Selon les données de la Société canadienne du sang, la séropositivité acquise par l’infection a augmenté tout au long du mois de février 2022, atteignant en moyenne 23,7 % pour le mois, soit le double du taux de 12,1 % enregistré en janvier. Près d’un quart des donneurs fréquents non vaccinés présentaient des signes d’une infection récente par le SRAS-CoV-2 à la fin de février, contre 15,6 % des donneurs fréquents ayant reçu au moins une dose de vaccin. Plus d’un tiers (36,3 %) des donneurs âgés de 17 à 24 ans étaient séropositifs pour les anticorps acquis par l’infection, tout comme un tiers (33,5 %) des donneurs appartenant à un groupe racisé (contre 21,2 % chez les donneurs blancs).
Principales conclusions :
- Presque tous les donneurs de sang (99,6 %) ont obtenu un résultat positif à un test de dépistage d’anticorps ciblant la protéine du spicule, ce qui suggère qu’ils avaient des anticorps induits par la vaccination ou acquis par l’infection, mais le taux élevé est probablement dû à un taux de vaccination élevé.
- La séropositivité acquise par l’infection, mise en évidence par les anticorps ciblant la protéine de la nucléocapside, a augmenté tout au long du mois, passant de 21,4 % au début à 25,3 % à la fin, avec une moyenne de 23,7 % pour l’ensemble du mois.
- La séropositivité acquise par l’infection a augmenté dans toutes les provinces canadiennes par rapport à janvier (les données de la SCS excluent le Québec).
- Si la séropositivité acquise par l’infection a augmenté dans tous les groupes d’âge, la tranche d’âge des 17-24 ans, qui a toujours connu le taux le plus élevé, a enregistré un taux de 36,3 % en février, soit le taux mensuel le plus élevé à ce jour.
- Dans une sous-étude portant sur les donneurs de sang fréquents, 23,7 % des donneurs non vaccinés présentaient des signes d’infection récente. En comparaison, 15,6 % des donneurs vaccinés présentaient des signes d’une infection récente.
- Un tiers (33,5 %) des donneurs appartenant à un groupe racisé étaient séropositifs pour les anticorps acquis par l’infection, contre 21,2 % des donneurs s’identifiant comme blancs.
- Les concentrations d’anticorps anti-spicule ont encore augmenté en février, ce qui reflète la couverture vaccinale élevée ainsi que le nombre croissant d’infections récentes.
Le dernier rapport s’appuie sur le rapport de la mi-février et comprend maintenant des échantillons de 28 616 personnes ayant donné du sang entre le 1er et le 28 février 2022, dans toutes les provinces canadiennes à l’exception du Québec.
Le taux de séropositivité de février est deux fois plus élevé que celui de janvier 2022
Les dernières données révèlent l’ampleur de la vague d’Omicron s’étend répandue dans la population canadienne au début de l’année. Le taux moyen de séropositivité due à l’infection en février, soit 23,7 %, est deux fois plus élevé que celui de janvier (12,1 %). Il s’agit également d’une forte augmentation par rapport au taux de séropositivité de 6,4 % enregistré en décembre 2021. Bien que le taux de séropositivité de février soit le plus élevé enregistré à ce jour par la Société canadienne du sang, il pourrait s’agir d’une sous-estimation du bilan des infections passées en raison de la séroréversion, c’est-à-dire la baisse du taux d’anticorps en dessous du seuil de détection par un test. Ce phénomène se produit naturellement avec le passage du temps depuis l’exposition au virus du SRAS-CoV-2. Dans ce cas, la séroréversion peut expliquer la perte de détection des anticorps acquis à la suite d’une infection survenue plus tôt durant la pandémie. Les anticorps acquis par l’infection apparaissent en moyenne une à deux semaines après l’apparition des symptômes. Ainsi, ce rapport contient probablement des preuves d’anticorps provenant d’infections survenues jusqu’à la mi-février.
Conformément aux rapports précédents, les donneurs âgés de 17 à 24 ans présentaient le taux de séropositivité le plus élevé. Ce mois-ci, plus d’un tiers (36,3 %) se sont rétablis d’une infection. Malgré cela, toutes les tranches d’âge ont connu une augmentation notable de la séropositivité anti-nucléocapside en février par rapport à janvier. De plus, la preuve d’une infection antérieure était plus élevée chez les donneurs s’identifiant comme racisés (33,5 %) que chez les donneurs s’identifiant comme blancs (21,2 %). L’immunité acquise par l’infection était légèrement plus élevée chez les donneurs des quartiers à faible revenu que chez ceux des quartiers à revenu plus élevé1 (22,4 % contre 28,9 %, respectivement).
Les concentrations d’anticorps anti-spicule reflètent une couverture vaccinale élevée et des infections croissantes
La concentration médiane d’anticorps anti-spicule (obtenus par vaccination ou par infection) est restée élevée dans tous les groupes d’âge en février. Ces concentrations, qui avaient diminué au début de l’automne en raison du temps écoulé depuis le déploiement de la vaccination, ont augmenté, d’abord chez les 70 ans et plus en décembre, puis dans tous les groupes à partir de janvier. Cela suggère que de nombreuses personnes ont bénéficié d’une vaccination récente, très probablement de la troisième dose (de rappel). Si la vaccination est le principal facteur contribuant à cette augmentation des concentrations d’anticorps anti-spicule, les infections récentes peuvent également jouer un rôle.
Omicron vise tout le monde, mais favorise les personnes non vaccinées : Une sous-étude sur les donneurs fréquents
Les infections postvaccinales chez les personnes ayant reçu au moins une dose de vaccin étaient très peu fréquentes à l’automne, mais au début de 2022, ce scénario a changé. En janvier 2022, 5,2 % des donneurs fréquents ayant reçu au moins une dose du vaccin auraient eu une infection postvaccinale par le SRAS-CoV-22. En février, ce taux a triplé pour atteindre 15,6 % (1 099/7 065). Il s’agit d’une forte augmentation par rapport au taux présumé d’infections postvaccinales de décembre 2021, qui était d’environ 0,7 %. La Société canadienne du sang surveille régulièrement les taux de nouvelles infections et d’infections postvaccinales chez les donneurs (c’est-à-dire les personnes qui donnent du sang plus d’une fois par an).
Les infections chez les donneurs non vaccinés étaient également en hausse. En février, 23,7 % des donneurs de sang fréquents qui n’avaient pas d’anticorps contre le SRAS-CoV-2 (c’est-à-dire qui n’étaient pas vaccinés et n’avaient pas été infectés précédemment) présentaient des signes d’une infection récente par le virus. Ce taux est plus du double de celui enregistré en janvier (9,0 %) et six fois supérieur à celui observé en décembre 2021 (3,9 %).
Il convient de noter que les personnes qui choisissent de donner leur sang sont généralement en bonne santé et plus susceptibles de vivre dans des zones urbaines peuplées. Les pourcentages ont été ajustés en fonction des caractéristiques du test et de la répartition de la population.
Explorez notre page Web interactive mise à jour chaque mois, qui présente les dernières données agrégées recueillies par la Société canadienne du sang et Héma-Québecla séroprévalence du SRAS-CoV-2 au Canada.
1 Tel que mesuré par l’indice de défavorisation matérielle, qui utilise les données du code postal.
2 Déduit des tests positifs aux anticorps anti-spicule seulement lors d’un premier don, puis des tests positifs à la fois aux anticorps anti-spicule et anti-nucléocapside lors d’un don ultérieur.