Brumme ZL, Mwimanzi F, Lapointe HR, Cheung P, Sang Y, Duncan MC, Yaseen F, Agafitei O, Ennis S, Ng K, Basra S, Lim LY, Kalikawe R, Speckmaier S, Moran-Garcia N, Young L, Ali H, Ganase B, Umviligihozo G, Omondi FH, Atkinson K, Sudderuddin H, Toy J, Sereda P, Burns L, Costiniuk CT, Cooper C, Anis AH, Leung V, Holmes D, DeMarco ML, Simons J, Hedgcock M, Romney MG, Barrios R, Guillemi S, Brumme CJ, Pantophlet R, Montaner JSG, Niikura M, Harris M, Hull M, Brockman MA. Humoral immune responses to COVID-19 vaccination in people living with HIV on suppressive antiretroviral therapy. medRxiv. Le 4 octobre 2021 4. doi : https://doi.org/10.1101/2021.10.03.21264320
Les résultats et/ou conclusions contenus dans cette recherche ne reflètent pas nécessairement les opinions de tous les membres du GTIC.
Les Prs Zabrina Brumme et Mark Brockman, des chercheurs du BC Centre for Excellence in HIV/AIDS et de l’Université Simon Fraser, ont déterminé que les réponses des anticorps après une dose des vaccins contre la COVID-19 sont légèrement plus faibles chez les personnes atteintes du VIH. Cependant, ils signalent que cet écart disparaît après la deuxième dose. Ces résultats, offerts en prépublication et qui n’ont donc pas encore été révisés par un comité de lecture, sont tirés d’une étude pancanadienne financée par le GTIC et dirigée par le Pr Aslam Anis du Réseau canadien pour les essais VIH.
Faits saillants
- Les réponses des anticorps après une dose des vaccins contre la COVID-19 étaient légèrement plus faibles chez les personnes atteintes du VIH, mais cette différence disparaissait après la deuxième dose.
- Chez les personnes atteintes du VIH, il n’y avait pas de relation notable entre la numération des lymphocytes T CD4+ la plus récente ou la plus basse jamais consignée et la réponse aux deux doses du vaccin, c’est-à-dire que les personnes chez qui la numération des lymphocytes T CD4+ avait été faible par le passé pouvaient encore acquérir une réponse immunitaire appropriée.
Cent Britanno-Colombiens atteints du VIH ont été recrutés pour cette étude. Tous prenaient un traitement antirétroviral inhibiteur, et la numération immunitaire des lymphocytes T CD4+ de presque la totalité d’entre eux se situait dans une plage saine. Le groupe témoin se composait de 152 personnes sans VIH. Les participants ont donné des échantillons de sang avant d’être vaccinés contre la COVID-19 (dans la mesure du possible), de même qu’un mois après la première dose du vaccin et un mois après la seconde dose. L’équipe de chercheurs a mesuré les anticorps contre le domaine de liaison du récepteur (RBD) de la protéine spiculaire du SRAS-CoV-2 et la capacité de ces anticorps à perturber l’interaction entre le RBD et le récepteur cellulaire ACE2 tant après une dose qu’après deux doses d’un vaccin contre la COVID-19.
Selon les résultats, la réponse des anticorps après une dose des vaccins contre la COVID-19 était plus faible chez les personnes atteintes du VIH que chez les sujets témoins, même si cette différence était relativement modeste. Il est à souligner qu’après deux doses du vaccin, la réponse des anticorps des personnes atteintes du VIH équivalait à celle des personnes non atteintes. Des facteurs étaient associés à des réponses plus faibles des anticorps après deux doses : un âge avancé, la présence de plusieurs maladies chroniques et deux doses du vaccin Vaxzevria d’AstraZeneca (plutôt que l’administration d’un deuxième vaccin différente ou de deux vaccins à ARNm).
Qui plus est, chez les personnes atteintes du VIH, les chercheurs n’ont observé aucune relation importante entre la numération des lymphocytes T CD4+ la plus récente ou la plus basse jamais mesurée (le nadir) et leur réponse à deux doses d’un vaccin contre la COVID-19. Le nadir de la numération des lymphocytes T CD4+ chez les participants à l’étude pouvait chuter jusqu’à moins de dix lymphocytes T CD4+/mm3. Ainsi, chez les personnes atteintes du VIH en cours de traitement, une faible numération antérieure des lymphocytes T CD4+ ne compromettra pas nécessairement la réponse immunitaire aux vaccins contre la COVID-19.
Les auteurs indiquent que, chez la plupart des personnes atteintes du VIH dont l’infection est bien contrôlée par un traitement et dont la numération des lymphocytes T CD4+ se situe dans une plage saine, il ne sera pas nécessaire d’administrer une troisième dose d’un vaccin contre la COVID-19 dans l’immédiat. Cela dit, d’autres facteurs, comme un âge avancé, la présence d’autres maladies, le type de posologie vaccinale de départ et la durabilité des réponses vaccinales auront une incidence sur le moment où ces patients pourraient profiter de doses supplémentaires. D’autres études devront être effectuées sur les personnes atteintes du VIH qui ne prennent pas de traitement antirétroviral ou dont la numération des lymphocytes T CD4+ est basse.