Rao A., Ma H., Moloney G., Kwong J.C., Jüni P., Sander B., Kustra R., Baral S.D., Mishra S. A disproportionate epidemic: COVID-19 cases and deaths among essential workers in Toronto, Canada. Ann Epidemiol. Nov. 2021;63:63-67. doi: 10.1016/j.annepidem.2021.07.010. Epub 24 juil. 2021. PMID: 34314847; PMCID: PMC8435380.
Les résultats et/ou conclusions contenus dans cette recherche ne reflètent pas nécessairement les opinions de tous les membres du GTIC.
Le Dr Jeffrey Kwong, de l’Université de Toronto, a contribué à une récente publication dans les Annals of Epidemiology qui illustre le nombre disproportionné de cas de COVID-19 chez les personnes qui s’identifient comme des minorités visibles et qui vivent dans les quartiers les plus défavorisés de Toronto. L’étude a révélé que les taux par habitant de cas et de décès liés à la COVID-19 étaient respectivement 3,3 fois et 2,5 fois plus élevés dans les quartiers présentant la plus forte concentration de travailleurs essentiels par rapport à ceux présentant la plus faible concentration.
La population qui a continué à répondre aux besoins essentiels des Torontois pendant les premiers jours de la pandémie a enregistré un nombre disproportionné de transmissions et de décès.
Points clés :
- Les quartiers présentant la plus forte concentration de travailleurs essentiels comprenaient la plus forte proportion de la population s’identifiant comme une minorité visible, résidant dans des ménages multigénérationnels et déclarant les plus faibles revenus.
- Les taux cumulatifs par habitant de cas et de décès liés au COVID-19 étaient respectivement 3,3 fois et 2,5 fois plus élevés dans les quartiers présentant la plus forte concentration de travailleurs essentiels par rapport à ceux présentant la plus faible concentration.
Tous les travailleurs n’ont pas été en mesure de respecter l’obligation de rester à la maison qui était au cœur de la stratégie de réponse à la COVID-19 à Toronto. Les personnes employées dans les services essentiels (p. ex. fabrication, transformation, expédition et ramassage à l’auto de biens, agriculture, exploitation minière, vente au détail et en gros de produits alimentaires, stations-service, services pharmaceutiques, services de cuisine pour les restaurants et établissements alimentaires offrant des plats à emporter ou à livrer, télécommunications et technologies de l’information, fournisseurs de services de transport et de services de soins de santé essentiels) n’ont eu d’autre choix que de travailler en personne tout au long de la pandémie.
En utilisant des données individuelles sur les cas et les décès associés à la COVID-19 dans la communauté et en les reliant aux données du recensement concernant les attributs au niveau du quartier (c.-à-d. les caractéristiques socioéconomiques et racisation), les auteurs ont pu estimer les taux de cas et de décès liés à la COVID-19 entre le 23 janvier 2020 et le 24 janvier 2021. Par souci de précision, les chercheurs ont décomposé les quartiers en la plus petite unité géographique pour laquelle des données sur l’occupation sont disponibles, appelée aire de diffusion (AD).
Les auteurs recommandent des stratégies d’intervention active en conjonction avec des mesures restrictives afin que les réponses à la COVID-19 soient équitables et efficaces. Ils estiment que les programmes d’intervention face à la COVID-19 doivent comprendre les éléments suivants :
- Des politiques et des programmes qui protègent activement les travailleurs dans les professions qui exigent un travail en personne, dans un contexte de confinement, tels que :
- Des congés de maladie payés
- Des tests rapides sur place
- Des évaluations des symptômes
- Une ventilation améliorée
- Les techniques de prévention à envisager sont les suivantes :
- L’isolement
- Les tests de masse
- Une réduction des interactions entre les travailleurs essentiels et les autres personnes
- Des stratégies de prévention de plus haut niveau visant à limiter la mortalité liée à des éclosions comprennent :
- Des systèmes de logement temporaire pour éviter les transmissions aux ménages