Ce texte, rédigé par des membres du secrétariat du GTIC, résume l’article suivant :
Lapointe HR, Mwimanzi F, Cheung PK, Sang Y, Yaseen F, Umviligihozo G, Kalikawe R, Speckmaier S, Moran-Garcia N, Datwani S, Duncan MC, Agafitei O, Ennis S, Young L, Ali H, Ganase B, Omondi FH, Dong W, Toy J, Sereda P, Burns L, Costiniuk CT, Cooper C, Anis A, Leung V, Holmes DT, DeMarco ML, Simons J, Hedgcock M, Prystajecky N, Lowe CF, Pantophlet R, Romney MG, Barrios R, Guillemi S, Brumme CJ, Montaner JSG, Hull M, Harris M, Niikura M, Brockman MA, Brumme ZL. People with HIV receiving suppressive antiretroviral therapy show typical antibody durability after dual COVID-19 vaccination, and strong third dose responses. J Infect Dis, 2022; jiac229, doi : https://doi.org/10.1093/infdis/jiac229.
Les résultats ou les conclusions contenus dans l’étude ne reflètent pas nécessairement les points de vue de tous les membres du GTIC.
Selon un article désormais publié dans le Journal of Infectious Diseases, la Pre Zabrina Brumme et le Dr Mark Brockman de l’Université Simon Fraser et du BC Centre for Excellence in HIV/AIDS, de même que des membres du Réseau canadien pour les essais VIH dirigés par le Pr Aslam Anis de l’Université de la Colombie-Britannique, ont démontré que la réponse aux vaccins contre la COVID-19 chez les personnes qui vivent avec le VIH (PVIH) est semblable à celle des personnes sans VIH. Tant après la deuxième que la troisième dose de vaccin contre la COVID-19, les PVIH présentaient une réponse totale des anticorps et une réponse des anticorps neutralisants contre le variant Omicron semblables à celle du groupe témoin sans VIH. Cependant, dans les deux groupes, la réponse des anticorps contre le variant Omicron n’était pas aussi forte que celle visant la souche originale du SRAS-CoV-2.
L’étude a porté sur la capacité de mesurer la réponse des anticorps contre la COVID-19 et la réponse des anticorps de neutralisation du SRAS-CoV-2 jusqu’à six mois après deux doses de vaccin contre la COVID-19 chez les PVIH dont l’état était bien contrôlé grâce à la thérapie antirétrovirale (ART). L’équipe a également mesuré l’ampleur de ces réponses un mois après la troisième dose.
Faits saillants
- Après deux doses de vaccin, la réponse des anticorps contre le domaine de liaison du récepteur était d’une ampleur et d’une longévité semblables chez les PVIH et les personnes sans VIH.
- En général, une réponse plus faible des anticorps après deux doses était liée à un plus grand nombre de maladies chroniques, à un âge plus avancé et à l’administration de deux doses du vaccin Vaxzeria d’AstraZeneca, quel que soit le statut du VIH.
- Dans les deux groupes, un plus long intervalle entre la première et la deuxième dose de vaccin était associé à de plus fortes concentrations d’anticorps immédiatement après la deuxième dose, mais cet effet diminuait au fil du temps.
- Dans les deux groupes, une troisième dose stimulait les réponses des anticorps au-dessus de ce qui était le pic de la réponse après la deuxième dose.
- Une infection antérieure par le SRAS-CoV-2 et une troisième dose du vaccin Spikevax de Moderna étaient associées à une meilleure capacité de neutralisation virale.
Pour ce qui est du variant Omicron :
- La troisième dose stimulait davantage la réponse contre le variant Omicron que la deuxième dose, tant chez les PVIH que dans les groupes témoins.
- La troisième dose du vaccin de Moderna était associée à une réponse plus vigoureuse des anticorps que celle par le vaccin Comirnaty de Pfizer-BioNTech.
- Les hommes présentaient une réponse légèrement plus faible des anticorps que les femmes après la troisième dose.
- Dans les deux groupes, l’activité neutralisante contre le variant Omicron était de quatre à huit fois plus faible que celle visant la souche originale du SRAS-CoV-2 après deux et trois doses.
Les 99 PVIH (sous ART, qui présentaient une suppression de la charge virale du VIH dans le plasma) et les 152 sujets témoins (surtout des travailleurs de la santé) avaient des âges largement similaires. Ils souffraient d’un nombre semblable de troubles de santé chroniques, mais les groupes de PVIH étaient composés d’une plus forte proportion d’hommes blancs. À leur inscription à l’étude, 8 % des PVIH et 10 % des sujets témoins avaient déjà été infectés par le SRAS-COV-2. Par ailleurs, 31 autres participants (18 PVIH et 13 sujets témoins) avaient subi une infection postvaccinale par le SRAS-CoV-2, dont 26 pendant la vague du variant Omicron. L’intervalle entre la première et la deuxième dose était plus long chez les sujets témoins (89 jours) que chez les PVIH (58 jours). Au total, 80 % des PVIH et 88 % des sujets témoins ont reçu une troisième dose du vaccin à ARNm, et ce, en moyenne 6,3 mois après la deuxième.
Cette étude est importante, car les PVIH peuvent être plus vulnérables à une COVID-19 grave causée par l’immunosuppression, un taux plus élevé de maladies connexes et des déterminants sociaux de la santé indésirables.