Cholette F, Mesa C, Harris A, Ellis H, Cachero K, Lacap P, Galipeau Y, Langlois M-A, Gingras A-C, Yansouni CP, Papenburg J, Cheng MP, Chakraborty P, Stein DR, Caeseele PV, Bartlett S, Krajden M, Goldfarb D, McGeer A, Osiowy C, Hankins C, Mazer B, Drebot M, Kim J, pour le compte du Groupe de travail sur l’immunité face à la COVID-19 (GTIC). Dried blood spot specimens for SARS-CoV-2 antibody testing: A multi-site, multi-assay comparison. PLoS ONE. Le 7 décembre 2021. doi : 10.1371/journal.pone.0261003
Les résultats et/ou conclusions contenus dans cette recherche ne reflètent pas nécessairement les opinions de tous les membres du GTIC.
De nombreuses études sérologiques canadiennes font appel à l’analyse de gouttes de sang séché (GSS), un moyen pratique d’étudier la prévalence du SRAS-CoV-2 en population. Des dizaines de milliers de Canadiens ont reçu des trousses de GSS par la poste. Dans cet article, désormais publié dans PLoS ONE, des chercheurs, y compris plusieurs membres du GTIC, ont décidé de déterminer quelles analyses de GSS fonctionnent le mieux.
Il est possible de procéder à une analyse de gouttes de sang séché (GSS) chez soi au moyen d’une lancette à ressort pour prélever des gouttes de sang sur le doigt et les déposer sur un papier filtre absorbant (comme celles utilisées pour l’autosurveillance de la glycémie; voir la figure 1, ci-dessous). Ce sang est ensuite utilisé pour vérifier la présence d’anticorps anti-SRAS-CoV-2, déterminant ainsi si une personne a déjà été infectée par le virus de la COVID-19. Une fois bien sèche, la carte de GSS est scellée, emballée et expédiée à un laboratoire par un service de messagerie régulier. La GSS est ensuite traitée et peut être testée pour déceler la présence d’anticorps du SRAS-CoV-2 contre diverses parties du virus.
Figure 1 : Le cheminement habituel d’un test sérologique par gouttes de sang séché. Au moyen de la lancette à ressort fournie dans la trousse, des gouttes de sang prélevées au bout du doigt sont déposées sur un filtre de carton. Cette carte de gouttes de sang séché est ensuite scellée, emballée, étiquetée et expédiée à un laboratoire d’analyse, où elle est traitée et analysée pour déceler la présence d’anticorps contre le SRAS-CoV-2. Le résultat positif de l’analyse de GSS indique la présence d’une infection antérieure par le virus responsable de la COVID-19 ou de la vaccination.
Le Dr John Kim, chef des services de référence sur le VIH du Laboratoire national de microbiologie et membre du Groupe de travail sur les tests immunologiques du GTIC, conjointement avec une équipe de chercheurs des quatre coins du Canada, dont plusieurs font partie du GTIC, a décidé d’évaluer un ensemble de dix analyses commerciales et de deux analyses fabriquées au Canada pour mesurer les anticorps contre le SRAS-CoV-2 (voir la liste complète au tableau 1 ci-dessous), afin de déterminer celui qui fonctionnerait le mieux.
Pour établir la performance des analyses, les chercheurs ont utilisé dix prélèvements de sang qu’ils savaient négatifs aux anticorps du SRAS-CoV-2 et dix prélèvements de sang de personnes qui s’étaient rétablies de la COVID-19 et possédaient des anticorps anti-SRAS-CoV-2. Ils ont ensuite mesuré plusieurs indicateurs de performance des analyses. Ils ont commencé par examiner la capacité des analyses à détecter les échantillons positifs (leur sensibilité) et négatifs (leur spécificité). Ils ont également examiné la probabilité que le résultat positif d’une analyse désigne véritablement un échantillon positif au SRAS-CoV-2 (valeur prédictive positive, ou VPP) et la probabilité que le résultat négatif d’une analyse représente un véritable échantillon négatif au SRAS-CoV-2 (valeur prédictive négative, ou VPN).
Comme le décrivent les auteurs, les analyses commerciales qui fonctionnaient le mieux étaient l’analyse des sous-unités spiculaires S1 des IgG d’EUROIMMUN, l’analyse quantitative Elecsys de Roche qui détecte les anticorps totaux de la protéine spiculaire, et l’analyse sous-unitaire spiculaire S1 des IgG GSP/DELFIA de PerkinElmer. Les trois analyses ont détecté correctement tous les échantillons de GSS positifs et négatifs, ce qui correspond à une sensibilité, une spécificité, une VPP et une VPN de 100 %. Deux analyses ELISA conçues au Canada qui décelaient les anticorps IgG contre le spicule du SRAS-CoV-2 et le domaine de liaison du récepteur (RBD) mis au point par des laboratoires de l’Université d’Ottawa et de l’Université du Toronto ont également obtenu une sensibilité, une spécificité, une VPP et une VPN de 100 %. Cette étude d’évaluation est précieuse pour les chercheurs du Canada et de l’étranger qui cherchent à sélectionner la meilleure analyse lorsqu’ils utilisent le RBD pour leurs projets de sérosurveillance.