Ce texte, rédigé par des membres du secrétariat du GTIC, résume l’article suivant :
Reedman CN, Drews SJ, Yi QL, Pambrun C, O’Brien SF. Changing Patterns of SARS-CoV-2 Seroprevalence among Canadian Blood Donors during the Vaccine Era. Microbiology Spectrum. Le 12 avril 2022. doi : 10.1128/spectrum.00339-22
Les résultats ou les conclusions contenus dans l’étude ne reflètent pas nécessairement les points de vue de tous les membres du GTIC.
Dans un article de Microbiology Spectrum, des chercheurs de la Société canadienne du sang (SCS) présentent l’évolution de la séroprévalence acquise par l’infection et induite par la vaccination observée entre janvier et novembre 2021. La séropositivité découlant de l’infection est demeurée faible dans l’ensemble, mais démesurément plus élevée chez les donneurs racisés et ceux de 17 à 24 ans. Les anticorps qui visent la protéine spiculaire (contre laquelle les vaccins ont été conçus) ont augmenté massivement en juillet, après le déploiement généralisé des vaccins, et ont commencé à décliner en septembre. L’étude est dirigée par la Pre Sheila O’Brien, la Dre Chantale Pambrun et le Pr Steven Drews. La SCS a analysé systématiquement les prélèvements des donneurs de sang afin d’accumuler des données sur l’immunité contre la COVID-19, qui sont utilisées pour éclairer les politiques sanitaires nationales et provinciales.
Faits saillants
- La séropositivité acquise par l’infection (démontrée par les anticorps anti-nucléocapsidiques) a augmenté graduellement, passant de 2,2 % en janvier 2021 à 5,0 % en novembre 2021 (avant l’émergence du variant Omicron).
- Parallèlement, les anticorps qui ciblaient la protéine spiculaire (ce qui peut refléter une immunité induite par la vaccination ou acquise par l’infection) sont montés en flèche, passant de 2,8 % en janvier (lorsque la vaccination n’était pas encore généralisée) à 98,5 % en novembre (après que la plupart des Canadiens ont reçu au moins une dose de vaccin).
- Les groupes sociodémographiques les plus susceptibles d’être séropositifs à une infection antérieure étaient les groupes racisés, les jeunes adultes (de 17 à 24 ans) et les personnes qui habitaient dans des quartiers économiquement défavorisés (mesurés par les indices de défavorisation sociale et matérielle, en fonction des codes postaux).
- Les personnes âgées (70 ans et plus), les femmes et les habitants des quartiers aisés étaient les groupes sociodémographiques les plus susceptibles d’obtenir des résultats positifs aux anticorps contre la protéine spiculaire.
- La concentration médiane des anticorps contre la protéine spiculaire, mesurée en unités arbitraires par millilitre (U/mL), est demeurée pratiquement inchangée entre janvier et mai 2021 (moins de 100 U/mL). Les concentrations se sont accrues en juin 2021 (126 U/mL), puis ont bondi en juillet 2021 (plus de 2 500 U/mL). En août 2021, les concentrations sont demeurées très élevées, mais le mois suivant, elles ont commencé à fléchir, d’abord dans les groupes âgés qui ont fait partie des premiers à être pleinement vaccinés (70 ans et plus). En novembre 2021, les concentrations de protéines spiculaires ont chuté dans tous les groupes d’âge, ce qui laisse supposer un déclin des anticorps. Ce constat coïncide avec le déploiement des troisièmes doses (doses de rappel) par ordre de priorité.
En 2021, avant l’émergence du variant Omicron, la séropositivité découlant de l’infection est demeurée faible (à moins de 5 %) au Canada, tandis que la plupart des adultes acquéraient une immunité contre les anticorps de la protéine spiculaire du virus, principalement par la vaccination.
Cette analyse saisit les données des donneurs de sang de toutes les provinces, sauf le Québec, entre le 1er janvier et le 24 novembre 2021, immédiatement avant l’arrivée du variant Omicron au Canada. Au total, les chercheurs ont analysé 149 522 dons de sang pour y déceler les anticorps ciblant la nucléocapside du SRAS-CoV-2 (démontrant une infection antérieure) et le spicule (démontrant la vaccination, mais également une infection antérieure). Cette période englobait la troisième vague de la pandémie, de mars à avril 2021, et la quatrième vague propulsée par le variant Delta, qui s’est mis à circuler en août et commençait à reculer en novembre 2021.
Il convient de souligner que les personnes qui choisissent de donner du sang sont généralement en bonne santé et plus susceptibles d’habiter dans des régions urbaines populeuses. Les pourcentages ont été corrigés pour tenir compte des caractéristiques des tests et de la répartition de la population.
Explorez notre page Web interactive mise à jour chaque mois, qui présente les données regroupées les plus récentes que recueillent la Société canadienne du sang et Héma-Québec sur la séroprévalence du SRAS-CoV-2 au Canada.