Cholette F, Mesa C, Harris A, Ellis H, Cachero K, Lacap P, Galipeau Y, Langlois M-A, Gingras A-C, Yansouni CP, Papenburg J, Cheng MP, Chakraborty P, Stein DR, Caeseele PV, Bartlett S, Krajden M, Goldfarb D, McGeer A, Osiowy C, Hankins C, Mazer B, Drebot M, Kim J, pour le compte du Groupe de travail sur l’immunité face à la COVID-19. Dried blood spot specimens for SARS-CoV-2 antibody testing: A multi-site, multi-assay comparison. Research Square. Le 1er avril 2021. doi: 10.21203/rs.3.rs-366992/v1
Les résultats et/ou conclusions contenus dans cette recherche ne reflètent pas nécessairement les opinions de tous les membres du GTIC.
De nombreuses études sérologiques canadiennes font appel à l’analyse de gouttes de sang séché (GSS), un moyen pratique d’étudier la prévalence du SRAS-CoV-2 en population. Des dizaines de milliers de Canadiens ont reçu des trousses de GSS par la poste. Dans cette prépublication n’ayant pas encore été évaluée par un comité de lecture, des chercheurs, y compris plusieurs membres du GTIC, ont décidé de déterminer quelles analyses de GSS fonctionnent le mieux. Cette recherche a été financée partiellement par le Groupe de travail sur l’immunité face à la COVID-19 (GTIC).
Il est possible de procéder à une analyse de gouttes de sang séché (GSS) dans le confort de son foyer. Il suffit de prélever des gouttes de sang sur un doigt à l’aide d’une lancette à ressort (comme celles utilisées pour l’autosurveillance de la glycémie) et de les déposer sur un papier filtre absorbant (voir la figure 1, ci-dessous). Le sang est utilisé pour vérifier la présence d’anticorps contre le SRAS-CoV-2, déterminant ainsi si une personne a déjà été infectée par le virus de la COVID-19. Une fois bien sèche, la carte de GSS est scellée, emballée et expédiée à un laboratoire à la température ambiante, par un service de messagerie régulier. La GSS est ensuite traitée et testée pour déceler la présence de divers types et cibles d’anticorps du SRAS-CoV-2.
Les analyses de GSS sont utilisées dans de nombreuses études sérologiques, y compris bon nombre financées par le GTIC, car elles comportent plusieurs avantages par rapport aux méthodes de prélèvement habituelles par ponction veineuse (prises de sang). Qui plus est, l’analyse de GSS peut être effectuée à la maison sans qu’il soit nécessaire de se rendre à la clinique ou à l’hôpital et elle permet aux professionnels de la santé de gagner un temps précieux. C’est pourquoi les analyses de GSS sont beaucoup plus accessibles dans les localités rurales et éloignées, qui représentent une cible importante des efforts de sérosurveillance au Canada.
Même si de nombreuses études de sérosurveillance ont fait appel à des tests sérologiques à partir de GSS, les chercheurs ne possédaient pas encore d’examen complet et comparatif des diverses analyses sur le marché, ce qui complique le choix de celle à privilégier. Le Dr John Kim, chef des services de référence sur le VIH du Laboratoire national de microbiologie et membre du Groupe de travail sur les tests immunologiques du GTIC, conjointement avec une équipe de chercheurs des quatre coins du Canada, dont plusieurs font partie du GTIC, a décidé d’évaluer un ensemble de dix analyses commerciales et de deux analyses personnalisées pour mesurer les anticorps contre le SRAS-CoV-2 (voir la liste complète dans le tableau 1 ci-dessous).
Pour évaluer la performance des analyses, les chercheurs ont utilisé dix prélèvements de sang qu’ils savaient négatifs aux anticorps du SRAS-CoV-2 et dix prélèvements de sang de personnes qui s’étaient rétablies de la COVID-19 et possédaient des anticorps contre le SRAS-CoV-2. Ils ont ensuite mesuré plusieurs indicateurs de performance des analyses. Ils ont commencé par examiner la capacité des analyses à détecter les échantillons positifs (leur sensibilité) et négatifs (leur spécificité). Ils ont également examiné la probabilité que le résultat positif d’une analyse désigne véritablement un échantillon positif au SRAS-CoV-2 (valeur prédictive positive, ou VPP) et la probabilité que le résultat négatif d’une analyse représente un véritable échantillon négatif au SRAS-CoV-2 (valeur prédictive négative, ou VPN).
Comme le décrivent les auteurs, les analyses commerciales qui fonctionnaient le mieux étaient l’analyse des sous-unités spiculaires S1 des IgG d’EUROIMMUN, l’analyse quantitative Elecsys de Roche qui détecte les anticorps totaux de la protéine spiculaire, et l’analyse sous-unitaire spiculaire S1 des IgG de GSP/DELFIA. Les trois analyses ont détecté correctement tous les échantillons de GSS positifs et négatifs, ce qui correspond à une sensibilité, une spécificité, une VPP et une VPN de 100 %. Les analyses canadiennes personnalisées qui décelaient les anticorps IgG contre le spicule du SRAS-CoV-2 et le domaine de liaison des récepteurs (RBD) spiculés mis au point par des laboratoires de l’Université d’Ottawa et de l’Université du Toronto ont également obtenu une sensibilité, une spécificité, une VPP et une VPN de 100 %. La liste complète des évaluations des analyses figure dans la prépublication qui peut être consultée en ligne, en anglais, et qui n’a pas encore été évaluée par un comité de lecture. Cette étude d’évaluation est précieuse pour les chercheurs du Canada et de l’étranger qui cherchent à sélectionner la meilleure analyse de GSS pour leurs projets de sérosurveillance.
Tableau 1. Liste d’analyses de gouttes de sang séché (GSS) évaluées, dans aucun ordre particulier.
Nom de l’analyse | Fabricant ou concepteur | |
1 | EUROIMMUN | EUROIMMUN, Lübeck, Allemagne |
2 | Platelia | Bio-Rad, Hercules, Californie |
3 | LIASON | DiaSorin, Saluggia, Italie |
4 | COV2G | Siemens, Erlangen, Allemagne |
5 | COV2T | Siemens, Erlangen, Allemagne |
6 | Spicule d’Elecsys | Roche, Bâle, Suisse |
7 | Nucléocapside d’Elecsys | Roche, Bâle, Suisse |
8 | VITROS | Ortho Clinical Diagnostics, Raritan, New Jersey |
9 | Architect | Abbott, Mississauga, Canada |
10 | GSP/DELFIA | PerkinElmer, Waltham, Massachusetts |
11 | Spicule, RBD et nucléocapside à l’interne (U de T) | Université de Toronto, Pre Anne-Claude Gingras |
12 | Spicule, RBD et nucléocapside à l’interne (U d’O) | Université d’Ottawa, Pr Marc-André Langlois |