Au début de la pandémie, les infections par le SRAS-CoV-2 chez les enfants et les adolescents du Canada étaient rares et généralement très légères par rapport à celles observées chez les adultes. Cependant, depuis l’émergence des variants Omicron en décembre 2021, le nombre hebdomadaire de nouveaux cas de COVID-19 a atteint un pic de 55 956 chez les personnes de moins de 18 ans, ce qui représente 19 % du total des cas de COVID-19 au Canada (1). Ce changement est attribuable à la transmissibilité accrue des variants Omicron et à la faible couverture vaccinale chez les enfants.
Dans la synthèse du mois, les chercheurs ont examiné les résultats des recherches, y compris celles financées par le GTIC, pour répondre aux questions suivantes :
- Combien d’enfants ont vraiment été infectés?
- La COVID-19 provoque-t-elle des résultats défavorables chez les enfants et quels sont-ils?
- Quels facteurs influent sur l’acceptation et la couverture des vaccins contre la COVID-19 chez les enfants? Quel pourcentage d’enfants a été vacciné contre la COVID-19?
- Y a-t-il eu des manifestations inhabituelles après la vaccination chez les enfants et, si c’est le cas, quelles sont-elles?
- Qu’est-ce que les experts en pédiatrie financés par le GTIC considèrent comme des défis à l’égard de la COVID-19 chez les enfants?
La séroprévalence du SRAS-CoV-2 causée par l’infection chez les enfants et les adolescents du Canada
La séroprévalence a considérablement augmenté lors des plus récentes vagues de la pandémie attribuables au variant Omicron et à ses sous-variants (2). D’après l’étude du Pr Manish Sadarangani financée par le GTIC intitulée Severe acute respiratory syndrome-Related coronavirus 2 prevalence in children and youNG adults in British Columbia: An observational study (SPRING, ou La prévalence du coronavirus 2 lié au syndrome respiratoire aigu sévère chez les enfants et les jeunes adultes de la Colombie-Britannique : une étude d’observation), la séroprévalence attribuable à l’infection chez les enfants de moins de neuf ans s’élevait à 7,8 % entre septembre et novembre 2021 – avant l’émergence du variant Omicron – et atteignait 42,3 % entre mars et mai 2022 (3). Une fois l’été arrivé, entre juin et août 2022, l’étude SPRING a démontré que plus de la moitié des participants possédaient des anticorps acquis par l’infection, se situant entre 46,4 % (chez les cinq à neuf ans) et 57,7 % (chez les dix à 14 ans) (4). D’après des enquêtes sérologiques réalisées par le British Columbia Centre for Disease Control entre juillet et août 2022, la séropositivité acquise par l’infection dépassait les 60 % chez les enfants et les adolescents britanno-colombiens de moins de 17 ans (5).
Les estimations calculées à Montréal font écho à celles de la Colombie-Britannique. Selon l’étude de la Pre Kate Zinszer financée par le GTIC intitulée Children and COVID-19 Seroprevalence (EnCORE; Les enfants et la séroprévalence de la COVID-19), la séroprévalence acquise par l’infection avant l’émergence des variants Omicron, entre novembre et décembre 2021, correspondait à 10,6 % chez les enfants de moins de 17 ans, et plus précisément, à 6,8 % chez ceux de deux à quatre ans, à 13,2 % chez ceux de cinq à 11 ans et à 8,7 % chez les adolescents de 12 à 17 ans (6). Cependant, entre mai et septembre 2022, lorsque les variants Omicron ont frappé (7), la séroprévalence moyenne a atteint 58,0 %.
L’étude EnCORE a également analysé la probabilité de séroconversion pendant la phase Omicron, c’est-à-dire la probabilité qu’un enfant ou un adolescent passe de ne jamais avoir été infecté à avoir contracté le SRAS-CoV-2. L’équipe a établi que des enfants auparavant séronégatifs risquaient de neuf à 12 fois plus de présenter une séroconversion et d’acquérir des anticorps attribuables à l’infection pendant la période dominée par les variants Omicron (de mai à octobre 2022) qu’auparavant (résultats non publiés).
L’étude ENCORE a porté sur la durée d’activation des anticorps acquis par l’infection dans le système de l’enfant. Après l’infection, les enfants possèdent des anticorps contre le SRAS-CoV-2 pendant une période médiane de 7,5 mois, après quoi ces anticorps deviennent indétectables, ce qui est indicateur d’un affaiblissement de l’immunité (8).
Si on divise la pandémie en trois phases distinctes, la figure 1 ci-dessous expose la croissance exponentielle du nombre de cas de COVID-19 graves chez les enfants (de moins de 19 ans) depuis l’émergence des variants Omicron.
Figure 1. Nombre total de décès, d’hospitalisations et d’admissions à l’USI attribuables à la COVID-19 chez les enfants de moins de 19 ans tout au long de la pandémie (1)
Les effets indésirables de la COVID-19 chez certains enfants et adolescents
On sait que les adultes peuvent éprouver des complications après une COVID-19 grave, mais les données probantes s’accumulent pour démontrer que les enfants peuvent également souffrir de conséquences indésirables, y compris la myocardite (une inflammation du cœur), la péricardite (une inflammation du sac qui entoure le cœur), le syndrome inflammatoire multisystémique de l’enfant (SIME) et la COVID longue. D’après les études, les vaccins contre la COVID-19 réduisent le risque de COVID-19 grave et de ses complications (9-11).
La myocardite et la péricardite
La myocardite et la péricardite sont plus courantes après la COVID-19 qu’après la vaccination contre cette maladie (12-14). Une étude a démontré que les incidences de myocardite et de péricardite se situaient entre 12,6 et 17,6 cas sur 100 000 garçons de cinq à 11 ans après l’infection, mais seulement entre zéro et quatre cas après la première dose de vaccin à ARNm et à aucun cas après la deuxième dose de vaccin à ARNm (12). Chez les adolescents de sexe masculin de 12 à 17 ans, les incidences étaient beaucoup plus élevées après l’infection (de 50,1 à 64,9 cas sur 100 000) et après la deuxième dose (de 22,0 à 35,9 cas sur 100 000) par rapport à la première dose (de 2,2 à 3,3 cas sur 100 000) (12). L’incidence était beaucoup plus faible chez les filles de cinq à 11 ans, soit de 5,4 à 10,8 cas sur 100 000 après l’infection (12).
Le syndrome inflammatoire multisystémique de l’enfant
Au Canada, 269 cas de SIME ont été signalés à l’Agence de la santé publique du Canada entre le 11 mars 2020 et le 2 octobre 2021. De ce nombre, 53 % étaient liés à la COVID-19 (cas confirmés en laboratoire ou liés aux cas de COVID-19 sur le plan épidémiologique) (15). De plus, 95 % des enfants hospitalisés à cause du SIME n’avaient pas été vaccinés (18).
Par ailleurs, il a été démontré que l’administration d’un vaccin contre la COVID-19 réduisait le risque de SIME ou la gravité des symptômes. Une étude auprès des jeunes de 12 à 18 ans a établi qu’une série de deux doses du vaccin de Pfizer-BioNTech avait une efficacité de 91 % contre le SIME (10). Aucun des enfants vaccinés n’a eu besoin d’assistance respiratoire ou cardiovasculaire, par rapport à 39 % des enfants non vaccinés atteints du SIME (10).
La COVID longue
Au sein de la population générale, deux doses de vaccin étaient associées à un risque de COVID longue plus faible qu’en l’absence de vaccination ou qu’après l’administration d’une seule dose (16). Par rapport aux adultes, les enfants risquent moins de souffrir de symptômes de COVID-19 persistants, mais ce risque n’est pas négligeable (17). Chez les enfants, les facteurs de risque incluent des symptômes graves lors de l’infection initiale, de même que la non-vaccination et un poids malsain (indice de masse corporelle dans le 85e percentile ou plus en fonction de l’âge et du sexe) (17). Puisque le risque de conséquences graves du SRAS-CoV-2 est grandement supérieur aux risques liés aux vaccins, la vaccination est fortement encouragée chez les enfants.
La couverture vaccinale chez les enfants et les adolescents
La couverture des vaccins contre la COVID-19 au sein des populations pédiatriques varie selon les pays, mais en général, elle est considérablement plus faible que celle de la population générale d’adultes. Les données suivantes proviennent des États-Unis (18), du Royaume-Uni (19) et du Canada au 8 mars 2023 :
États-Unis | Royaume-Uni | Canada | |||||||
Population | Âge | Une dose | Deux doses | Dose de rappel | Une dose | Deux doses | Une dose | Deux doses | Dose de rappel* |
Enfants et adolescents | <2 | 8 % | 4 % | 0,3 % | |||||
2 à 4 | 11 % | 6 % | 0,4 % | 9,6 % | 5,3 % | 5,2 % | |||
5 à 11 | 40 % | 33 % | 4 % | 11 % | 7 % | 52 % | 40,6 % | 9,5 % | |
12 à 15 | 72 % | 62 % | 7 % | 47 % | 35 % | 83,9 % | 79,6 % | 9,6 % | |
16 et 17 | 62 % | 49 % | |||||||
Adultes | 18+ | 82 % à 95 % (dans les divers groupes d’âge) | 67 % à 94 % (dans les divers groupes d’âge) | 7 % à 42 %
(dans les divers groupes d’âge) |
67 % à 96 % (dans les divers groupes d’âge) | 64 % à 95 % (dans les divers groupes d’âge) | 83 % à 99 %
(dans les divers groupes d’âge)
|
*Depuis six mois, primovaccination terminée ou dose de rappel reçue
L’efficacité des vaccins
Entre le 29 août et le 25 septembre 2022, les Canadiens non vaccinés, enfants y compris, risquaient trois fois plus d’être hospitalisés et cinq fois plus de mourir de leur maladie que ceux qui avaient reçu deux ou trois doses de vaccin (20). C’était vrai chez les enfants de cinq à 17 ans, qui étaient plus nombreux à contracter la COVID-19 s’ils n’étaient pas vaccinés que s’ils avaient reçu une primovaccination complète (20). En fait, si on examine les chiffres, l’efficacité des vaccins est démontrée : seulement 5,1 % des enfants ayant reçu une primovaccination complète avaient contracté la COVID-19, par rapport à 75 % des enfants non vaccinés de cinq à 11 ans. Chez les enfants de cinq à 11 ans qui avaient reçu des doses de rappel supplémentaires, aucun cas de COVID-19 n’avait été signalé en mars 2023 (20). Dans le groupe des 12 à 17 ans, seul 1,9 % de ceux qui avaient reçu une dose de rappel a contracté la COVID-19, comparativement à 52,9 % de ceux qui n’avaient pas été vaccinés. Aucun cas n’a été observé chez les 12 à 17 ans après deux doses de rappel (20). Des doses de rappel supplémentaires réduisaient la probabilité d’un diagnostic de COVID-19 (20). Une mise en garde s’impose : il se peut que de nombreux enfants et adolescents qui ont contracté la COVID-19 n’aient pas déclaré un résultat positif au test antigénique rapide aux autorités gouvernementales.
En comparaison, en décembre 2021 aux États-Unis, au tout début de la phase Omicron, le taux mensuel d’hospitalisations chez les adolescents non vaccinés de 12 à 17 ans (23,5 cas sur 100 000) était six fois plus élevé que chez les adolescents pleinement vaccinés (3,8 cas sur 100 000) (21). Ces observations établissent encore davantage que la vaccination protège les adolescents des conséquences indésirables.
De récentes études ont également confirmé l’efficacité des vaccins contre le SRAS-CoV-2. En effet, l’efficacité de trois doses de vaccin de Pfizer chez les enfants de six mois à quatre ans s’élevait à 73,2 % (22). Chez les cinq à 11 ans, deux doses de vaccin contre la COVID-19 étaient associées à un plus faible risque de SRAS-CoV-2 accompagné ou non de symptômes, d’hospitalisations et de SIME (par rapport aux enfants non vaccinés) (23). Une autre étude a révélé des observations semblables chez les cinq à 11 ans : l’efficacité estimative des vaccins contre toutes les infections (y compris les sous-variants Omicron) après deux doses du vaccin de Pfizer s’élevait à 57,6 % de 15 à 30 jours après la vaccination. L’efficacité du vaccin contre une infection grave (admission en soins intensifs ou décès) se maintenait à 100 % au bout de trois mois (24).
Les facteurs influant sur l’acceptation et la couverture des vaccins contre la COVID-19 chez les enfants
Les études financées par le GTIC ont fait ressortir le fait que la couverture vaccinale dans la population pédiatrique dépend fortement des croyances et de l’acceptation des parents à l’égard des vaccins contre la COVID-19. Les parents qui n’étaient pas susceptibles de faire vacciner leurs enfants s’inquiétaient du peu d’information sur la sécurité des vaccins et leurs effets secondaires potentiels (71 %) et croyaient que la COVID-19 ne rendrait pas leur enfant gravement malade (36 %) (25). La confiance envers la vaccination était associée à l’âge de l’enfant (résultats non publiés). Par exemple, 50 % des parents d’enfants de deux à trois ans avaient l’intention de faire vacciner leur enfant, par rapport à près de 80 % des parents d’enfants de huit à neuf ans qui se disaient très susceptibles de le faire. Quant aux parents d’adolescents de 14 à 18 ans, près de 90 % avaient l’intention de faire vacciner leurs adolescents, si ce n’était pas déjà fait (26).
Selon l’étude EnCORE, les déterminants sociaux (éducation, revenu du ménage, race et ethnie, lieu de naissance et quartier de résidence) étaient associés à l’acceptation des vaccins par les enfants et les adolescents (25) :
- Les enfants de cinq à 11 ans dont les parents disaient faire partie d’une minorité raciale ou ethnique, qui vivaient dans une maison où ils étaient nombreux dans la même chambre et dont le revenu du ménage était inférieur à 100 000 $ avaient tendance à présenter une séroprévalence acquise par l’infection plus élevée (8).
- Entre novembre 2021 et janvier 2022, Montréal-Nord, l’un des quartiers montréalais les plus pauvres et les plus diversifiés sur le plan racial, a déclaré la séroprévalence la plus élevée (16,7 %) chez les enfants de la ville (6, 27). Mercier-Hochelaga-Maisonneuve (HOMA), où près du tiers de la population vit sous le seuil de la pauvreté, a déclaré une séroprévalence de 11,6 % (6, 27). L’Ouest-de-l’Île, où la population est plus aisée et plus instruite, a signalé une séroprévalence de 3,2 % (6, 27). Ces différences ont été constatées dès le début de l’étude en octobre 2020 (28) et sont semblables à celles observées chez les adultes.
- Dans les ménages dont le revenu annuel est inférieur à 100 000 $, les enfants présentaient une prévalence de vaccination 18,4 % plus basse que dans ceux dont le revenu annuel était supérieur à 150 000 $.
- Les adolescents des quartiers les plus défavorisés étaient à moitié moins portés à être vaccinés que ceux des quartiers les moins défavorisés.
- Les parents nés à l’extérieur du Canada étaient plus enclins à déclarer que leur enfant était peu susceptible de se faire vacciner par rapport aux enfants nés de parents canadiens.
- Les parents racisés déclaraient une plus grande réticence à faire vacciner leur enfant que les parents blancs.
De même, la cohorte torontoise de l’étude TARGet Kids! a révélé qu’un revenu familial plus faible et que l’absence d’études universitaires étaient liés à une possibilité trois plus élevée que les parents jugent les vaccins contre la COVID-19 non sécuritaires ou sans importance pour leurs enfants (résultats non publiés).
Les résultats des études canadiennes s’apparentent aux observations du Royaume-Uni où, en juillet 2022 (29) :
- 82 % des enfants d’âge scolaire dont au moins l’un des parents avait reçu trois doses de vaccin en avaient reçu au moins une, par rapport à seulement 5,3 % des enfants d’âge scolaire dont les parents n’étaient pas vaccinés.
- le taux de vaccination s’élevait à 44,8 % chez les enfants qui habitaient dans les régions les plus défavorisées d’Angleterre, par rapport à 80,7 % dans les régions les moins défavorisées.
- les enfants d’âge scolaire d’ascendance chinoise et indienne étaient plus susceptibles d’avoir reçu une dose de vaccin (83,5 % et 75,7 %, respectivement), que les enfants d’ascendance gitane et tsigane ou noire des Caraïbes (15,8 % et 16,5 %, respectivement), ce qui est au moins en partie lié à divers niveaux de défavorisation matérielle (29).
En comparaison, une étude américaine réalisée en octobre 2021 chez des parents blancs d’origine non hispanique a établi que les idées fausses au sujet de la COVID-19, la méfiance générale envers les vaccins et les attitudes envers la responsabilité collective et les libertés individuelles, que les parents soient vaccinés ou non, expliquaient presque la moitié de la variabilité de l’état vaccinal des enfants (30).
Parmi les obstacles qui influent sur la couverture vaccinale aux États-Unis, soulignons les inquiétudes à l’égard des effets secondaires chez les jeunes enfants, la perception que la FDA avait précipité l’homologation des vaccins, le scepticisme global envers le gouvernement et les sociétés pharmaceutiques, l’absence de soutien communautaire et familial et les messages contradictoires de la part des médias. Les parents réticents ou hésitants envers la vaccination étaient plus portés à croire que les enfants n’étaient pas vulnérables à l’infection et que les vaccins n’étaient pas efficaces contre les nouveaux variants (31).
L’étude SPRING a établi que les principaux facteurs pour accroître la confiance envers la vaccination étaient de fournir de l’information sur la sécurité vaccinale et les avantages de la vaccination, de mettre de l’avant des intervenants de confiance (comme les directeurs de la santé provinciaux) et d’encourager la promotion individuelle de la vaccination auprès des amis et dans les réseaux sociaux (26).
Ces observations correspondent à celles d’autres études qui font ressortir les avantages de messages plus clairs et d’une plus grande transparence de la part des gouvernements, ainsi que d’une meilleure littératie à l’égard des vaccins. L’idée que les chercheurs en santé publique et les professionnels de la santé dialoguent avec les communautés pour fournir des sources essentielles d’information sur la vaccination est récurrente. Il faut que les pédiatres communiquent de manière appropriée et s’intéressent aux inquiétudes des parents afin d’accroître la couverture vaccinale contre la COVID-19 chez les jeunes enfants (31). Enfin, l’utilisation d’histoires vraies sur les expériences positives de vaccination et leur diffusion dans les réseaux sociaux représentent un autre mécanisme pour transmettre un message positif sur la vaccination (32).
Les effets secondaires des vaccins chez les enfants
Les risques de la COVID-19 sont de loin supérieurs à ceux de la vaccination contre cette maladie. Les effets secondaires des vaccins contre la COVID-19 chez les enfants et les adolescents étaient semblables à ceux observés chez les adultes (33-35).
Effets secondaires courants des vaccins (35, 36) | |
Symptômes au point d’injection | Symptômes plus généraux |
|
|
- Les enfants de six mois à trois ans peuvent également pleurer, être somnolents ou perdre l’appétit après la vaccination (34).
- Comme chez les adultes, les enfants éprouvent généralement des effets secondaires dans les deux jours suivant la vaccination, lesquels persistent habituellement de un à trois jours.
- Plus d’enfants ont déclaré des effets secondaires après la deuxième dose, en plus de la douleur au point d’injection. Les réactions sont souvent légères et se résorbent d’elles-mêmes au bout de quelques heures à quelques jours.
Comme c’est le cas pour tous les vaccins, le risque de graves manifestations cliniques inhabituelles est très faible. Même si des millions d’enfants du Canada et du reste du monde ont été vaccinés en toute sécurité, quelques rares réactions ont été signalées. Au 3 mars 2023 (37) :
- 114 manifestations cliniques inhabituelles ont été observées chez les enfants de moins de quatre ans, après 309 783 doses de vaccins administrées dans ce groupe d’âge (0,04 %).
- Les enfants de cinq à 11 ans ont présenté 794 manifestations cliniques inhabituelles sur un total de 3 482 007 doses de vaccin (0,02 %).
- Au total, 1 725 manifestations cliniques inhabituelles ont été recensées chez les 12 à 17 ans sur un total de 5 303 679 doses de vaccin (0,03 %).
Le Programme canadien de surveillance active de l’immunisation (IMPACT), financé par le GTIC et dirigé par les Drs Karina Top, Shaun Morris et Fatima Kakkar, les Prs Julie Bettinger et Manish Sadarangani et le Dr Scott Halperin, est l’une des organisations qui déclarent les graves effets secondaires suivant l’immunisation (ESSI) chez les enfants au Système canadien de surveillance des effets secondaires suivant l’immunisation (SCSESSI). Au 6 janvier 2023, IMPACT avait signalé 125 ESSI au SCSESSI, dont 106, considérés comme graves, ont dû être hospitalisés. Les cas d’IMPACT ont représenté 35 % des déclarations d’ESSI graves chez les enfants au SCSESSI.
La myocardite (37 %), la myopéricardite (11 %), le SIME (11 %) et la péricardite étaient les principaux types d’ESSI; moins de cinq cas de convulsions ont été déclarés. Aucun décès n’a été signalé. Par ailleurs, 71 % des cas, d’un âge médian de 17 ans, étaient de sexe masculin. Au total, 58 % des cas se sont manifestés après la deuxième dose, conformément aux groupes qui présentent un plus fort taux de myocardite, de myopéricardite et de péricardite (résultats non publiés).
La myocardite et la péricardite – une rare manifestation clinique inhabituelle après la vaccination contre la COVID-19 chez les enfants
D’après une étude financée par le GTIC (38) réalisée en Ontario, le risque de myocardite ou de péricardite après l’administration du vaccin à ARNm de Pfizer demeure très rare (moins de 0,01 % chez les personnes de 12 à 15 ans et moins de 0,1 % chez les 16 et 17 ans), et aucun décès n’a été déclaré. De plus, les incidents de myocardite et de péricardite étaient plus fréquents après la deuxième dose qu’après la première. Des études américaines et britanniques corroborent les résultats canadiens (33, 39, 40).
Le syndrome inflammatoire multisystémique de l’enfant (SIME)
Certains cas de SIME ont été signalés après la vaccination, ce qui a entraîné des hospitalisations, mais aucun décès :
- Au 6 janvier 2023, l’étude d’IMPACT a révélé 12 cas de SIME sur un total de neuf millions de doses de vaccin administrées aux enfants (résultats non publiés).
- Dans une étude américaine (41), au 31 août 2021, le taux déclaré de SIME était de un cas sur un million chez les personnes de moins de 18 ans susceptibles d’avoir contracté la COVID-19, mais qui avaient également reçu au moins une dose de vaccin. Le taux déclaré chez les personnes de moins de 18 ans qui avaient été vaccinées, mais qui n’avaient jamais contracté la COVID-19, était de 0,3 cas par million d’habitants.
- Une étude distincte réalisée aux États-Unis récemment publiée dans JAMA Network n’a fait état d’aucun effet secondaire grave chez les patients qui avaient déjà obtenu un diagnostic de SIME et qui étaient admissibles à être vaccinés contre la COVID-19 (âgés de ≥5 ans; ≥90 jours après un diagnostic de SIME).
Des chercheurs financés par le GTIC prévoient des problèmes chez les enfants
Invités à envisager les problèmes à court terme auprès de la population pédiatrique, des experts financés par le GTIC ont soulevé les inquiétudes suivantes :
- Les DrsTop, Morris, Kakkar et Jonathan McGuire de l’étude IMPACT ont souligné que la faible couverture vaccinale et la forte réticence envers la vaccination continueront de compromettre la protection immunitaire chez les enfants. La Dre Hélène Decaluwe de l’étude Immune Response in Young ImmunoSuppressed children to COVID-19 vaccination (IRYIS, La réponse immunitaire des jeunes immunodéprimés après la vaccination contre la COVID-19) reprend cette inquiétude et souligne l’importance d’informer les parents des dangers découlant des complications de la COVID-19.
- Les chercheurs de l’étude IMPACT ont soulevé la possibilité que de futurs variants provoquent de plus graves symptômes du SRAS-CoV-2 et ont ajouté qu’une telle situation deviendrait rapidement un problème important. Ils ont également souligné que la pandémie avait exposé les lacunes du système de santé, y compris la nécessité d’une plus grande capacité d’hospitalisations et de plus gros investissements en pédiatrie, afin de composer avec les conséquences cliniques à plus long terme de la COVID-19. La DreElinor Simons de l’étude CHILD Cohort a exprimé une inquiétude générale au sujet de l’absence de soins infirmiers appropriés dans le système de santé.
- La DreDecaluwe s’inquiète également de l’augmentation importante du nombre d’enfants et d’adolescents qui ont obtenu un diagnostic de maladies auto-immunes et neuro-inflammatoires depuis le début de la pandémie, le lien de causalité n’a pas encore été établi.
- Il est encore important d’évaluer les raisons liées à une myocardite ou à une péricardite découlant des vaccins observée dans la population plus jeune, selon la DreDecaluwe, malgré la rareté de ce problème. Par conséquent, il importe de mieux comprendre si, dans cette population, la vaccination entraînera une réponse immunitaire restreinte à de futurs coronavirus et quel en sera l’effet sur une future immunité.
- Des chercheurs de l’étude CHILD Cohort, dirigée par la PreMegan Azad, ont indiqué que les récentes restrictions liées à la pandémie ont limité les interactions sociales dans les milieux de garde et les écoles, ce qui pourrait retarder le développement social des enfants. D’après la Pre Leslie Roos (psychologue clinicienne, Université du Manitoba), il faut se concentrer davantage sur ces habiletés socioéconomiques pour faciliter le rattrapage.
- La PreEmily Cameron (Université du Manitoba) qui a également travaillé à l’étude CHILD Cohort, a révélé une augmentation du taux de troubles de santé mentale chez les enfants et les adolescents pendant la pandémie de COVID-19, y compris une vulnérabilité accrue chez les adolescents qui éprouvaient déjà des problèmes émotionnels et comportementaux avant la pandémie ou dont les parents souffraient également de détresse émotionnelle. Dans bien des cas, des interventions psychologiques s’imposeront pour corriger ces problèmes, mais des obstacles subsistent toujours à un accès généralisé aux services.
Les remarques finales
Les variants Omicron ont modifié la nature de la pandémie chez les enfants et les adolescents. À un certain moment, on aurait pu affirmer que la population pédiatrique risquait peu de devenir gravement malade, mais la propagation du virus est devenue assez dangereuse pour que la vaccination pédiatrique devienne essentielle.
La réticence envers la vaccination chez les parents est inquiétante, car elle compromet ces efforts. Il est démontré que la vaccination est très majoritairement sécuritaire. Tout risque d’effets secondaires devrait être évalué en fonction des avantages de la vaccination et des risques de la COVID-19. Cela dit, les enfants atteints ayant des maladies et d’autres besoins médicaux particuliers ne devraient être vaccinés qu’après avoir consulté un pédiatre.
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- Étude EnCORE. Rapport EnCORE Mai – septembre 2022 4etour : Résultats préliminaires [Internet]. Montréal, QC : EnCORE Study; [cité le 17 mars 2023]. Consulté à l’adresse https://www.etudencore.ca/resultats.
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