Ruzycki S, Adisesh A, Burstyn I, Durand-Moreau Q, Labreche F, Zadunayski T, Cherry N. Availability, use, and impact of workplace mental health supports during the COVID-19 pandemic in a Canadian cohort of healthcare workers. medRxiv 2023.12.12.23299862; doi : https://doi.org/10.1101/2023.12.12.23299862
Les résultats ou les conclusions contenus dans l’étude ne reflètent pas nécessairement les points de vue de tous les membres du GTIC.
Une étude financée par le GTIC parue en prépublication et qui n’a pas encore été révisée par un comité de lecture a établi que les travailleurs de la santé (TdS) ont déclaré une plus grande disponibilité et un plus grand usage des mesures de soutien en santé mentale au fur et à mesure de l’évolution de la pandémie. Cependant, une personne sur quatre qui a éprouvé des problèmes de santé mentale, tels que l’anxiété et particulièrement la dépression, n’a pas demandé d’aide. L’étude était dirigée par la Dre Nicola Cherry, de l’Université de l’Alberta.
Dans cette étude, 4 964 TdS ont répondu aux questionnaires en anglais ou en français au cours du printemps et de l’été 2020 (phase 1), de la fin de l’automne 2020 (phase 2), du printemps 2021 (phase 3) et du printemps et de l’été 2022 (phase 4) et signalé la disponibilité des mesures de soutien en santé mentale et leur utilisation de ces mesures. Au recrutement (entre avril et octobre 2020), les TdS ont précisé quelle était leur santé mentale avant la pandémie. Tous les participants ont rempli l’échelle d’anxiété et de dépression hospitalière (ÉADH) à chaque contact. Les chercheurs ont examiné la disponibilité et l’utilité des mesures de soutien en fonction de chaque phase de la pandémie, du lieu de travail et du rôle au travail. Pour ce qui est de l’utilisation, ils ont examiné le genre, l’âge, la santé mentale avant la pandémie et la santé mentale du moment. Ils ont évalué les effets de l’utilisation de mesures de soutien en 2020 sur la santé mentale des TdS en 2021-2022.
Faits saillants
- Des 4 964 TdS recrutés pour l’étude, 4 400 qui travaillaient avec des patients ont souligné la disponibilité de mesures de soutien en santé mentale en milieu de travail sur un moins un questionnaire. La majorité indiquait être des femmes, et les infirmières formaient le groupe professionnel le plus important.
- L’accès à des mesures de soutien en santé mentale a augmenté pendant la pandémie, et 94 % ont déclaré avoir recouru à certaines mesures de soutien en milieu de travail entre 2020 et 2022.
- Plus de 20 % des TdS recrutés pendant l’étude ont déclaré avoir reçu un traitement pour l’anxiété ou la dépression dans les 12 mois précédant le début de la pandémie. Ceux qui avaient une histoire de mauvaise santé mentale avant la pandémie ou en début d’étude formaient la majorité des TdS qui ont utilisé des mesures de soutien en santé mentale pendant la pandémie. Par ailleurs, 25 % de ceux qui avaient un score élevé à l’ÉADH n’ont pas fait appel à des mesures de soutien, les hommes déprimés étant les moins susceptibles de déclarer y avoir recouru.
- La stratification par genre laisse croire que les TdS de sexe féminin et plus âgées souffrant d’anxiété ou de dépression étaient moins susceptibles d’utiliser des mesures de soutien que les plus jeunes, tandis que chez les TdS ne s’identifiant pas comme des femmes, les plus âgés étaient plus susceptibles de déclarer les utiliser.
- La moitié des TdS (51 %) a obtenu au moins un score cliniquement significatif à l’ÉADH, ce qui est évocateur d’anxiété ou de dépression pendant la pandémie.
- La proportion ayant des scores d’anxiété élevés a reculé de 29 % à 24 % au fur et à mesure de l’évolution de la pandémie, tandis que les proportions ayant des scores de dépression élevés ont continué d’avoisiner les 10 %.
- Les TdS qui faisaient appel à un programme d’aide à l’emploi au deuxième contact ont obtenu des scores plus faibles à l’ÉADH au suivi suivant, mais ce résultat ne s’est pas maintenu.
Dans l’ensemble, la grande majorité des TdS a déclaré avoir accédé à certaines mesures de soutien en santé mentale par l’entremise de leur emploi et souligné avoir accru leur accès et leur utilisation pendant l’évolution de la pandémie.