Selon une nouvelle étude, une seule dose du vaccin de Pfizer-BioNTech contre la COVID-19 produit une réponse anticorps beaucoup plus faible chez les résidents d’établissements de soins de longue durée que chez les jeunes adultes en santé.
Ces résultats en préimpression, qui doivent encore faire l’objet d’un examen par les pairs, soulèvent des questions quant au meilleur moment pour administrer la deuxième dose de vaccin aux personnes âgées.
« Les résultats de cette étude menée dans des établissements de soins de longue durée de Vancouver révèlent que les personnes d’un âge avancé, après la première dose d’une stratégie de vaccination à deux doses, sont moins capables de générer une réponse anticorps aussi forte des adultes plus jeunes, tant sur le plan de la portée que de la fonction », déclare le Dr Marc Romney, professeur agrégé de clinique au département de pathologie et de médecine de laboratoire de l’Université de la Colombie-Britannique (UBC) et responsable médical de la microbiologie médicale et de la virologie au St. Paul’s Hospital, Providence Health Care. « Il sera important d’évaluer si cette observation s’applique également aux personnes âgées vivant dans la communauté, car cela pourrait permettre de déterminer le moment optimal pour administrer la deuxième dose à cette population. »
Le Dr Romney et l’équipe de recherche, codirigée par la Dre Zabrina Brumme du BC Centre for Excellence in HIV/AIDS et le Dr Mark Brockman de l’Université Simon Fraser, ont analysé des échantillons de sang prélevés fin 2020 et début 2021 chez des résidents et des membres du personnel d’établissements de soins de longue durée de la région métropolitaine de Vancouver.
Des échantillons de sang de 12 résidents d’établissements de soins de longue durée et de 18 travailleurs de la santé du même réseau d’établissements ont été prélevés avant la vaccination et ont fourni des données de base permettant aux chercheurs de mesurer les changements après que les participants ont reçu leur première dose de vaccin.
Non seulement les résidents des établissements de soins de longue durée ont produit des niveaux d’anticorps inférieurs à ceux des membres du personnel après la première dose, mais les anticorps qu’ils ont produits étaient moins aptes à empêcher le virus du SRAS-CoV-2 de se lier à ses cellules cibles.
« Une réponse anticorps intense a été déclenchée chez les personnes jeunes et en bonne santé après l’administration d’une dose unique de vaccin, alors que la réponse n’était manifestement pas aussi forte chez les personnes âgées. Cela indique que certaines personnes âgées, non seulement dans les établissements de soins de longue durée mais aussi dans la communauté, peuvent être protégées de manière incomplète après leur dose initiale », explique le Dr Romney.
« Cette étude est l’une des premières à évaluer la réponse immunitaire aux vaccins contre la COVID-19 dans cette population vulnérable au Canada », déclare le Dr Tim Evans, directeur général du Groupe de travail sur l’immunité contre la COVID-19, qui a financé l’étude. « Les résultats correspondent à ceux d’autres pays qui laissent supposer que la réponse immunitaire aux vaccins contre la COVID-19 à base d’ARNm, telle que mesurée par ces paramètres, est moins forte chez les personnes âgées, comparativement aux personnes plus jeunes. Heureusement, les infections contractées après une première dose de vaccin entraînant une forme grave de la maladie sont extrêmement rares : des données cliniques réelles provenant du Canada et du Royaume-Uni montrent que les personnes âgées, en établissements de soins de longue durée ou dans la communauté, sont bien protégées pendant de nombreuses semaines par une seule dose d’un vaccin à base d’ARNm. Néanmoins, ces résultats nous rappellent qu’il peut y avoir des limites à l’espacement des doses pour les personnes âgées et d’autres segments de la population. Une surveillance post-vaccinale étroite, comme cela se fait dans de nombreuses juridictions au Canada, est essentielle et il est nécessaire de mener des recherches mettant en corrélation les tests de laboratoire avec les résultats cliniques. »
L’article a été soumis à un examen par des pairs et est disponible dans une version prépublication sur medRxiv.
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Au sujet du Groupe de travail sur l’immunité face à la COVID-19
Le gouvernement du Canada a créé à la fin avril 2020 le Groupe de travail sur l’immunité face à la COVID-19 en lui confiant un mandat de deux ans. Le Groupe de travail est supervisé par un groupe de direction composé de bénévoles qui comprend des scientifiques canadiens de premier plan et des experts provenant d’universités et d’établissements de soins de santé de partout au Canada, qui tentent de comprendre la nature de l’immunité associée au nouveau coronavirus responsable de la COVID-19. À cette fin, le GTIC finance de nombreuses études visant à déterminer l’étendue de l’infection par le CoV-2 du SRAS au Canada (dans la population générale ainsi que dans des communautés spécifiques et des populations prioritaires), à comprendre la nature de l’immunité après l’infection, à mettre au point des méthodes améliorées de test des anticorps et à aider à surveiller l’efficacité et l’innocuité des vaccins au fur et à mesure de leur déploiement dans tout le Canada. Le groupe de travail et son secrétariat travaillent donc en étroite collaboration avec toute une série de partenaires, notamment les gouvernements, les organismes de santé publique, les institutions, les organisations sanitaires, les équipes de recherche, les autres groupes de travail, et mobilise les collectivités et les parties prenantes du début d’un projet jusqu’à la diffusion des conclusions. Pour de plus amples informations, veuillez consulter le site https://www.covid19immunitytaskforce.ca/fr/
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