L’analyse d’échantillons de sang de femmes enceintes de partout au Canada prélevés dans le cadre des tests prénataux standards permettra de déterminer l’ampleur de la propagation du SRAS-CoV-2 et le moment où le virus est arrivé au Canada
Le Groupe de travail sur l’immunité face à la COVID-19 du Canada annonce aujourd’hui son soutien à une étude portant sur des échantillons sériques prénataux (provenant d’échantillons de sang de femmes enceintes prélevés dans le cadre des tests standards). Cet investissement de 3,1 millions de dollars permettra de surveiller les tendances qui concernent le niveau d’infection au SRAS-CoV-2 chez les femmes enceintes de l’ensemble des provinces et territoires du Canada. Nous obtiendrons ainsi un portrait pancanadien des infections de populations qui découlent de la première vague d’infections au nouveau coronavirus, en plus d’une indication du moment où le virus pourrait être arrivé au Canada.
« Les femmes enceintes représentent toute la diversité de la population canadienne. Ce groupe est donc une fenêtre ouverte sur notre nation qui est très utile, explique la Dre Deborah Money, chercheuse principale de l’étude et professeure aux départements d’obstétrique et gynécologie et de médecine, ainsi qu’à l’école de la santé publique et populationnelle, à la faculté de médecine de l’Université de la Colombie-Britannique. Je suis très reconnaissante des partenariats formés avec des chercheurs et des laboratoires de santé publique des provinces et des territoires de tout le pays qui rendent ce projet possible. En surveillant la présence d’anticorps contre le nouveau coronavirus au sein de cette population, non seulement en saurons-nous davantage sur les risques d’infection chez les femmes enceintes, mais nous pourrons également mieux comprendre la transmission dans la population adulte en général. »
« En plus d’avoir pour objectif principal d’analyser les tendances concernant le niveau d’infection des femmes en âge de procréer, l’étude vise à examiner des échantillons prénataux datant de 2019 afin de déterminer à quelle date des anticorps contre l’infection au nouveau coronavirus ont été présents pour la première fois au Canada », ajoute une collaboratrice de l’étude, la Dre Isabelle Boucoiran, gynécologue-obstétricienne au CHU Sainte-Justine et membre du comité des maladies infectieuses de la Société des Obstétriciens Gynécologues du Canada.
L’équipe aura accès, en temps réel et dans les archives, à des échantillons sérologiques recueillis dans le cadre des tests de dépistage prénataux qui s’inscrivent normalement dans le suivi de pratiquement toutes les grossesses au Canada. Plus de 95 % des femmes du Canada qui poursuivent leur grossesse jusqu’à l’accouchement se soumettent à des tests de dépistage pour détecter des problèmes qu’il est important d’identifier pendant la grossesse, comme la syphilis, l’infection au VIH ou d’autres maladies, ou encore des facteurs comme l’immunité contre la rubéole. De plus, certaines provinces archivent les spécimens obtenus dans le cadre des tests de dépistage habituels effectués pendant la grossesse. Ceux-ci feront aussi partie de l’étude.
À l’heure actuelle, on dénombre environ 327 000 naissances vivantes par année au Canada. Dans le cadre de l’étude sérologique financée par le Groupe de travail sur l’immunité face à la COVID-19, il est prévu d’analyser 50 000 échantillons au départ et d’établir des liens entre les résultats et certaines données de base, dont l’âge, le lieu et d’autres données démographiques. Ces données offriront un aperçu plus global de la propagation du virus.
« Cette étude répondra à notre besoin pressant d’acquérir des connaissances sur la dynamique de transmission de la COVID-19 au sein de cette population importante et représentative, affirme Catherine Hankins, coprésidente du Groupe de travail sur l’immunité face à la COVID-19 et professeure de santé publique et populationnelle à la faculté de médecine de l’Université McGill. En comprenant où le SRAS-CoV-2 s’est propagé au Canada à partir d’échantillons déjà utilisés pour le dépistage prénatal universel, nous connaîtrons mieux l’étendue des infections asymptomatiques à l’échelle du pays. »
« En améliorant nos connaissances sur l’immunité dans différentes populations, notamment chez les femmes enceintes, nous pourrons surveiller la propagation du virus dans la population canadienne, ainsi que ses répercussions. De plus, nous en saurons davantage sur la réponse immunitaire, ce qui est essentiel pour mettre fin à cette pandémie », a affirmé la Dre Theresa Tam, administratrice en chef de la santé publique du Canada.
AU SUJET DU GROUPE DE TRAVAIL SUR L’IMMUNITÉ FACE À LA COVID-19
Le Groupe de travail sur l’immunité face à la COVID-19 a été mis sur pied par le gouvernement du Canada à la fin d’avril 2020, afin de mettre en branle des études qui permettront de comprendre l’infection à SRAS-CoV-2 et l’immunité contre le virus au Canada et de suivre la propagation du virus, autant dans la population générale que dans les populations prioritaires du Canada. Le Groupe de travail a également pour mission de faire la lumière sur la réponse immunitaire au SRAS-COV-2 dans différentes collectivités et populations, ainsi que dans divers groupes d’âge et groupes professionnels au pays. Pour produire cette information, le Groupe de travail fait appel à des experts provenant d’hôpitaux et d’universités canadiens et collabore étroitement avec les autorités de santé publique provinciales et territoriales. Pour en savoir plus, consultez le site https://www.covid19immunitytaskforce.ca/fr/.
RENSEIGNEMENTS AUX MÉDIAS
Groupe de travail sur l’immunité face à la COVID-19
Rebecca Burns/Caroline Phaneuf
media@covid19immunitytaskforce.ca
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