Les taux les plus élevés ont été observés dans l’Ouest du Canada, mais une vaccination de masse à l’échelle nationale demeure la seule avenue pour obtenir une immunité collective
La Société canadienne du sang et le Groupe de travail sur l’immunité face à la COVID-19 (GTIC) du Canada publient de nouveaux résultats de leur étude sur la séroprévalence de l’infection au SRAS-CoV-2 menée en collaboration avec neuf provinces. Cette analyse, effectuée sur 33 860 échantillons sanguins provenant de centres de collecte de sang du Canada entier (à l’exception du Québec et des territoires) et prélevés en octobre et en novembre 2020, indique que 1,5 % des Canadiens sains ont été exposés au SRAS-CoV-2, le virus responsable de la COVID-19.
« Bien que cela représente le double de ce qui était indiqué dans le rapport préliminaire paru après la première vague en mai et en juin, le taux global de séroprévalence, c’est-à-dire le nombre de personnes ayant des anticorps, ce qui laisse supposer une infection antérieure à la COVID-19, demeure très faible et le Canada demeure très loin de l’immunité collective », affirme Tim Evans, directeur administratif du GTIC.
« La transmission communautaire a été plus importante durant cette deuxième vague prolongée », confie la Dre Catherine Hankins, coprésidente du GTIC. « Même en utilisant la sérologie pour ajouter à notre compte des cas qui n’ont jamais été reconnus par des tests diagnostiques formels, il est évident que la vaste majorité des Canadiens demeurent vulnérables à la COVID-19. Nous n’avons pas d’autre choix que de maintenir des mesures de santé publique jusqu’à ce que l’immunité acquise par la vaccination augmente considérablement. »
La croissance la plus marquée dans les Prairies et l’Ouest du Canada
« Ces résultats montrent les plus fortes augmentations dans les Prairies et l’Ouest du Canada », note la Dre Sheila O’Brien, directrice adjointe, Épidémiologie et Surveillance, à la Société canadienne du sang. « Depuis la première vague en mai et juin, la séroprévalence dans les Prairies (Manitoba et Saskatchewan) a quintuplé, passant de 1,69 % à 8,71 %. La séroprévalence en Colombie-Britannique et en Alberta a presque triplé. »
À l’inverse, aucune augmentation notable n’a été observée en Ontario et dans les Maritimes dans la séroprévalence chez les donneurs de sang.
Une séroprévalence plus élevée chez les jeunes adultes et les Canadiens racisés
Les donneurs âgés de 17 à 24 ans ont présenté les taux de séroprévalence les plus hauts (2,97 %) en novembre et connu l’augmentation la plus importante depuis la première vague, comparativement aux autres groupes d’âge.
« Ces résultats constituent un rappel important que les jeunes adultes, même s’ils sont moins susceptibles de tomber malades à cause de l’infection, doivent prêter attention aux mesures de santé publique, non seulement pour eux-mêmes, mais parce qu’ils sont des vecteurs de transmission », explique le Dr David Naylor, coprésident du GTIC. « Les grappes d’infection observées chez des Canadiens racisés exigent également des approches plus adaptées afin de faire face aux différents défis auxquels ces communautés sont confrontées. »
« Les données confirment aussi que les Canadiens racisés ont plus de chances de présenter des anticorps contre la COVID-19 que des donneurs blancs et l’écart semble s’accroître avec le temps », fait observer la Dre O’Brien. Les Canadiens racisés continuent d’afficher des taux de séroprévalence plus élevés (2,5 %) que ceux de donneurs s’étant déclarés blancs (1,35 %).
« Ce sont des informations essentielles. Une surveillance continue de la séroprévalence fournira des données fondamentales pour comprendre l’immunité nationale durant le déploiement de la vaccination », dit la Dre O’Brien.
Un changement dramatique dans certaines villes
« Lorsque nous regardons certaines villes dans le pays, nous remarquons que la deuxième vague est totalement différente », note la Dre Hankins. La séroprévalence à Toronto et à Ottawa – où ont été enregistré les taux de séroprévalence les plus élevés lors de la première vague – n’a pas changé, alors que celle observée dans les villes d’Edmonton et de Winnipeg était sept fois plus élevée. (Consultez le tableau 2 ci-dessous pour la ventilation dans certaines villes.)
« La Société canadienne du sang est fière de participer à la lutte du Canada contre la COVID-19 par l’entremise de cette étude sur la séroprévalence », a fait savoir le Dr Graham Sher, chef de la direction à la Société canadienne du sang. « En tant qu’organisation, nous sommes particulièrement bien placés pour effectuer ce travail grâce à notre infrastructure existante, à notre expérience et à notre expertise. Nous espérons que ces données aideront les décideurs durant les prochaines phases de cette pandémie. »
« Les études sur la prévalence qui sont en cours sont importantes pour le Canada pendant que nous procédons au déploiement de la vaccination contre la COVID-19 », déclare la Dre Theresa Tam, administratrice en chef de la santé publique du Canada. « Au fur et à mesure que le nombre de Canadiens vaccinés augmente, nous commencerons à observer une proportion plus grande de personnes dans la population ayant des anticorps. Ces rapports aideront le Canada en fournissant une estimation du nombre de Canadiens pouvant présenter une forme d’immunité contre la COVID-19, soit acquise par une infection antérieure ou par des vaccins. Ces résultats aideront à orienter de futurs efforts liés à la santé publique. »
La Société canadienne du sang s’oriente vers l’utilisation d’un nouveau test pour analyser des échantillons de sang qui leur permettra de distinguer une immunité acquise par infection d’une immunité acquise par un vaccin.
L’étude est financée par le gouvernement du Canada, par l’entremise du GTIC, qui travaillera avec la Société canadienne du sang pour valider davantage ces résultats en les comparant à d’autres tests d’anticorps au cours des prochaines semaines.
AU SUJET DU PARTENARIAT
Lorsque le gouvernement fédéral a mis sur pied le Groupe de travail sur l’immunité face à la COVID-19 à la fin d’avril 2020, la Société canadienne du sang et Héma-Québec ont offert leur aide. La Société canadienne du sang et Héma-Québec analysent régulièrement les dons de sang et les deux organismes participent aussi fréquemment à différents programmes de recherche éthique comme celui-ci.
Bien que les critères d’admissibilité fassent en sorte que les donneurs de sang sont en bonne santé, il faut faire preuve de prudence lorsqu’il s’agit d’extrapoler les résultats à l’ensemble des Canadiens adultes en bonne santé. En effet, les donneurs de sang font un don de façon volontaire, l’accès à un centre de collecte de sang peut être restreint dans certaines régions et la proportion d’aînés parmi les donneurs de sang est inférieure à celle de la population générale.
AU SUJET DU GROUPE DE TRAVAIL SUR L’IMMUNITÉ FACE À LA COVID-19
Le gouvernement du Canada a créé à la fin avril 2020 le Groupe de travail sur l’immunité face à la COVID-19 pour mesurer l’ampleur de la propagation du coronavirus au Canada dans la population générale ainsi que dans des populations prioritaires. Le groupe de travail vise aussi à comprendre la nature de l’immunité site à une infection et il aide à présent à surveiller l’efficacité et la sécurité des vaccins durant leur déploiement dans tout le Canada. Le Groupe de travail réunit des scientifiques et des experts provenant d’universités et d’hôpitaux canadiens partout au pays. Il travaille en étroite collaboration avec les autorités de santé publique fédérales, provinciales et territoriales ainsi qu’avec des organismes de santé, des chercheurs, des partenaires de mise en œuvre, d’autres groupes de travail, des communautés et des intervenants, du début à la diffusion de résultats afin de servir les intérêts de tous les Canadiens. Pour en savoir plus, consultez le site www.covid19immunitytaskforce.ca/fr/
AU SUJET DE LA SOCIÉTÉ CANADIENNE DU SANG
La Société canadienne du sang est un organisme de bienfaisance sans but lucratif. Sa dimension nationale, son infrastructure et son mode de gouvernance en font une organisation unique dans le milieu canadien de la santé. Réglementée par Santé Canada en tant que fabricant de produits biologiques et financée principalement par les ministères de la Santé des provinces et des territoires, elle offre des services dans les domaines du sang, du plasma et des cellules souches pour le compte des gouvernements provinciaux et territoriaux, sauf celui du Québec. Elle gère également le Registre canadien de transplantation, qui facilite l’échange d’organes et la coordination des programmes connexes dans l’ensemble des provinces et des territoires. La Société canadienne du sang est la chaîne de vie du Canada. Pour en savoir plus, consultez le site blood.ca/fr.
RENSEIGNEMENTS AUX MÉDIAS
Groupe de travail sur l’immunité face à la COVID-19
media@covid19immunitytaskforce.ca
Rebecca Burns, Cel.: +1.438.871.8763
Caroline Phaneuf, Cel.: +1.514.444.4532
Société canadienne du sang
media@blood.ca
1 877 709-7773
Tableau 1 : Taux de détection d’anticorps chez les donneurs de sang au Canada
Valeurs en % (intervalle de confiance de 95 %) | Valeurs en % (intervalle de confiance de 95 %) | Valeurs en % (intervalle de confiance de 95 %) | |
Dates | De mai à juillet | Octobre | Novembre |
Canada | 0,70 % (0,63-0,77) | 0,88 % (0,73-1,04) | 1,51 % (1,31-1,71) |
Colombie-Britannique | 0,56 % (0,41-0,70) | 0,86 % (0,50-1,23) | 1,51 % (1,04-1,97) |
Alberta | 0,48 % (0,33-0,62) | 0,76 % (0,38-1,14) | 1,79 % (1,24-2,34) |
Saskatchewan | 0,53 % (0,23-0,83) | 0,17 % (0,00-0,59) | 4,17 % (2,57-5,77) |
Manitoba | 0,59 % (0,30-0,88) | 2,96 % (1,70-4,23) | 8,56 % (6,51-10,62) |
Ontario | 0,88 % (0,78-0,99) | 0,87 % (0,65-1,08) | 0,77 % (0,56-0,97) |
Québec* | 1,06 % (0,82-1,30) | ||
Nouveau-Brunswick | 0,23 % (0,00-0,49) | 0,17 % (0,00-0,66) | 0,49 % (0,00-1,20) |
Nouvelle-Écosse | 0,69 % (0,33-1,05) | 0,98 % (0,11-1,85) | 0,19 % (0,00-0,65) |
Île-du-Prince-Édouard | 0,04 % (0,00-0,42) | 0 % | 0 % |
Terre-Neuve | 0,44 % (0,04-0,84) | 0,06 % (0,00-0,52) | 0,95 % (0,00-2,09) |
*Une étude d’Héma-Québec a révélé une séroprévalence de 2,23 % au Québec, avec des échantillons de sang prélevés entre le 25 mai et le 9 juillet.
Tableau 2 : Taux de détection d’anticorps chez les donneurs de sang
dans certaines villes canadiennes
Valeurs en % (intervalle de confiance de 95 %) | Valeurs en % (intervalle de confiance de 95 %) | Valeurs en % (intervalle de confiance de 95 %) | |
Dates | De mai à juillet | Octobre | Novembre |
Vancouver | 0,60 | 1,19 | 1,42 |
Calgary | 0,43 | 0,99 | 2,22 |
Edmonton | 0,29 | 0,69 | 2,23 |
Ottawa | 1,29 | 0,93 | 0,88 |
Toronto | 1,07 | 1,16 | 0,98 |
Winnipeg | s.o. | 0,75 | 5,09 |
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