Ce texte, rédigé par des membres du secrétariat du GTIC, résume l’article suivant :
Skakoon‐Sparling S, Palma PA, Zahran A, Hart TA, Moore DM, Cox J, Lachowsky NJ, Dvorakova M, Daroya E, Grace D. Loneliness and the sexual behavior of sexual minority men in the context of the COVID‐19 pandemic. Soc Personal Psychol Compass. Le 20 juin 2023;e12814. doi : https://doi.org/10.1111/spc3.12814
Les résultats ou les conclusions contenus dans l’étude ne reflètent pas nécessairement les points de vue de tous les membres du GTIC.
D’après les résultats d’une étude financée par le GTIC et publiée dans la revue Social and Personality Psychology Compass, les gays, bisexuels et autres hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HRSH) étaient susceptibles d’adapter leurs activités sexuelles en fonction des inquiétudes et des directives sanitaires relatives à la COVID-19. En effet, malgré une impression de solitude accrue, de nombreux HRSH ont limité leurs nouveaux partenaires sexuels et étaient moins susceptibles d’adopter des comportements sexuels à risque pendant la première année de la COVID-19. L’étude était dirigée par les Prs Shayna Skakoon-Sparling de l’Université métropolitaine de Toronto et Daniel Grace de l’Université de Toronto, en collaboration avec le Pr Nathan Lachowsky de l’Université de Victoria.
Selon le modèle de solitude et de risque sexuel, les gays, bisexuels et autres HRSH peuvent tenter de composer avec la solitude en adoptant des comportements sexuels à risque. Des études antérieures ont démontré que les mesures prises pour contrer la COVID-19, telles que la distanciation physique et l’isolement, ont accru la solitude et peuvent également avoir contribué à un accroissement de la prise de risque chez certains HRSH. Cette étude a exploré si c’était bien le cas. Les participants ont été recrutés dans une étude en cours financée par le GTIC sur la santé et le bien-être des HRSH (The Engage Cohort Study, ou l’étude de cohorte Engage) et ont été intégrés à l’analyse en cours s’ils avaient répondu aux questions pertinentes de l’étude à trois moments différents : avant les confinements attribuables à la COVID-19 (mars 2019 à mars 2020), lors de la période 1 (septembre 2020 à février 2021) et lors de la période 2 (février 2021 à mars 2022).
Faits saillants
- Trois groupes d’HRSH ont déclaré s’être sentis plus isolés pendant la première année de la COVID-19 : ceux qui ne disposaient pas d’un bon soutien social avant la COVID-19, ceux qui étaient plus jeunes et ceux qui vivaient seuls.
- Même si le sentiment de solitude n’était pas prédicteur de la prise de risques sexuels pendant la première année de la COVID-19, la solitude était prédictrice d’une plus grande prise de risque six mois plus tard.
- Les HRSH plus jeunes et ceux qui habitaient seuls étaient plus susceptibles de prendre des risques de nature sexuelle aux deux moments de collecte d’information sur la COVID-19 (périodes 1 et 2). Ces résultats apportent un certain soutien au modèle de solitude et de risque sexuel. Cependant, il est probable que le contexte particulier de la pandémie de COVID-19 ait entraîné la suspension temporaire de l’association prévue entre la solitude et la prise de risque sexuel, car de nombreux HRSH ont pris des mesures pour se protéger et protéger leurs partenaires alors que les inquiétudes étaient profondes et qu’aucun vaccin n’était en circulation.
Les participants ont été recrutés entre février 2017 et août 2019 et se sont soumis aux rencontres liées à l’étude lors de leur inscription et tous les six à 12 mois par la suite. Ils étaient inclus dans l’analyse actuelle s’ils i) avaient participé à une rencontre liée à l’étude dans les 12 mois avant les confinements attribuables à la COVID-19 au Canada (de mars 2019 à mars 2020) et ii) avaient fourni les mesures pertinentes relatives à la première (COVID1, septembre 2020 à février 2021) et à la deuxième (COVID2, février 2021 à mars 2022) périodes.