Des chercheurs au Québec, en Ontario et en Colombie-Britannique étudieront également les effets de la pandémie sur la santé mentale des enseignants
L’apprentissage en classe ayant été perturbé un peu partout au pays à cause de la pandémie de COVID-19, le gouvernement du Canada, par l’intermédiaire de son Groupe de travail sur l’immunité face à la COVID-19 (GTIC), finance trois projets de recherche qui permettront d’estimer le nombre d’enseignants et de membres du personnel scolaire qui ont été infectés par le SRAS-CoV-2, le virus responsable de la COVID-19. Un montant d’environ 2,9 millions de dollars a été octroyé aux trois études, dont une sera menée au Québec, une en Ontario et une autre en Colombie-Britannique, afin d’éclairer davantage la prise de décision concernant les stratégies de prévention dans les quartiers, les écoles et les garderies. Elles contribueront à la surveillance des vaccins une fois qu’ils auront été administrés au personnel enseignant et permettront également d’évaluer les effets de la pandémie sur la santé mentale des enseignants.
Dans le cadre de ces trois études, on demandera aux enseignants et aux travailleurs de l’éducation de fournir des échantillons de sang afin d’établir combien d’entre eux ont des anticorps contre le virus du SRAS-CoV-2, ce qui indiquerait une infection antérieure à la COVID-19. Les études demanderont également aux participants de remplir un questionnaire afin de déterminer à la fois les risques auxquels ils sont confrontés et les mesures de protection qu’ils ont prises, au niveau individuel, familial, scolaire et communautaire. Lorsqu’un vaccin sera disponible pour les travailleurs du milieu de l’éducation, ces études détermineront combien d’enseignants acceptent de se faire vacciner et si des anticorps ont été détectés dans leur sang après la vaccination à plusieurs moments dans le temps.
L’étude ontarienne vise à recruter jusqu’à 7000 enseignants et travailleurs de l’éducation et suivra les participants pendant 12 mois afin de déterminer les facteurs associés à l’infection.
« Les tests sanguins constituent une partie importante de notre étude », explique la Dre Brenda Coleman, Ph. D., chercheuse à Sinai Health et professeure adjointe à la Dalla Lana School of Public Health de l’Université de Toronto. « Ils nous permettent de déterminer combien de participants ont déjà été exposés au virus, combien sont exposés entre l’inscription et la fin de l’étude, si la vaccination induit des anticorps et si les niveaux d’anticorps changent au fil du temps. Nous demandons également aux participants de remplir les questionnaires afin d’évaluer les niveaux de détresse au fil du temps ».
L’étude en Colombie-Britannique portera à la fois sur des membres du personnel et sur des étudiants du district scolaire de Vancouver. Elle vise à déterminer combien de membres du personnel d’écoles de Vancouver ont déjà été infectés par la SRAS-CoV-2 en vérifiant la présence d’anticorps dans les échantillons de sang. L’étude examinera également le risque d’exposition au virus dans les écoles et évaluera l’impact de la pandémie sur la santé mentale des membres du personnel.
« Pour obtenir un tableau plus complet du nombre de personnes exposées au virus dans les écoles, l’équipe de recherche vérifiera dans les échantillons de sang des enseignants la présence d’anticorps indiquant une exposition antérieure », explique le chercheur principal, le Dr Pascal Lavoie, M.D., Ph. D., chercheur à l’Institut de recherche de l’Hôpital pour enfants de la Colombie-Britannique, pédiatre et professeur agrégé au département de pédiatrie de l’Université de la Colombie-Britannique (UBC). « De plus, dans les mois à venir, lorsqu’un étudiant ou un membre du personnel aura été déclaré positif à la COVID-19, nous testerons les gens avec qui il a eu des contacts étroits à l’aide d’un test de gargarisme non invasif par rinçage de bouche qui a été évalué et mis en place pour la première fois à l’Hôpital pour enfants de la Colombie-Britannique. »
L’étude menée au Québec s’appuiera sur une étude existante financée par le GTIC, appelée EnCORE, qui est en train de déterminer combien d’enfants et d’adolescents ont contracté une infection au SRAS-CoV-2 dans quatre quartiers de Montréal. La nouvelle étude utilisera les mêmes écoles et garderies que l’étude EnCORE à Beaconsfield, Hochelaga-Maisonneuve, Montréal-Nord et sur le Plateau, mais elle sera élargie pour inclure des membres du personnel scolaire. L’étude déterminera combien de membres du personnel des garderies et des écoles ont contracté le virus du SRAS-CoV-2 et elle mesurera la fluctuation des niveaux d’anticorps au cours des six mois suivants. Elle établira également la prévalence des problèmes de santé émotionnelle et mentale liés à la pandémie parmi le personnel des garderies et des écoles de Montréal.
« La participation consiste à remplir un questionnaire en ligne pour recueillir des renseignements sur la santé, les données sociodémographiques, les pratiques de prévention de la COVID-19 et la santé mentale et émotionnelle », explique la responsable du projet, la Dre Kate Zinszer, PhD, professeure adjointe à l’École de santé publique de l’Université de Montréal et chercheuse au Centre de recherche en santé publique. « Nous allons également leur demander s’ils ont reçu un vaccin, et lequel, et intégrer ces renseignements à notre analyse. »
« Bien que le personnel des garderies et des écoles ait pu être exposé au virus du SRAS-CoV-2 dans leurs milieux de travail, nous n’avons pas beaucoup de données sur le nombre d’employés des écoles qui ont eu des infections asymptomatiques, c’est-à-dire qui ne présentaient pas de symptômes, mais qui pouvaient potentiellement transmettre le virus », déclare la Dre Catherine Hankins, co-présidente du GTIC. « La pandémie a également eu des effets négatifs sur la santé mentale et le bien-être du personnel des garderies et des écoles pour diverses raisons que les études documenteront. Il s’agit par exemple de l’anxiété ressentie face au risque potentiel d’infection par le virus du SRAS-CoV-2, de la responsabilité de faire respecter des mesures de prévention des infections et de la perturbation que la pandémie a entraînée sur leur travail et leur lieu de travail. »
« Ces études nous aideront à mieux comprendre l’infection par la COVID-19 chez le personnel des établissements d’enseignement », a déclaré la Dre Theresa Tam, administratrice en chef de la santé publique du Canada. « En incluant des questionnaires qui examinent plus en profondeur les expériences des enseignants, y compris leur santé mentale, cette recherche aidera à élaborer des stratégies pour soutenir le bien-être des enseignants et du personnel de garderies. »
Les chercheurs informeront le personnel des écoles participantes s’ils ont des anticorps contre le SRAS-CoV-2, bien que cela ne garantisse toujours pas l’immunité contre le virus responsable de la COVID-19.
Les membres du personnel scolaire souhaitant participer à l’une des trois études peuvent consulter les sites suivants : étude du Québec : etudencore.ca, étude de la C.-B. : bcchr.ca/COVIDatschools, étude de l’Ontario : tibdn.ca/covid-19/education-fr
AU SUJET DU GROUPE DE TRAVAIL SUR L’IMMUNITÉ FACE À LA COVID-19
Le gouvernement du Canada a créé à la fin avril 2020 le Groupe de travail sur l’immunité face à la COVID-19 (GTIC) en lui confiant un mandat de deux ans. Le Groupe de travail est supervisé par un groupe de direction composé de bénévoles qui comprend des scientifiques canadiens de premier plan et des experts provenant d’universités et d’établissements de soins de santé de partout au Canada, qui tentent de comprendre la nature de l’immunité associée au nouveau coronavirus responsable de la COVID-19. À cette fin, le GTIC finance de nombreuses études visant à déterminer l’étendue de l’infection par le SRAS-CoV-2 au Canada (dans la population générale ainsi que dans des communautés spécifiques et des populations prioritaires), à comprendre la nature de l’immunité après l’infection, à mettre au point des méthodes améliorées de test des anticorps et à aider à surveiller l’efficacité et l’innocuité des vaccins au fur et à mesure de leur déploiement dans tout le Canada. Le Groupe de travail et son secrétariat travaillent donc en étroite collaboration avec toute une série de partenaires, notamment les gouvernements, les organismes de santé publique, les institutions, les organisations sanitaires, les équipes de recherche, les autres groupes de travail, les communautés et les parties prenantes. Plus récemment, le groupe a été invité à jouer un rôle majeur dans le soutien à la surveillance de l’efficacité et de la sécurité des vaccins. Notre objectif principal est de générer des données et des idées qui serviront de base aux interventions visant à ralentir et, à terme, à arrêter la propagation du SRAS-CoV-2 au Canada. Pour de plus amples informations, veuillez consulter le site covid19immunitytaskforce.ca/fr/.
PERSONNES-RESSOURCES POUR LES MÉDIAS
Groupe de travail sur l’immunité face à la COVID-19
media@covid19immunitytaskforce.ca
Rebecca Burns
Cell: +1.438.871.8763
Étude au Québec
Jeff Heinrich, Université de Montréal
jeff.heinrich@umontreal.ca
Étude de la C.-B.
Alan Worsley, Communications sur la recherche, Hôpital pour enfants de la C.-B
Cell. : +1. 604. 219.4685
Travail : +1.604.875.2401
Alan.Worsley@bcchr.ca