Dans le premier d’une série de rapports bihebdomadaires, la Société canadienne du sang a révélé la progression d’Omicron en décembre 2021. Alors que tous les donneurs de sang se sont révélés positifs pour la protéine de spicule (S), principalement en raison de la vaccination, la séropositivité acquise par l’infection (mise en évidence par les anticorps IgG anti-N) a grimpé de 7,5 % à 10,1 % entre le 25 décembre 2021 et le 15 janvier 2022. Ce dernier taux est à peu près le double de la moyenne mensuelle en 2021, ce qui souligne encore l’impact d’Omicron. Les inégalités persistent chez les donneurs racisés, qui sont systématiquement deux fois plus susceptibles de présenter des anticorps liés à l’infection que les donneurs blancs. Les donneurs les plus jeunes (âgés de 17 à 24 ans) présentent le taux de séropositivité le plus élevé, soit 20,2 %, ce qui confirme la tendance observée tout au long de l’année 2021.
Principales conclusions :
- Presque tous les donneurs de sang ont été déclarés positifs pour les anticorps ciblant la protéine de spicule, le plus souvent en raison de la vaccination.
- La séropositivité acquise par infection (mise en évidence par les anticorps IgG anti-N) a augmenté de 35 % tout au long de la période d’étude de 22 jours, passant de 7,5 % à 10,1 %.
- Début janvier, la séropositivité acquise par infection a augmenté dans toutes les provinces canadiennes par rapport à début décembre (à l’exception du Québec).
Le dernier rapport porte sur 17 927 personnes ayant donné du sang entre le 1er et le 24 novembre 2021 dans toutes les provinces canadiennes, à l’exception du Québec.
L’impact d’Omicron mis en évidence dans le sang des donneurs
Les anticorps ciblant la protéine de la nucléocapside du SRAS-CoV-21 apparaissent en moyenne une à deux semaines après l’apparition des symptômes. Par conséquent, ce rapport rend probablement compte de la présence d’anticorps dans les infections survenues jusqu’aux vacances de 2021. Le taux de séropositivité de janvier, qui atteint 10,1 %, est presque le double de celui observé dans les rapports mensuels de séroprévalence de la Société canadienne du sang en 2021. Ces résultats montrent clairement qu’Omicron gagne du terrain. Cela se produit à un moment où les tests de diagnostic PCR sont devenus indisponibles pour de larges pans de la population canadienne.
Il convient également de noter que les donneurs atteints d’une infection active connue par le SRAS-CoV-2 ne sont pas autorisés à donner du sang tant que leur infection et leurs symptômes n’ont pas disparu (au moins 14 jours).
L’inégalité persiste dans le fardeau de l’infection
Comme indiqué précédemment, la preuve d’une infection antérieure était deux fois plus probable chez les donneurs s’identifiant comme racisés (16,8 %) que chez les donneurs blancs (8,6 %). En revanche, début janvier, les différences de séropositivité acquise par infection étaient moins apparentes entre les différents quintiles socio-économiques.
Les anticorps anti-spicule en augmentation à tous les âges
La concentration médiane d’anticorps anti-spicule, qui a commencé à baisser en septembre, a augmenté de façon substantielle au début du mois de janvier 2022. L’augmentation des concentrations a été observée dans tous les groupes d’âge, mais particulièrement chez les personnes âgées de 60 ans et plus. Cette hausse est cohérente avec le déploiement des troisièmes doses de vaccin (dose de rappel), car on s’attend à une augmentation de la concentration d’anticorps anti-spicule après la vaccination. L’augmentation des concentrations d’anticorps anti-spicule peut également être le signe d’une infection récente. Cela suggère que le nombre de doses de rappel administrées et la cinquième vague induite par Omicron peuvent jouer un rôle.
Il convient de noter que les personnes qui choisissent de donner leur sang sont généralement en bonne santé et plus susceptibles de vivre dans des zones urbaines peuplées. Les pourcentages ont été ajustés en fonction des caractéristiques du test et de la répartition de la population.
Explorez notre page Web interactive mise à jour chaque mois, qui présente les dernières données agrégées recueillies par la Société canadienne du sang et Héma-Québec la séroprévalence du SRAS-CoV-2 au Canada.
1 Les anticorps dirigés contre la protéine de la nucléocapside indiquent une infection antérieure par le virus, car les vaccins contre la COVID-19 approuvés et administrés au Canada ciblent la protéine de spicule, ce qui permet de faire la distinction.