Le Dr Pascal Lavoie, un chercheur de l’Université de la Colombie-Britannique financé par le GTIC, et ses collaborateurs avancent que la présence d’anticorps contre le SRAS-CoV-2 n’est pas nécessairement indicatrice d’une infection antérieure. À l’aide de tests d’une grande sensibilité, ils ont découvert des anticorps préexistants contre le SRAS-CoV-2 chez de nombreux adultes non infectés. Leur étude a été financée partiellement par le Groupe de travail sur l’immunité contre la COVID-19 (GTIC).

 

Depuis le début de la pandémie de COVID-19, les chercheurs sont intrigués par le fait que certaines personnes exposées au SRAS-CoV-2 contractent une infection légère, tandis que d’autres tombent gravement malades, au point d’être admises en soins intensifs. La génétique, l’âge et d’autres maladies font partie des explications possibles. Dans cette étude, le Dr Lavoie et ses collaborateurs ont démontré que des personnes non exposées au SRAS-CoV-2 peuvent avoir formé des anticorps après une exposition aux coronavirus saisonniers, ce qui expliquerait toute l’étendue de la COVID-19.

Entre le 17 mai et le 19 juin 2020, l’équipe de recherche a testé les prélèvements sanguins de 276 personnes, surtout des travailleurs de la santé, de la région métropolitaine de Vancouver. À l’aide de tests d’une grande sensibilité, ils ont découvert que seulement 0,6 % des adultes possédaient des anticorps qui laissaient croire à une exposition au SRAS-CoV-2. Fait intéressant, plus de 90 % d’entre eux possédaient une faible quantité d’anticorps, qui étaient tout de même décelables et qui se trouvaient aussi à cibler le SRAS-CoV-2. Il se pourrait que ces anticorps se soient formés en réaction à des coronavirus saisonniers. Du sang prélevé chez des adultes avant la pandémie contenait des anticorps semblables, ce qui démontre que certaines personnes possédaient alors déjà des anticorps contre le SRAS-CoV-2.

Les auteurs concluent que de nombreux adultes non infectés possèdent des anticorps contre le SRAS-CoV-2. D’autres études devront être réalisées pour déterminer si des anticorps préexistants contre les coronavirus saisonniers peuvent assurer une protection contre le SRAS-CoV-2.

 

Majdoubi A, Michalski C, O’Connell SE, Dada S, Narpala S, Gelinas J, Mehta D, Cheung C, Winkler D, Basappa M, Liu AC, Görges M, Barakauska VE, Irvine M, Mehalko J, Esposito D, Sekirov I, Jassem AN, Goldfarb DM, Pelech S, Douek DC, McDermott AB, Lavoie PM. A majority of uninfected adults show pre-existing antibody reactivity against SARS-CoV-2. JCI Insight. 2021. DOI: 10.1172/jci.insight.146316.