Brunet-Ratnasingham E, Anand SP, Gantner P, Dyachenko A, Moquin-Beaudry G, Brassard N et coll. Integrated immunovirological profiling validates plasma SARS-CoV-2 RNA as an early predictor of COVID-19 mortality. Sci Adv. Le 26 novembre 2021;7(48):eabj5629. doi : 10.1126/sciadv.abj5629.
Les résultats et/ou conclusions contenus dans cette recherche ne reflètent pas nécessairement les opinions de tous les membres du GTIC.
Le Dr Daniel Kaufmann, et les Pr Andrés Finzi et Nicolas Chomont, des chercheurs financés par le GTIC qui travaillent à l’Université de Montréal et au Centre de recherche du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CRCHUM), ont découvert avec leurs collaborateurs que la quantité d’ARN viral contenu dans le sang des patients hospitalisés peut contribuer à dépister ceux qui souffriront d’une COVID-19 grave ou même qui mourront. La découverte des marqueurs moléculaires susceptibles de révéler les personnes à risque de contracter une COVID-19 grave pourrait contribuer à déterminer les mesures préventives précoces nécessaires pour améliorer l’issue des patients. Le manuscrit est publié dans Science Advances.
Selon de nombreuses études, un âge avancé et des maladies connexes sont des facteurs de risque de COVID-19 grave, mais un vaste éventail d’anomalies moléculaires est également associé à une grave infection. Sur le plan clinique, cette constatation complique les choses, car il est nécessaire de disposer d’un ensemble de marqueurs sanguins qui peuvent être utilisés facilement et rapidement pour établir quels sont les patients les plus à risque. L’équipe de chercheurs a mesuré la quantité d’ARN du SRAS-CoV-2 présente dans le sang, les taux d’anticorps ciblant le virus et les cytokines (de petites protéines qui participent à la signalisation des cellules immunitaires), de même que les marqueurs des lésions tissulaires et pulmonaires, pour établir si ces éléments sont associés à une augmentation de la mortalité. Les patients ont été suivis en clinique 60 jours à compter de l’apparition des symptômes.
Faits saillants
- La détection du SRAS-CoV-2 dans le sang était fortement liée à la gravité de la maladie et à la mortalité.
- Dans l’ensemble, le sang des patients atteints d’une COVID-19 grave contenait des taux élevés de cytokine par rapport à celui du groupe non infecté, ce qui incluait des cytokines pro-inflammatoires, incluant l’interleukine-6, le facteur de stimulation des colonies de granulocytes et de macrophages et le facteur de nécrose tumorale α.
- La présence de marqueurs de lésions pulmonaires et vasculaires, y compris les récepteurs des produits terminaux de glycation avancée et l’angiopoïétine-2, accroissait la gravité de la maladie. Il a été établi que ces marqueurs étaient corrélés de manière positive avec la quantité de virus présente.
- Au moyen d’un dosage anticorps-antigène, ils n’ont trouvé aucune différence des taux d’anticorps IgM, IgA et IgG du SRAS-CoV-2 entre les groupes atteints d’une infection grave ou bénigne.
- Une évaluation plus approfondie des anticorps anti-SRAS-CoV-2 a révélé des taux plus élevés d’anticorps IgG et des anticorps participant aux fonctions effectrices à médiation Fc, associés à un meilleur taux de survie.
Dans cette étude, les chercheurs ont prélevé des échantillons de sang auprès de 217 patients hospitalisés, 11 jours après l’apparition des symptômes de COVID-19. Certains étaient en soins intensifs et avaient besoin de ventilation, tandis que d’autres étaient atteints d’une infection moins grave.
À l’aide de l’analyse de régression, les chercheurs ont mesuré chacun des biomarqueurs décelés pour déterminer s’ils pouvaient les utiliser pour prédire la mortalité. Ils ont déterminé que la quantité de virus, certains marqueurs de lésion tissulaire et les taux de cytokine étaient associés à un risque de mortalité accru.
Ensemble, ces observations indiquent que la mesure de la quantité d’ARNv dans le sang peut contribuer à dépister les patients très vulnérables à un décès, ce qui fait ressortir l’importance de solides traitements et suivis médicaux.