraient bien établir leurs propres systèmes et exigences. La production de passeports vaccinaux par l’entreprise privée soulèverait des préoccupations sur le plan de l’équité, du respect des renseignements personnels et de la coercition. Les auteurs soulignent que les passeports vaccinaux ne sont pas sans enjeux éthiques. L’accès limité aux vaccins, à la technologie et à d’autres ressources peut empêcher certaines personnes d’utiliser les passeports, et il faudra régler ces facteurs d’entrée de jeu. Il s’agit d’une discussion d’actualité qui se poursuit et qui gagnera en importance à mesure que le Canada se rapprochera de la prochaine étape de sa campagne de vaccination.