Par Mariana Bego
Des chercheurs de la santé publique de l’Angleterre ont suivi des personnes vaccinées contre la COVID-19 partout au pays pour mesurer leur risque d’infection et de transmission. Dans une prépublication, non révisée par un comité de lecture, ils avancent que la transmission familiale diminuait de 40 % à 50 % si la personne avait reçu une dose du vaccin de Pfizer-BioNTech ou d’AstraZeneca avant de recevoir un résultat positif à la maladie. Parallèlement, une étude des États-Unis laisse supposer une intensification notable de la protection après deux doses du vaccin de Pfizer-BioNTech ou de Moderna.
Une seule dose du vaccin contre la COVID-19 offre une protection aux membres non vaccinés de votre famille
- Si la personne ayant reçu un résultat positif à la COVID-19 n’avait pas été vaccinée auparavant, 10 % des contacts possibles étaient infectés.
- Lorsque la personne ayant reçu un résultat positif à la COVID-19 avait été vaccinée, la transmission aux membres non vaccinés de la famille diminuait de près de la moitié.
- La transmission s’élevait à 5,72 % lorsque la personne qui avait obtenu un résultat positif à la COVID-19 avait reçu le vaccin d’AstraZeneca.
- La transmission s’élevait à 6,25 % lorsque la personne qui avait obtenu un résultat positif à la COVID-19 avait reçu le vaccin de Pfizer-BioNTech.
De nombreuses études ont déjà démontré que la vaccination contre la COVID-19 réduit considérablement le risque d’infection, mais les données probantes démontrent que certaines personnes peuvent tout de même être infectées après avoir reçu une seule dose du vaccin. Les contacts familiaux des cas confirmés présentaient le risque le plus élevé d’infection, car un tel milieu constitue une voie de transmission majeure. Étant donné ce risque inhérent, les ménages peuvent fournir des données probantes précoces sur les répercussions des vaccins sur la transmission. Les chercheurs de l’agence de la santé publique de l’Angleterre ont voulu déterminer la probabilité qu’une personne qui contracte le SRAS-CoV-2 après avoir reçu une seule dose infecte ses contacts familiaux non vaccinés.
Le groupe à l’étude : Plus de 350 000 ménages résidentiels de deux à dix personnes ont été inclus dans l’étude. Les ménages participants comptaient au moins une personne ayant reçu un résultat positif confirmé au test contre la COVID-19, et les données groupées incluaient environ un million de contacts. Dans 4 107 de ces ménages, la personne avait été vaccinée au moins 21 jours avant d’avoir reçu un résultat positif (1,12 %), et dans 20 110 des cas, elle l’avait été moins de 21 jours auparavant (5,51 %).
Les chiffres de protection
- Si la personne positive à la COVID-19 n’avait pas été vaccinée auparavant, 10 % des contacts possibles étaient également infectés (96 898 cas secondaires sur 960 765 contacts).
- Si la personne positive à la COVID-19 avait été vaccinée auparavant, la transmission à des membres du ménage non vaccinés diminuait de près de la moitié.
- La transmission s’élevait à 5,72 % lorsque la personne positive à la COVID-19 avait reçu le vaccin d’AstraZeneca (196 cas secondaires sur 3 424 contacts).
- La transmission s’élevait à 6,25 % lorsque la personne positive à la COVID-19 avait reçu le vaccin de Pfizer-BioNTech (371 cas secondaires sur 5 939 contacts).
L’étude comportait deux limites majeures. En effet, les auteurs ont remarqué que leurs données ne permettaient pas de relever les cas asymptomatiques. Il se peut aussi que bien des cas « secondaires » inclus aient été des co-infections primaires, car deux personnes pouvaient avoir été infectées par une tierce partie.
Enfin, les auteurs ont conclu que la probabilité de transmission familiale est de 40 % à 50 % plus faible dans les ménages où la personne positive à la COVID avait été vaccinée au moins 21 jours avant d’obtenir ce résultat (que si elle ne l’avait pas été); les effets étaient comparables à la fois après le vaccin d’AstraZeneca et celui de Pfizer-BioNTech. Ils ont souligné que plus de 90 % des personnes qui avaient reçu un résultat positif après avoir été vaccinées n’avaient reçu qu’une dose du vaccin et qu’il sera important d’évaluer si la réduction de la transmissibilité sera encore plus marquée après l’administration de la seconde dose.
Les analyses des avantages d’une seule dose sont très encourageantes, mais une récente étude du Department of Health and Human Services et des Centers for Disease Control and Prevention des États-Unis insistent sur les avantages d’une pleine vaccination contre le SRAS-CoV-2. D’après leur étude d’un réseau multiétablissements d’hôpitaux des États-Unis, réalisée entre janvier et mars 2021, les vaccins contre la COVID-19 de Pfizer-BioNTech ou de Moderna évitaient une hospitalisation attribuable à la COVID-19 à 94 % des adultes pleinement vaccinés, mais seulement à 64 % de ceux de 65 ans ou plus partiellement vaccinés.
Harris RJ, Hall JA, Zaidi A, Andrews NA, Dunbar JK, Dabrera G. Impact of vaccination on household transmission of SARS-COV-2 in England. Prépublication K Hub Net.