Dans son dernier rapport, la Société canadienne du sang a révélé les répercussions considérables de la propagation du variant Omicron jusqu’à la mi-février 2022. Selon ce rapport, 22,7 % des donneurs de sang ont déjà contracté le SRAS-CoV-2 – un chiffre qui représente un bond de 35 % pendant la période d’étude de 22 jours (du 24 janvier au 15 février). Les jeunes donneurs (36,6 %) et ceux qui s’identifient comme appartenant à une minorité visible (32,4 %) continuent de présenter le risque le plus élevé de subir les effets du variant Omicron. Le taux de séropositivité de la mi-février était quatre fois plus élevé que ceux révélés par la Société canadienne du sang dans ses rapports sur la séroprévalence de mars à novembre 2021.
Principales conclusions
- La séropositivité due à l’infection (reflétée par la présence d’anticorps IgG anti-nucléocapside) a augmenté de 35 % pendant la période d’étude de 22 jours, passant de 16,3 % dans la semaine du 24 au 31 janvier à 22,7 % au 15 février. Cette augmentation exponentielle du taux de séroprévalence concorde avec la propagation rapide du variant Omicron. Puisque les anticorps ciblant la protéine nucléocapsidique1(anti-N) font leur apparition en moyenne d’une à deux semaines après le début des symptômes, ces données reflètent probablement les infections survenues au sommet de la cinquième vague.
- De tous les groupes d’âge, c’est celui des donneurs de 17 à 24 ans qui présente le plus haut taux de séropositivité due à l’infection, soit 36,6 %.
- Le taux d’anticorps acquis par l’infection des donneurs appartenant à un groupe racisé demeure plus élevé que celui des donneurs de race blanche (32,4 % contre 20,1 %).
- Au début de février, les différences de séropositivité découlant de l’infection étaient encore peu marquées entre les quintiles de statut socioéconomique.
- Presque tous les donneurs (99,7 %) ont obtenu un résultat positif à un test de dépistage des anticorps anti-spicule, ce qui reflète le taux élevé de vaccination et d’administration de doses de rappel, ainsi que la tendance à la hausse du taux d’infection.
Le plus récent rapport fait suite au rapport de janvier et comprend de nouvelles données sur 13 189 personnes ayant donné du sang du 1er au 15 février 2022 dans toutes les provinces canadiennes sauf le Québec.
Le sommet de la cinquième vague
Le taux de séropositivité de la mi-février était quatre fois plus élevé que ceux révélés par la Société canadienne du sang dans ses rapports sur la séroprévalence de mars à novembre 2021. Ces observations représentent sans l’ombre d’un doute l’effet de la vague Omicron. Bien que le taux de séroprévalence observé en février soit le plus élevé enregistré jusqu’à maintenant, cette estimation est probablement inférieure au véritable bilan des infections antérieures en raison de la séroréversionLa séroréversion est la diminution de la concentration d’anticorps jusqu’à un niveau inférieur au seuil de détection d’un test. Ce processus se déroule naturellement et graduellement après l’exposition au virus. des anticorps anti-N développés plus tôt pendant la pandémie.
Concentrations accrues d’anticorps anti-spicule dans tous les groupes d’âge
Les concentrations médianes d’anticorps anti-spicule, qui étaient à la baisse depuis septembre et avaient commencé à augmenter en décembre, atteignaient des niveaux très élevés dans tous les groupes d’âge à la mi-février. L’administration récente de doses de rappel est presque certainement à l’origine de cette augmentation, mais les nouvelles infections pourraient aussi y contribuer.
Il convient de mentionner que les personnes qui choisissent de donner du sang sont généralement en bonne santé et plus susceptibles d’habiter en zone urbaine populeuse. Les pourcentages sont ajustés en fonction des caractéristiques des tests et de la répartition de la population.
Consultez notre page Web interactive mise à jour chaque mois, présentant les plus récentes données agrégées sur la séroprévalence du SRAS-CoV-2 au Canada recueillies par la Société canadienne du sang et Héma-Québec.
1 La présence d’anticorps contre la protéine nucléocapsidique est le signe d’une infection antérieure, puisque les vaccins contre la COVID-19 approuvés et administrés au Canada ciblent la protéine spiculaire.
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