Les résultats ou les conclusions contenus dans l’étude ne reflètent pas nécessairement les points de vue de tous les membres du GTIC.
On estime actuellement que près d’une personne sur dix atteinte d’une infection par le SRAS-CoV-2 (qu’elle soit hospitalisée ou non) peut contracter une affection post-COVID (APC), également connue sous le nom de COVID longue, ce qui représente un fardeau de plus de 16 millions de personnes dans le monde. Les causes sous-jacentes de la COVID longue demeurent largement inconnues, mais il est évident que cette affection peut toucher des personnes de tout âge et ne dépend pas de la gravité du cas de COVID-19 initiale. Dans cet article sont résumés les résultats de cinq présentations données pendant la séance simultanée intitulée Syndrome post-COVID, dans le cadre de la réunion scientifique du GTIC qui s’est déroulée à Vancouver du 8 au 10 mars 2023. Les équipes de chercheurs ont présenté les observations sur la prévalence d’APC au Canada, les caractéristiques des patients ayant la COVID longue et les effets de la vaccination après la COVID longue.
1. Présentateur et chercheur principal du GTIC : PrManali Mukherjee – Autoimmunity in post-acute COVID-19 sequelae (PACS): An update on rheumatological findings
L’étude visait à déterminer si des autoanticorps spécifiques qui persistaient plus d’un an chez certaines personnes étaient associés à la persistance des symptômes et à un diagnostic de séquelles de COVID-19 post-aiguë, ou COVID longue.
- Au total, 80 % des personnes qui se sont rétablies de la COVID-19 (qu’elles aient reçu ou non un diagnostic de COVID longue) présentaient des résultats positifs de deux ou plus aux anticorps antinucléaires au bout de trois à six mois et une importante atténuation au bout d’un an.
- Les protéines nti-U1-snRNP, anti-SS-B/La et anti-PM-Scl (autoanticorps ayant une pathogénicité confirmée en cas de maladie auto-immune systémique), évaluées au bout d’un an, étaient présentes chez 30 % des personnes qui s’étaient rétablies de la COVID-19.
- Un an après la COVID-19, la présence de protéines U1-snRNP et SS-B/La était prédictrice de fatigue et de dyspnée (essoufflement) chez les patients atteints d’une COVID longue.
- Les cytokines pro-inflammatoires, notamment les facteurs de nécrose tumorale 𝛼, étaient associées à des symptômes courants de COVID longue au bout d’un an, notamment la fatigue.
2. Présentatrice et chercheuse principale du GTIC : DreEmilia Liana Falcone – Vaccination after developing Long COVID is associated with reduced clinical symptoms and certain inflammatory markers but does not alter levels of persistent SARS-CoV-2 antigens
Cette étude visait à déterminer si la vaccination contre la COVID-19 chez les patients atteints d’une affection post-COVID (APC) avait eu des répercussions sur l’évolution de leurs symptômes de COVID longue, leur bien-être psychologique et leurs marqueurs d’inflammation systémique, de même que sur la persistance des antigènes viraux et des réponses immunitaires humorales.
- Il a été démontré qu’une ou deux doses de vaccin contre la COVID-19 réduisaient le nombre de symptômes d’APC et le nombre d’organes touchés. Une ou deux doses accroissaient également le score de bien-être de l’OMS-5.
- Les personnes vaccinées présentaient des marqueurs réduits d’inflammation systémique, y compris l’interleukine-1ß et le facteur de cellules souches.
3. Présentateur : M. Jeffrey Hau, et chercheuse principale du GTIC : DreCorinne Hohl – Patient characteristics and prevalence of the Post COVID-19 Condition in Canada using the World Health Organization definition: A CCEDRRN patient-oriented cohort study
Cette étude visait à déterminer les caractéristiques des patients atteints ou non d’une affection post-COVID-19 (APC) qui consultaient à l’urgence trois, six et 12 mois après avoir contracté la COVID-19, ainsi que la prévalence d’APC chez les patients qui avaient reçu un diagnostic de COVID-19.
- Le risque déclaré d’APC était plus élevé chez les patients canadiens qui avaient consulté à l’urgence que dans les rapports canadiens antérieurs. Les patients ayant obtenu un diagnostic d’APC avaient un âge moyen de 52 ans.
- Chez les patients ayant reçu un diagnostic d’APC, 78,6 % n’avaient pas été vaccinés contre la COVID-19, 56 % étaient blancs et 30,9 % n’avaient pas d’autre maladie. Toutefois, 27,3 % des personnes atteintes d’autres maladies souffraient d’hypertension, et 16,3 %, de diabète.
- Depuis novembre 2021, alors qu’ont commencé les suivis des patients atteints de la COVID-19 qui avaient consulté à l’urgence, on constate une forte prévalence d’APC au bout de trois (39,6 %), six (38,8 %) et 12 mois (34,1 %).
4. Présentateur : PrMichael Asamoah-Boaheng, et chercheur principal du GTIC : DrBrian Grunau – The association of post-COVID-related symptoms and preceding SARS-CoV-2 infection among fully vaccinated paramedics in Canada
Cette étude portait sur le lien entre les symptômes liés à une affection post-COVID-19 (COVID longue) et une infection antérieure par le SRAS-CoV-2 chez les paramédics pleinement vaccinés du Canada.
- Le nombre de symptômes liés aux affections post-COVID ne changeait pas, que la personne sache ou non qu’elle avait eu la COVID-19.
- Les paramédics qui avaient été infectés par le SRAS-CoV-2 ne prenaient pas plus de congés de maladie que ceux qui ne l’avaient pas été.
- Pour réduire l’incidence et les répercussions de la COVID longue, les stratégies de prévention de la COVID-19 devraient être mises en œuvre, et les personnes qui ont déjà contracté la COVID-19 devraient se soumettre à des évaluations systématiques.
5. Présentateur : PrJeff Latimer, et chercheur principal du GTIC : PrRon Gravel – The Canadian COVID-19 Antibody and Health Survey: Deriving national SARS-CoV-2 seroprevalence and symptomology estimates from self-collected biospecimens and questionnaire data
L’Enquête canadienne sur la santé et les anticorps contre la COVID-19 (ECSAC) visait à estimer la prévalence d’affections post-COVID-19 (APC, qu’on appelle aussi COVID longue) et à évaluer le profil d’anticorps et d’immunité de même que l’état d’infection aiguë des Canadiens. L’étude a servi à vérifier la faisabilité de déployer une méthodologie par sondage à grande échelle qui incluait des tests par échantillons biologiques autoadministrés pour estimer la séroprévalence nationale d’infections par le SRAS-CoV-2.
- Au total, 35 % des adultes canadiens dont les analyses de salive démontraient une infection en cours ou récente ne savaient ni ne présumaient avoir le virus (ils n’étaient pas au courant de leur infection) au moment de l’analyse.
- Ainsi, 14,4 % des adultes canadiens dont l’analyse de salive présentait des quantités perceptibles de virus ont déclaré qu’ils avaient obtenu un résultat positif à la COVID-19 plus de trois mois auparavant, ce qui est indicateur d’une réinfection potentielle.
- Dans l’ensemble, 12,8 % des adultes canadiens qui avaient ou pensaient avoir la COVID-19 ressentaient encore des symptômes au moins trois mois après l’infection. La fatigue (72 %), la toux (40 %), l’essoufflement (39 %) et le brouillard cérébral (33 %) étaient les symptômes non résolus les plus courants.
- Les facteurs de risque de contracter une APC incluaient le sexe féminin, la présence d’une maladie chronique préexistante, un indice de masse corporelle supérieur à 35 kg/m2, une infection par le SRAS-CoV-2 avant juillet 2021 et une gravité accrue des symptômes au moment de l’infection.