Ce texte, rédigé par des membres du secrétariat du GTIC, résume l’article suivant :
Puyat JH, Fowokan A, Wilton J, Janjua NZ, Wong J, Grennan T, Chambers C, Kroch A, Costiniuk CT, Cooper CL, Lauscher D, Strong M, Burchell AN, Anis A, Samji H. Risk of COVID-19 Hospitalization in People Living with HIV and HIV-Negative Individuals and the Role of COVID-19 Vaccination: A Retrospective Cohort Study. Int J Infect Dis. Le 5 juillet 2023:S1201-9712(23)00650-1. doi : 10.1016/j.ijid.2023.06.026.
Les résultats ou les conclusions contenus dans l’étude ne reflètent pas nécessairement les points de vue de tous les membres du GTIC.
D’après les résultats d’une étude financée par le GTIC publiés dans l’International Journal of Infectious Diseases, les personnes atteintes du VIH (PVIH) risquaient plus de deux fois plus d’être hospitalisées à cause de la COVID-19 que les personnes sans VIH. La différence de risque s’explique par des facteurs sociodémographiques et la présence d’autres maladies. Les observations font ressortir la nécessité de corriger les vulnérabilités sociales et comorbides (p. ex., l’injection de drogues), plus fréquentes chez les PVIH. L’étude était dirigée par le Pr Aslam Anis, de l’Université de la Colombie-Britannique, en collaboration avec la Pre Hasina Samji, de l’Université Simon Fraser.
Faits saillants
- Une plus forte proportion de PVIH a été hospitalisée dans les 14 jours suivant un diagnostic de COVID-19 (17,5 %) que de personnes sans VIH (7,6 %) dans cette étude de cohorte rétrospective en population. La proportion de personnes qui ont eu besoin de soins intensifs pendant cette hospitalisation était également plus forte chez les PVIH (2,6 %) que chez les personnes sans VIH (1,7 %).
- Le risque d’hospitalisation dans les 14 jours suivant un diagnostic de COVID-19 était plus de deux fois plus élevé chez les PVIH que chez les personnes sans VIH. Le rapport des risques était de 2,44 dans l’ensemble de l’échantillon, presque identique à celui observé pendant la période précédant la vague Omicron, entre le 15 décembre 2020 et le 21 novembre 2021 (RC – 2,52), ainsi que pendant la vague Omicron entre le 22 novembre 2021 et le 31 octobre 2022 (RC – 2,46).
- Les PVIH incluses dans l’étude étaient majoritairement de sexe masculin (66,4 %) et avaient un âge médian de 50 ans, tandis que les personnes sans VIH incluaient une plus grande proportion de femmes (54 %) et avaient un âge médian de 42 ans. Une proportion relativement plus forte de PVIH qui habitait dans les quartiers aux quintiles de revenu les plus faibles (41,9 %) et dans la région de la côte de Vancouver (50,9 %), tandis que la répartition de personnes sans VIH était équilibrée entre les quartiers aux divers quintiles de revenu et qu’une proportion relativement plus élevée habitait dans la région sanitaire de Fraser.
- Une proportion beaucoup plus marquée de PVIH s’injectait des drogues (42,9 % par rapport à 4,3 % chez les personnes sans VIH) et présentait au moins trois autres maladies (50,9 % par rapport à 28,0 % chez les personnes sans VIH).
La population à l’étude incluait toutes les personnes qui avaient reçu un résultat positif au SRAS-CoV-2 entre le 15 décembre 2020, lorsque la vaccination contre la COVID-19 a été déployée en Colombie-Britannique, et le 31 octobre 2022, lorsque l’analyse des données a commencé. S’appuyant sur les données regroupées sur la santé, l’étude incluait 658 PVIH et 252 471 personnes sans VIH de 19 ans ou plus. L’étude a exclu les personnes de moins de 19 ans au 15 décembre 2020, celles qui n’habitaient pas en Colombie-Britannique, dont le lieu de résidence était inconnu, dont les données ne précisaient pas le revenu ou dont la date de décès était invalide.
Dans l’ensemble, cette étude fait ressortir la nécessité de créer des programmes et interventions sanitaires pour corriger les vulnérabilités sociales et comorbides, notamment le fort taux de consommation de drogues injectables chez les PVIH, et démontre l’importance de la vaccination pour atténuer les répercussions de la pandémie de COVID-19 sur la morbidité.