Ce texte, rédigé par des membres du secrétariat du GTIC, résume l’article suivant :
Coutu J, Ricard P, Djaïleb A, Lavallée E, Rabazanaha H, Stuible M, Durocher Y, Gilbert C, Brousseau N, Santerre, Thériault M, Trottier S, Boudreau D, Langlois MA, Pelletier J, Etchebarne MB, Masson JF. Large-scale validation of a plasmonic sensor for SARS-CoV-2 pseudo-neutralization with a cohort of food and retail workers. ChemRxiv. Le 15 décembre 2023. doi : 10.26434/chemrxiv-2023-3cwjs
Les résultats ou les conclusions contenus dans l’étude ne reflètent pas nécessairement les points de vue de tous les membres du GTIC.
Selon une étude financée par le GTIC, parue en prépublication et qui n’a donc pas encore été révisée par un comité de lecture, un capteur de résonance plasmonique de surface (SPR), qui peut fournir de l’information biomoléculaire quantitative et être utilisée aux points de service, est une solution viable pour surveiller les réponses immunitaires humorales au SRAS-CoV-2. Cette capacité du SPR à suivre les changements moléculaires liés à l’infection par le SRAS-CoV-2 n’avait pas été démontrée auparavant dans une population participant à une étude longitudinale. L’étude était dirigée par Julien Coutu, Pierre Ricard, la Pre Joelle N. Pelletier et le Pr Jean-François Masson, tous de l’Université de Montréal, et des chercheurs financés par le GTIC, soit le Pr Denis Boudreau, de l’Université Laval, et le Dr Marc-André Langlois, de l’Université d’Ottawa.
Quelques études ont démontré le rendement des capteurs SPR, mais il fallait une vaste cohorte d’échantillons pour les valider en milieu clinique. Cette étude visait à exposer les difficultés et les possibilités liées à l’utilisation des capteurs plasnomiques en milieu clinique à l’aide de plus de 1 000 échantillons cliniques tirés d’une étude longitudinale auprès de 204 travailleurs de l’alimentation et travailleurs du détail du Québec.
Pour évaluer le taux d’anticorps neutralisants, le capteur SPR mesurait l’inhibition de l’interaction des protéines spiculaires du SRAS-CoV-2 avec le récepteur ACE-2 après l’exposition de la protéine spiculaire à du sérum jamais infecté ou immun (découlant de la vaccination ou de l’infection). Les participants ont fourni des échantillons de sang tous les trois mois lors d’un maximum de cinq rendez-vous entre avril 2021 et le début d’octobre 2022.
Les chercheurs ont calculé le pourcentage d’inhibition (%I) du capteur SPR et l’ont validé par rapport à un dosage ELISA (pour déceler les titres d’anticorps) et un dosage de microneutralisation du virus viral (pour déceler la capacité de neutralisation). Des valeurs du %I avoisinant les 100 % indiquaient la présence d’anticorps neutralisants découlant de la vaccination ou de l’infection.
Faits saillants
- Il a été démontré que la réponse du capteur SPR à déceler la « neutralisation » avait une bonne corrélation (r=0,74) avec le dosage de microneutralisation du virus vivant — les patients qui présentaient un %I plus élevé ayant tendance à présenter une capacité de neutralisation plus élevée.
- Le %I a augmenté progressivement entre le deuxième (trois mois) et le quatrième (neuf mois) rendez-vous envers la protéine spiculaire du virus sauvage et entre le troisième (six mois) et le quatrième rendez-vous envers la protéine spiculaire de la sous-lignée BA.1 du variant Omicron.
- Une deuxième dose de vaccin accroissait le %I, mais il fallait trois doses pour assurer une réponse humorale soutenue et un %I élevé (aux deux types de protéines spiculaires).
- Les patients pleinement vaccinés qui avaient reçu au moins deux doses de vaccin et été infectés (immunité hybride) présentaient un %I plus élevé que ceux qui étaient pleinement vaccinés, mais n’avaient jamais été infectés.
- Les personnes qui n’avaient jamais été infectées présentaient un %I plus faible que celles qui possédaient une immunité hybride, dont le %I est demeuré soutenu tout au long de la période de l’étude (jusqu’à 400 jours après la vaccination).
- La tendance longitudinale à l’augmentation du %I a coïncidé avec les campagnes de vaccination et les modifications aux souches du SRAS-CoV-2 en circulation.