Ce texte, rédigé par des membres du secrétariat du GTIC, résume l’article suivant :
Costiniuk CT, Singer J, Lee T, Langlois MA, Arnold C, Galipeau Y, Needham J, Kulic I, Jenabian MA, Burchell AN, Shamji H, Chambers C, Walmsley S, Ostrowski M, Kovacs C, Tan DHS, Harris M, Hull M, Brumme ZL, Lapointe HR, Brockman MA, Margolese S, Mandarino E, Samarani S, Vulesevic B, Lebouché B, Angel JB, Routy JP, Cooper CL, Anis AH; groupe d’étude COVAXHIV. COVID-19 vaccine immunogenicity in people with HIV. AIDS. Le 1er janvier 2023;37(1):F1-10. doi : 10.1097/QAD.0000000000003429. Publication électronique le 18 novembre 2022. PMID : 36476452; PMCID : PMC9794000.
Les résultats ou les conclusions contenus dans l’étude ne reflètent pas nécessairement les points de vue de tous les membres du GTIC.
Selon une étude financée par le GTIC publiée dans AIDS et dirigée par la Dre Cecilia Costiniuk de l’Université McGill et le Pr Aslam Anis de l’Université de la Colombie-Britannique, plus de 90 % des personnes atteintes du VIH (PVIH) produisent des anticorps contre le SRAS-CoV-2 induits par la vaccination. La plupart de ces PVIH (92 %) conservaient des anticorps six mois après une deuxième dose, même si ce pourcentage est inférieur à celui des sujets négatifs au VIH. Un mois après une troisième dose, la totalité des PVIH possédait des taux perceptibles de protéines du domaine de liaison du récepteur et de protéines spiculaires. Les résultats démontrent l’importance d’administrer les doses de rappel prévues aux PVIH.
Faits saillants
- Une proportion semblable de PVIH et de personnes non atteintes du VIH obtenaient des taux de protéines anti-RBD comparables à chaque point dans le temps, soit trois mois et six mois après la deuxième dose et un mois après la troisième dose. Les taux d’IgG anti-S étaient semblables entre les deux groupes trois mois après la deuxième dose et un mois après la troisième dose.
- Ainsi, 92 % des PVIH avaient conservé leur immunité IgG anti-S induite par la vaccination six mois après leur deuxième dose, par rapport à 99 % des sujets témoins qui n’étaient pas atteints du VIH (rapport de cotes : 0,14).
- L’âge, la capacité de produire des anticorps contre le SRAS-CoV-2, les autres problèmes de santé, le sexe, le type de vaccin et l’intervalle entre les doses n’étaient pas associés à une baisse de réponse des IgG.
Au total, 294 PVIH et 267 sujets témoins non atteints du VIH, d’un âge médian de 54 et de 42 ans, respectivement, ont été inclus dans l’analyse définitive. Les hommes représentaient 77 % du groupe de PVIH par rapport à 26 % des sujets témoins. Ils étaient atteints d’une infection par le VIH depuis une durée médiane de 17 ans, et environ 20 % d’entre eux présentaient une maladie liée au sida. Presque tous prenaient des antirétroviraux (97,6 %).
Les problèmes de santé courants incluaient l’obésité (21 % chez les PVIH par rapport à 14 % chez les sujets témoins), la dyslipidémie (15 % par rapport à 8 %) et l’hypertension (14 % par rapport à 9 %). Lors de l’analyse des données en juin 2022, 54 personnes avaient reçu une deuxième dose, et 214 en avaient reçu une troisième. Les vaccins Pfizer et Moderna étaient les plus administrés (94 % chez les PVIH et 99 % chez les sujets témoins).
Dans l’ensemble, les PVIH adultes dont le VIH était bien contrôlé et qui prenaient des antirétroviraux acquièrent une réponse des anticorps après les deuxième et troisième doses de vaccins à ARNm, comparable à celle des personnes qui ne sont pas atteintes du VIH. Les proportions décroissantes de PVIH possédant des taux d’anticorps perceptibles justifient l’administration opportune de doses de rappel sérielles pour maintenir la séroprotection.