Ce texte, rédigé par des membres du secrétariat du GTIC, résume les quatre présentations données lors de la séance simultanée intitulée Réponses aux vaccins chez les personnes dont le système immunitaire est affaibli, dans le cadre de la réunion scientifique du GTIC qui s’est déroulée du 8 au 10 mars 2023 à Vancouver.
Les résultats ou les conclusions contenus dans les études ne reflètent pas nécessairement les points de vue de tous les membres du GTIC.
Les études ont démontré que chez la plupart des personnes immunodéprimées, les doses de rappel étaient à la fois nécessaires et sécuritaires pour stimuler les anticorps et les taux d’immunité cellulaire, qui semblent s’affaiblir plus rapidement dans cette population. Dans cet article, des membres du secrétariat du GTIC résument les principales données relatives aux personnes qui vivent avec le VIH, le cancer et les maladies auto-immunes, à partir de quatre présentations données pendant la séance simultanée intitulée Réponses aux vaccins chez les personnes dont le système immunitaire est affaibli, dans le cadre de la réunion scientifique qui s’est déroulée du 8 au 10 mars 2023 à Vancouver.
1. Présentateur et chercheur principal du GTIC : DrMatthew Oliver, et chercheuse principale du GTIC : DreMichelle Hladunewich – Serologic response and vaccine effectiveness (VE) of a third dose of the COVID-19 mRNA vaccine in the advanced chronic kidney disease (CKD) population
Au début de la pandémie, l’infection par le SRAS-CoV-2 au sein de la population sous dialyse d’entretien a entraîné l’hospitalisation de 60 % des sujets et un taux de mortalité de 20 % à 25 %. Les vaccins contre la COVID-19 étaient priorisés dans cette population au Canada. Ces patients ont obtenu une réponse sérologique variable, mais plus faible que chez les sujets témoins. Cette étude visait à déterminer l’efficacité d’une troisième dose de vaccin à ARNm contre la COVID-19 dans cette population à haut risque. Au total, 273 patients ayant une néphropathie chronique ont participé à l’étude clinique randomisée. Ainsi, 137 ont reçu une troisième dose du vaccin de Pfizer et 136, une troisième dose du vaccin de Moderna. Dans chaque groupe, 50 patients ont été soumis à des tests pour déceler la présence d’anticorps neutralisants.
- La troisième dose d’un vaccin à ARNm contre la COVID-19 entraînait une réponse des anticorps variable, mais vigoureuse chez la plupart des patients sous dialyse, mais quelques-uns n’ont pas répondu.
- La troisième dose du vaccin de Moderna a produit un taux plus élevé de réponse des anticorps que le vaccin de Pfizer, mais les différences d’issues cliniques n’étaient pas démontrées dans les études cliniques randomisées.
- Les taux d’anticorps neutralisants aux pseudovirus sauvage, Delta et Omicron BA.1 n’étaient pas beaucoup plus élevés chez les personnes qui avaient reçu une troisième dose de vaccin de Moderna que chez celles qui avaient reçu une troisième dose de vaccin de Pfizer.
- La troisième dose de vaccin a considérablement réduit l’infection et les résultats cliniques graves dans la population sous dialyse, mais l’efficacité des vaccins était plus basse après deux doses de vaccin avant l’apparition des variants Omicron.
- Le taux de mortalité après l’apparition des variants Omicron (de 4 % à 6 %) était beaucoup plus bas qu’avant la vaccination (26 %) ou qu’avant l’apparition des variants Omicron après deux doses de vaccin (10 %).
2. Présentatrice : DreCecilia Costiniuk, et chercheuse principale du GTIC : PrAslam Anis – COVID-19 vaccine immunogenicity in people living with HIV (Réseau canadien pour les essais VIH 328 des IRSC)
L’étude a permis d’analyser 1 450 échantillons chez des participants de Montréal, Ottawa, Toronto et Vancouver qui vivaient avec le VIH. Les échantillons avaient été fournis avant la vaccination, ainsi qu’après la première, deuxième, troisième et quatrième doses.
- Trois doses de vaccin à ARNm contre la COVID-19 pouvaient induire une immunité humorale et cellulaire chez des personnes positives au VIH, à des taux similaires à celle observée chez les personnes négatives au VIH.
3. Présentateur : DrCurtis Cooper, et chercheuse principale du GTIC : PreAngela M. Crawley et Pr Marc-André Langlois – COVID-19 vaccine immunogenicity based on immune compromised status: A Stop the Spread Ottawa (SOS) analysis
Les participants à l’étude incluaient des personnes immunodéprimées ayant des affections comme l’asthme et la maladie pulmonaire obstructive chronique, les affections rhumatologiques, le diabète, les maladies auto-immunes localisées, les affections inflammatoires, le cancer, le VIH et les transplantations d’organes.
- Les vaccins contre la COVID-19 étaient sécuritaires et bien tolérés chez les personnes immunodéprimées.
- Les vaccins contre la COVID-19 étaient hautement immunogènes chez un vaste spectre de receveurs de vaccins, y compris ceux présentant divers déficits immunitaires.
- Chez les personnes immunodéprimées qui n’avaient jamais été infectées par le SRAS-CoV-2, les vaccins à ARNm fonctionnaient mieux que les vaccins vectoriels.
4. Présentatrice et chercheuse principale du GTIC : DreC. Arianne Buchan – COVID-19 immunogenicity surrounding fourth vaccine dose in patients with hematologic malignancies: A prospective real-world observational multi-site Canadian study
Au total, 240 participants atteints d’une leucémie lymphoïde chronique, d’un lymphome, d’une leucémie myéloïde ou de troubles plasmocytaires ont été recrutés pour l’étude. Ils avaient un âge médian de 66,5 ans et 49 % étaient de sexe masculin. Ainsi, 30 % des participants avaient déjà été exposés à un agent anti-CD20 pour promouvoir la mort des cellules tumorales.
- Les réponses immunitaires humorales (mesurées par les taux anti-S) se sont accrues après la quatrième dose de vaccin. Au total, 26 % des participants dont le taux anti-S était négatif ont obtenu des taux anti-S positifs après la quatrième dose.
- Les réponses immunitaires humorales ont diminué entre la troisième dose de vaccin et le moment précédant la quatrième dose, puis ont augmenté de nouveau après la quatrième dose.
- Les participants exposés à un agent anti-CD20 étaient moins susceptibles de présenter des taux d’anticorps anti-S positifs après la quatrième dose que ceux qui n’avaient pas été exposés à ce traitement.