Nasreen S, Calzavara AJ, Sundaram ME, MacDonald SE, Righolt CH, Pai M, Field TS, Zhou LW, Wilson SE, Kwong JC. Background incidence rates of hospitalisations and emergency department visits for thromboembolic and coagulation disorders in Ontario, Canada for COVID-19 vaccine safety assessment: a population-based retrospective observational study. BMJ Open 2021; 11:e052019. doi : http://dx.doi.org/10.1136/bmjopen-2021-052019
Les résultats et/ou conclusions contenus dans cette recherche ne reflètent pas nécessairement les opinions de tous les membres du GTIC.
Afin d’aider les autorités sanitaires et les cliniciens à mettre en contexte les observations de thrombopénie immunitaire prothrombique induite par le vaccin (TIPIV) (un caillot sanguin grave, mais d’une extrême rareté après l’administration du vaccin Vaxzevria d’AstraZeneca contre la COVID-19), des chercheurs du Réseau canadien de recherche sur l’immunisation (CIRN), y compris le Dr Jeffrey Kwong, qui est financé par le GTIC, se sont attachés à évaluer les taux de fond de certains troubles thromboemboliques et troubles de la coagulation entre 2015 et 2020 en Ontario. Sans regrouper les données, il est difficile de comparer les taux de troubles thromboemboliques et de troubles de la coagulation avec la TIPIV. Par leur analyse, les chercheurs visent à aider les professionnels de la santé à évaluer les signes potentiels de sécurité vaccinale. D’abord diffusé en prépublication, cet article est désormais publié dans BMJ Open.
Les chercheurs ont fouillé les dossiers d’hospitalisations et de consultations à l’urgence en Ontario pour déceler les cas. Comme mesures d’issue primaire, ils ont utilisé les taux d’accidents vasculaires ischémiques, d’hémorragies intracérébrales, d’hémorragies méningées, de thromboses veineuses profondes, d’embolies pulmonaires, de thrombopénies idiopathiques, de coagulations intravasculaires disséminées et de thromboses veineuses centrales.
Faits saillants
- Le taux de troubles thrombopéniques et de troubles de la coagulation était relativement stable avant la pandémie, mais moins d’accidents vasculaires ischémiques, de thromboses veineuses profondes et de thrombopénies idiopathiques se sont produits en 2020.
- Les taux étaient généralement uniformes au fil du temps, sauf à l’égard de l’embolie pulmonaire, qui est passée de 57,1 à 68,5 cas sur 100 000 habitants entre 2015 et 2019. Ce phénomène pourrait être causé par des modifications aux pratiques cliniques ou au mode de codage au fil du temps plutôt qu’à une véritable augmentation des cas.
- Le taux d’événements augmentait en fonction de l’âge pour la plupart de ces affections, sauf que la thrombopénie idiopathique était associée à une répartition bimodale, les pics d’incidence étant observés chez les 0 à 19 ans et chez les 60 ans et plus.
Grâce au taux de troubles thromboemboliques et de troubles de la coagulation établi avant la pandémie de COVID-19, les autorités sanitaires et les cliniciens peuvent calculer le nombre estimatif de tels événements. Ils seront mieux placés pour contextualiser les caillots indésirables associés aux vaccins contre la COVID-19 par la comparaison du nombre de cas observés et prévus et ainsi déceler les signaux de sécurité potentiels. Les données pourraient également représenter un outil utile pour aborder la réticence envers la vaccination auprès des patients.