Selon les tout derniers résultats de l’enquête sérologique mensuelle de la Société canadienne du sang, 95 % des donneurs de sang échantillonnés en juillet 2021 possédaient des anticorps contre le SRAS-CoV-2, surtout acquis par la vaccination. Non seulement la séroprévalence induite par les vaccins a-t-elle augmenté dans tous les groupes sociodémographiques et toutes les régions géographiques, mais la séroprévalence découlant de l’infection a baissé par rapport à juin 2021. Les donneurs faisant partie de groupes racisés et ceux de 17 à 24 ans demeuraient les plus susceptibles de posséder des anticorps causés par l’infection.
Selon les données les plus récentes de la Société canadienne du sang, 8 457 personnes ont donné du sang entre le 14 et le 23 juillet 2021 dans toutes les provinces canadiennes, à l’exclusion du Québec.
Faits saillants
- En juillet 2021, les anticorps anti-SRAS-CoV-2 chez les donneurs de sang :
- ont atteint 94,7 %, par rapport à 90,8 % en juin, en grande partie grâce aux vaccins;
- ont augmenté au même rythme chez les donneurs de sang de tous les groupes socioéconomiques, y compris les communautés racisées et les quartiers défavorisés.
- En juillet 2021, le taux d’anticorps découlant de l’infection par le SRAS-CoV-2 chez les donneurs de sang :
- a reculé à 4,1 %, par rapport à 4,5 % en juin.
- était deux fois plus élevé chez les groupes racisés que chez les donneurs se disant Blancs, comme dans les rapports précédents.
- contrairement aux rapports antérieurs, n’était pas différent chez les donneurs de quartiers favorisés et défavorisés.
- à 6,7 %, était plus élevé chez les donneurs de sang de 17 à 24 ans, mais beaucoup plus faible qu’en juin (9,3 %).
Les données des donneurs de sang reflètent des taux de vaccination généralisés au Canada
Dans l’ensemble, la proportion de Canadiens possédant des anticorps anti-SRAS-CoV-2 s’élevait à 94,7 % en juillet, en grande partie grâce à la vaccination. Ce résultat représente une augmentation d’environ 4 % par rapport à juin 2021, alors que 90,8 % des donneurs de sang étaient immunisés contre le SRAS-CoV-2. De plus, même si le taux d’anticorps contre la protéine spiculaire du SRAS-CoV-2 est demeuré faible entre janvier et mai 2021 et a modérément augmenté en juin 2021, il a atteint des taux considérablement plus élevés en juillet 2021, ce qui laisse encore supposer une immunité généralisée découlant des vaccins.
Comme lors du rapport de juin, la séroprévalence n’a pas varié de manière significative entre les divers groupes socioéconomiques, tel qu’on l’a observé en avril et mai 2021. En fait, en juillet, 95,0 % des donneurs de sang qui se disaient Blancs possédaient surtout des anticorps anti-SRAS-CoV-2 conférés par la vaccination, tout comme les groupes qui se disaient racisés (93,8 %). De même, les donneurs qui vivaient dans des quartiers défavorisés1 étaient presque aussi susceptibles de posséder des anticorps (92,9 %) que ceux qui vivaient dans des quartiers favorisés (96,7 %), ce qui représente une amélioration par rapport à juin 2021, lorsque l’écart était plus important (88,3 % dans les groupes défavorisés par rapport à 93,7 % dans les groupes favorisés).
Les taux d’infection diminuent, mais demeurent plus élevés chez les 17 à 24 ans
Le taux de séroprévalence attribuable à une infection antérieure par le SRAS-CoV-2 au Canada est demeuré faible en juillet, à 4,1 %. C’est cependant la première fois que le rapport signale une diminution du taux comparativement au mois précédent :
- La séroprévalence découlant de l’infection augmente régulièrement depuis avril (3,2 % en avril, 4,0 % en mai et 4,5 % en juin).
- La séroprévalence attribuable à une infection antérieure demeure plus élevée chez les plus jeunes (17 à 24 ans, 6,7 %), mais cette proportion a reculé de 2,6 % depuis juin.
- Conformément aux sondages antérieurs, la séroprévalence chez les jeunes de 17 à 24 ans était plus élevée en Alberta (11,9 %), mais correspond seulement aux deux tiers de celle comptabilisée en juin dans cette province (17,5 %).
- En revanche, en Colombie-Britannique, les anticorps conférés par l’infection ont plus que doublé chez les 17 à 24 ans en juillet (9,9 %) par rapport à juin (4,6 %).
La mise en lumière des écarts en fonction de la race et de l’affluence des taux d’infection
La séroprévalence découlant d’une infection antérieure par le SRAS-CoV-2 chez les donneurs se disant racisés (7,3 %) avait plus que doublé par rapport à celle des donneurs qui se disaient Blancs (3,3 %). Cependant, contrairement aux rapports précédents, les donneurs qui habitaient dans des quartiers défavorisés étaient seulement 1,2 fois plus susceptibles de présenter des manifestations d’infection antérieure par le SRAS-CoV-2 (4,6 %) que les donneurs provenant de quartiers favorisés (3,9 %). D’après ces récents résultats, l’écart se rétrécit entre le fardeau de l’infection pour les donneurs qui habitent dans des quartiers défavorisés et celui pour les donneurs qui habitent dans des quartiers favorisés, mais celui entre les donneurs racisés et non racisés se maintient.
Les dépistages répétés chez les donneurs fréquents : une sous-étude
D’après la Société canadienne du sang, sur les 14 201 personnes qui ont donné du sang plus d’une fois depuis janvier 2021, un peu plus de la moitié (51,2 %) ont obtenu des résultats négatifs à une infection antérieure ou à la vaccination lors de leur premier don de sang2, mais leurs résultats les plus à jour indiquent qu’ils ont été vaccinés3. De plus, cinq donneurs vaccinés d’après un résultat positif à la protéine spiculaire seulement ont ensuite obtenu des résultats positifs à la fois à la protéine spiculaire et à la protéine nucléocapsidique, ce qui évoque la possibilité d’infections perthérapeutiques par le SRAS-CoV-2.
1 Mesurés par l’indice de défavorisation matérielle établi en fonction du code postal.
2 Résultats négatifs au dépistage du spicule et du nucléocapside du SRAS-CoV-2, deux protéines utilisées pour mesurer la présence des anticorps spécifiques à la COVID-19.
3 Résultats positifs au dépistage du spicule du SRAS-CoV-2 et négatifs à celui du nucléocapside. Pour en savoir plus, voir ici.