Law JC, Girard M, Chao GYC, Ward LA, Isho B, Rathod B, Colwill K, Li Z, Rini JM, Yue FY, Mubareka S, McGeer AJ, Ostrowski MA, Gommerman JL, Gingras A-C, Watts TH. Persistence of T Cell and Antibody Responses to SARS-CoV-2 Up to 9 Months after Symptom Onset. J Immunol. Le 13 décembre 2021. doi : 10.4049/jimmunol.2100727.
Les résultats et/ou conclusions contenus dans cette recherche ne reflètent pas nécessairement les opinions de tous les membres du GTIC.
Les mécanismes de protection immunitaire contre le SRAS-CoV-2 demeurent nébuleux. Des chercheurs du monde entier tentent de répondre à cette question cruciale. Dans un article qui est désormais publié dans The Journal of Immunology, la Pre Tania Watts de l’Université de Toronto décrypte les caractéristiques et l’étendue des réponses des lymphocytes B et T du système immunitaire après la COVID-19 et constate des indications de la persistance d’une activité immunitaire protectrice neuf mois après l’apparition des symptômes. Elle compare également le profil de ces réponses immunitaires à la COVID-19 de ces sujets à l’immunité à long terme contre une infection respiratoire virale courante : l’influenza A.
La présente étude s’est penchée les caractéristiques des réponses des lymphocytes T chez 24 personnes qui s’étaient rétablies de la COVID-19 grâce à deux prélèvements de sang effectués à deux moments différents sur une période de neuf mois.
Faits saillants
- Le SRAS-CoV-2 a déclenché de puissantes réponses des lymphocytes T et des anticorps chez la plupart des personnes rétablies.
- Le SRAS-CoV-2 induit des réponses antivirales dont certaines caractéristiques sont différentes de celles observées en cas d’immunité prolongée contre l’influenza A.
Les chercheurs ont utilisé les cellules mononucléées de sang périphérique (PBMC) de 24 personnes rétablies de la COVID-19 pour étudier les réponses des lymphocytes T contre le SRAS-CoV-2 et les comparer à celles du virus de l’influenza A (VIA). Toutes répondaient à au moins un antigène du SRAS-CoV-2, mais les réponses des lymphocytes T au SRAS-CoV-2 différaient de celles à l’influenza. Par exemple, le SRAS-CoV-2 induisait un ratio CD8:CD4 et un ratio IFN-γ:lymphocytes T CD4+ IL-2 plus faibles que ceux de l’influenza. Le rétablissement de l’influenza induisait aussi la production d’un plus grand nombre de lymphocytes T multifonctionnels, généralement liés à une réponse antivirale plus efficace. De même, lorsqu’ils ont évalué la réponse des cytokines au SRAS-CoV-2, les chercheurs ont décelé un ratio IFN-γ:IL-6 plus faible et une altération du profil des molécules cytotoxiques, comme le granzyme ou la perforine, lorsque les cellules étaient stimulées par les peptides du SRAS-CoV-2, ce qui peut être indicateur d’une altération du mécanisme antiviral.
Enfin, lorsqu’ils ont analysé les réponses des anticorps, les chercheurs ont découvert que près de 95 % des sujets rétablis ont déclenché une réponse des IgG contre la protéine spiculaire du SRAS-CoV-2, mais seulement 79 % et 53 %, respectivement, contre le domaine de liaison du récepteur (RBD) et la nucléocapside. En général, les réponses des anticorps au spicule étaient plus prolongées que celles contre le RBD et la nucléocapside.
Cette étude a comparé les différences entre une nouvelle réponse immunitaire au SRAS-CoV-2 et l’immunité à long terme contre le virus de l’influenza A. Leurs résultats ont démontré des différences perceptibles dans les réponses immunitaires contre chaque virus. Les chercheurs ont observé la présence continue d’une activité immunitaire contre le SRAS-CoV-2 neuf mois après l’apparition des symptômes chez les personnes qui avaient été atteintes de la COVID-19. Ainsi, une surveillance s’impose pour mieux comprendre la réponse immunitaire à long terme contre le SRAS-COV-2 et les changements qu’elle subit en raison de la vaccination.