Ce texte, rédigé par des membres du secrétariat du GTIC, résume l’article suivant :
Zinszer K, Charland K, Pierce L, Saucier A, McKinnon B, Hamelin M-E, Cheriet I, Da Torre MB, Carbonneau J, Nguyen CT, De Serres G, Papenburg J, Boivin G, Quach C. Seroprevalence, seroconversion, and seroreversion of infection-induced SARS-CoV-2 antibodies among a cohort of children and adolescents in Montreal, Canada. medRxiv Le 10 octobre 2022. doi : https://doi.org/10.1101/2022.10.28.22281660.
Les résultats ou les conclusions contenus dans l’étude ne reflètent pas nécessairement les points de vue de tous les membres du GTIC.
Dans une prépublication qui n’a pas encore été révisée par un comité de lecture, la Pre Kate Zinszer de l’Université de Montréal et la Dre Caroline Quach de l’Université de Montréal et du Centre de recherche du Centre hospitalier universitaire Sainte-Justine, deux chercheuses financées par le GTIC, ont relevé divers facteurs qui contribuent à une augmentation du risque de séropositivité et de séroconversion chez les enfants et les adolescents. Il s’agit de l’appartenance à un groupe racisé ou minoritaire, qui habitaient dans des familles où le nombre de personnes occupant chaque chambre était élevé ou d’un revenu familial moins élevé. Les chercheuses ont également constaté que la séroprévalence découlant de l’infection par le SRAS-CoV-2 chez les enfants avait augmenté pendant la période de l’étude, passant de 5,8 % (entre octobre 2020 et mars 2021) à 10,5 % (entre mai et juillet 2021), puis à 10,9 % (entre novembre 2021 et janvier 2022).
Faits saillants
- Les participants de cinq à 11 ans dont les parents disaient appartenir à une minorité racisée ou ethnique, qui habitaient dans des familles où le nombre de personnes occupant chaque chambre était élevé et dont le revenu familial était « bas » (moins de 100 000 $), tendaient à présenter une séroprévalence plus marquée.
- Le taux moyen de séroconversion (période jusqu’au premier test séropositif) était de 12,7 par 100 années-personnesLe taux de séroconversion signifie que si l’on suit 100 enfants sur une période d’un an, 12,7 présenteront des résultats positifs aux anticorps après une infection par le SRAS-CoV-2.. Entre mai et juillet 2021 (deuxième ronde), plus d’enfants sont devenus séropositifs en l’espace d’un an : le taux s’élevait à 15,7 par 100 années-personnes. Entre novembre 2021 et janvier 2022 (troisième ronde – la plupart des échantillons ayant été prélevés avant la propagation du variant Omicron), le taux a reculé à 11,2 par 100 années-personnes.
- Chez les enfants qui ont obtenu un résultat positif aux anticorps contre le SRAS-CoV-2 à partir de gouttes de sang séché pendant la période de l’étude, 71 % n’avaient pas obtenu un résultat positif à l’amplification en chaîne par polymérase après transcription inverse (RT-PCR) ou un test antigénique rapide. Ces observations laissent supposer que les résultats déclarés ou autodéclarés des tests RT-PCR et des tests antigéniques rapides sous-estiment la véritable prévalence de la maladie.
- Les enfants possèdent des anticorps contre le SRAS-CoV-2 pendant une période médiane de 7,5 mois, puis ces anticorps deviennent imperceptibles, ce qui est indicateur d’un affaiblissement de l’immunité contre le SRAS-CoV-2.
Les études sérologiques fournissent des estimations précieuses de la prévalence des infections chez les enfants et les adolescents qui peuvent éclairer les recommandations de la santé publique, y compris les calendriers de vaccination et de doses de rappel de la COVID-19.
Cette étude rend compte de trois rondes de collecte de données tirées d’une étude de cohorte prospective (Enfants et COVID-19 : Étude de séroprévalence [EnCORE]) auprès d’enfants et d’adolescents de deux à 17 ans de Montréal, au Canada. La plupart des échantillons de la troisième ronde ont été prélevés avant la propagation du variant Omicron BA.1. L’étude incluait les échantillons de gouttes de sang séché de 1 632, 936 et 723 participants au cours des première, deuxième et troisième rondes de collecte de données, respectivement.