Ceci est un résumé, rédigé par les membres du Secrétariat du GTIC, de :
Quach C et Deeks S. COVID-19 vaccination: why extend the interval between doses? Official Journal of the Association of Medical Microbiology and Infectious Disease. Le 25 mars 2021. doi: 10.3138/jammi-2021-0323; une version française sera publiée sous peu
Les résultats et/ou conclusions contenus dans cette recherche ne reflètent pas nécessairement les opinions de tous les membres du GTIC.
Le SRAS-CoV-2 a provoqué des perturbations, des problèmes de santé et des morts partout dans le monde. Les organismes de réglementation ont approuvé plusieurs vaccins, mais de nombreux pays sont aux prises avec des pénuries. Les vaccins actuels contre la COVID-19 sont complexes, et plusieurs doivent être administrés en deux doses, à plusieurs semaines d’intervalle. Des études préliminaires ont démontré qu’une dose peut conférer une protection efficace, mais qu’au bout du compte, il est préférable d’en administrer deux doses. De nombreux gouvernements ont pris la décision difficile de retarder la deuxième dose pour optimiser le nombre de personnes protégées par la première dose. Dans le Journal officiel de l’Association pour la microbiologie médicale et l’infectiologie, les Dres Caroline Quach et Shelley Deeks, respectivement présidente et vice-présidente du Comité consultatif national de l’immunisation (CCNI), ont expliqué plus en détail la recommandation de prolonger d’un maximum de quatre mois l’intervalle entre les doses des vaccins actuellement autorisés contre la COVID-19.
La Dre Quach est membre de l’équipe de direction du GTIC, et les Dres Quach et Deeks sont toutes deux membres principales du Groupe de référence sur la surveillance des vaccins (GRSV).
Le CCNI, un organisme indépendant de l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC), est composé d’un groupe d’experts de divers domaines qui formulent des recommandations sur l’utilisation des vaccins déjà approuvés et qui viennent de l’être au Canada. Ses experts fournissent des recommandations fondées sur des données probantes au sujet du fardeau des maladies, des caractéristiques des vaccins (sécurité, efficacité et immunogénicité), des principes d’immunologie et de l’expérience antérieure des vaccins. Ils tiennent également compte de l’éthique, de l’équité, de la faisabilité et de l’acceptabilité des vaccins. Pour proposer des orientations dans le cadre de l’urgence sanitaire de la COVID-19 et éclairer ses recommandations au sujet des vaccins contre cette maladie, le CCNI recourt à de multiples méthodologies de recherche directes et indirectes.
Le 3 mars 2021, le CCNI a publié une forte recommandation préconisant un intervalle prolongé pouvant atteindre quatre mois entre les doses des vaccins, afin de garantir la protection vaccinale du plus grand nombre de personnes contre le SRAS-CoV-2, et ce, le plus rapidement possible. Si la seconde dose est reportée à un moment où la chaîne d’approvisionnement en vaccins devrait être plus solide, beaucoup plus de gens pourront recevoir leur première dose. Cette décision reposait sur une analyse des données disponibles et les recommandations d’autres autorités. Selon des données provenant du Québec et de la Colombie-Britannique, l’efficacité n’avait pas diminué dans les huit semaines suivant la première dose du vaccin. La santé publique de l’Angleterre a également constaté que l’efficacité des vaccins se situait entre 70 % et 80 % au Royaume-Uni, sans manifestation de baisse au cours des quatre semaines de l’étude. De plus, l’ASPC a créé une modélisation mathématique qui a révélé qu’un intervalle maximal de six mois réduisait le taux de maladies symptomatiques, de mortalité et d’hospitalisations, malgré une hypothèse de dégression de la protection. Cette recommandation d’un intervalle « maximal de quatre mois » sous-tend que le CCNI surveillera et modifiera cet intervalle en fonction des données émergentes.
Les auteurs ont conclu qu’il faut de la transparence et une surveillance continue des expériences canadiennes et internationales, de même que des recherches opportunes pour garantir la prise appropriée de décisions éclairées pendant la pandémie.