La propagation du variant Omicron qui se poursuit expliquerait l’augmentation du taux de séropositivité acquise par l’infection chez les donneurs de sang en avril, qui est passé de 33 % au début du mois à 40 % à la fin. Le taux de séropositivité moyen pour le mois s’élève donc à 36,7 %, ce qui est supérieur à celui du mois de mars, qui était de 28,7 %. Les données les plus récentes de la Société canadienne du sang mettent en lumière les inégalités qui persistent dans le bilan des infections touchant les jeunes adultes et les communautés racisées. Dans son dernier rapport, la Société canadienne du sang estime également que 37 % des donneurs de sang non vaccinés présentaient des signes d’une infection antérieure au SRAS-CoV-2, comparativement à 22 % des donneurs vaccinés.
Le taux d’infections postvaccinales chez les donneurs vaccinés est demeuré faible de juin à décembre 2021, pour ensuite augmenter – passant de 5,19 % en janvier 2022 à 21,99 % en avril 2022. Cette hausse refléterait la combinaison de deux phénomènes : le déclin de l’immunité après la vaccination d’un grand nombre de Canadiens et la nature de la vague Omicron. Ces données démontrent la nécessité d’obtenir une troisième dose, voire une quatrième lorsque celle-ci est recommandée, pour une protection accrue.
Principales conclusions
- Le taux de séropositivité acquise par l’infection (présence d’anticorps ciblant la protéine nucléocapsidique du virus) a augmenté en avril. En effet, de 32,8 % au début, il atteignait 40,4 % à la fin, ce qui porte le taux moyen à 36,7 % pour le mois entier. Ce taux moyen est supérieur à celui du mois de mars, qui était de 28,7 %.
- Presque tous les donneurs (99,7 %) ont obtenu un résultat positif à un test de dépistage des anticorps ciblant la protéine spiculaire, un résultat très probablement attribuable à la vaccination.
- Le taux de séropositivité acquise par l’infection a augmenté dans toutes les provinces où la Société canadienne du sang est active, mais a doublé dans les provinces de l’Atlantique (27,9 % en avril comparativement à 13,9 % en mars). Les bonds les plus marqués ont été constatés au Nouveau-Brunswick, à l’Île-du-Prince-Édouard et à Terre-Neuve, où le pourcentage de personnes présentant des anticorps développés à la suite d’une infection était cinq fois plus élevé. Toutefois, le pourcentage d’augmentation réel dans ces provinces pourrait être faussé par la taille restreinte de l’échantillon de population étudié.
- Bien que le taux de séropositivité acquise par l’infection a augmenté dans tous les groupes d’âge, celui des donneurs de 17 à 24 ans – qui présente constamment les taux les plus élevés – a atteint 55,4 % en avril, comparativement à 36,3 % en février.
- La probabilité de présenter des signes d’une infection antérieure était plus élevée chez les donneurs appartenant à un groupe racisé (45,0 %) que chez ceux s’identifiant comme blancs (34,8 %).
- Une étude dérivée portant sur les personnes ayant fait des dons de sang multiples a révélé une hausse du pourcentage de nouvelles infections chez les donneurs non vaccinés, qui est passé de 1,53 % en juin 2021 à 9,12 % en janvier 2022 et à 37,19 % en avril 2022.
- Le taux d’infections postvaccinales chez les donneurs vaccinés est demeuré faible de juin 2021 à décembre 2021 pour ensuite augmenter, passant de 5,19 % en janvier 2022 à 21,99 % en avril 2022.
Le plus récent rapport, qui fait suite au rapport de la mi-avril, porte sur les échantillons sanguins de 29 787 personnes de plus de 17 ans qui ont fait un don de sang entre le 1er et le 30 avril 2022 dans l’ensemble du Canada, sauf au Québec et dans les territoires.
Les taux de séropositivité hebdomadaires restent à la hausse, mais commencent à se stabiliser
Le taux moyen de séropositivité attribuable à l’infection du mois d’avril, qui s’établit à 36,7 % (en hausse par rapport à 28,7 % en février), est environ trois fois plus élevé que celui de janvier, qui était de 12,1 %. Les taux de séropositivité mensuels estimés sont probablement inférieurs au véritable bilan des infections antérieures, puisque la séroréversion peut faire en sorte que les anticorps développés à la suite d’une infection contractée il y a plus longtemps ne sont plus détectés. On constate tout de même une hausse graduelle du taux de séropositivité acquise par l’infection de semaine en semaine tout au long du mois d’avril (de 32,8 % à 35,5 %, 37,6 % et 40,0 %), qui s’expliquerait par la progression du variant Omicron.
Bilan élevé des infections au variant Omicron chez les personnes non vaccinées : une étude dérivée sur les donneurs multiples
Si les infections postvaccinales chez les personnes ayant reçu au moins une dose de vaccin étaient peu fréquentes l’automne dernier, le portrait a changé au début de 2022. En décembre 2021, on évalue que 0,7 % des donneurs multiples vaccinés auraient contracté une infection postvaccinale au SRAS-CoV-21. Ce pourcentage a fortement augmenté pour atteindre 21,2 % en avril, ce qui refléterait la capacité d’échappement immunitaire du variant Omicron. La Société canadienne du sang surveille régulièrement les taux de nouvelles infections et d’infections postvaccinales chez les donneurs multiples (les personnes qui donnent du sang plus d’une fois par année).
En avril, plus du tiers (37,2 %) des donneurs de sang multiples présentaient des signes d’une infection récente, alors qu’auparavant ils ne présentaient pas d’anticorps contre le SRAS-CoV-2 (ni associés à la vaccination, ni découlant d’une infection antérieure). Ce résultat dénote donc une hausse abrupte au cours des derniers mois, le taux étant passé de 3,9 % en décembre 2021 à 9,0 % en janvier 2022, puis à 23,7 % en février et à 29,5 % en mars.
Il convient de mentionner que les personnes qui choisissent de donner du sang sont généralement en bonne santé et plus susceptibles d’habiter en zone urbaine populeuse. Les pourcentages sont ajustés en fonction des caractéristiques des tests et de la répartition de la population.
Consultez notre page Web interactive mise à jour chaque mois, présentant les plus récentes données agrégées sur la séroprévalence du SRAS-CoV-2 au Canada recueillies par la Société canadienne du sang et Héma-Québec.
1 Déduction à partir d’un résultat positif au test de dépistage des anticorps anti-spicule seulement lors d’un premier don, suivi d’un résultat positif aux tests de dépistage des anticorps anti-spicule et anti-nucléocapside lors d’un don subséquent.