Skowronski DM, Setayeshgar S, Zou M, Prystajecky N, Tyson JR, Sbihi H, Fjell CD, Galanis E, Naus M, Patrick DM, El Adam S. Comparative single-dose mRNA and ChAdOx1 vaccine effectiveness against SARS-CoV-2, including early variants of concern: a test-negative design, British Columbia, Canada. medRxiv. Le 22 septembre 2021. doi : 10.1101/2021.09.20.21263875
Les résultats et/ou conclusions contenus dans cette recherche ne reflètent pas nécessairement les opinions de tous les membres du GTIC.
Le Canada et d’autres pays du monde ont homologué divers vaccins contre la COVID-19, surtout en fonction des résultats d’essais cliniques qui ont démontré leur forte efficacité contre la maladie. Cependant, il est nécessaire de mieux comprendre l’efficacité de ces vaccins sur le terrain, dans le contexte de l’évolution de la pandémie causée par plusieurs variants. Dans une récente prépublication (non encore révisée par un comité de lecture), la Dre Danuta Skowronski, qui est membre du groupe de travail sur l’efficacité des vaccins du GRSV et travaille au BC Centre for Disease Control, a évalué l’efficacité d’une seule dose des vaccins autorisés au Canada (Pfizer, Moderna, AstraZeneca) au printemps en Colombie-Britannique.
Faits saillants
- Pour évaluer l’efficacité vaccinale (EV) sur le terrain, c’est-à-dire pour savoir si les vaccins contre la COVID-19 fonctionnaient hors des études cliniques, les chercheurs ont privilégié une méthodologie de résultats négatifsMéthodologie de résultats négatifs : Les participants ne sont pas répartis entre les sujets vaccinés (cas) et les sujets non vaccinés (sujets témoins) à leur inscription. Ce sont les tests de laboratoire qui permettent de distinguer les cas des sujets témoins.. Ils ont colligé des groupes de sujets autrement appariés (partageant certaines caractéristiques importantes à celles de l’étude) et les ont divisés en deux : ceux ayant reçu un résultat positif au SRAS-CoV-2 et ceux ayant reçu un résultat négatif. Ils ont ensuite procédé à une analyse rétrospective pour comparer les taux de vaccination et déterminer si ceux qui avaient reçu une dose du vaccin étaient moins susceptibles d’obtenir des résultats positifs au virus.
- Chez les adultes de 50 à 69 ans, une seule dose d’un vaccin donné réduisait le risque d’infection (vaccin Cominarty de Pfizer-BioNTech : 75 %; vaccin Spikevax de Moderna : 82 %; vaccin Vaxzevria d’Oxford-AstraZeneca : 61 %).
- L’EV était plus élevée à compter de 21 jours suivant l’administration de la première dose de l’un des trois vaccins.
- Le vaccin Vaxzevria présentait une EV légèrement moins élevée contre l’infection que les vaccins à ARNm Cominarty et Spikevax.
- Cependant, même si l’EV d’une seule dose des trois vaccins permettait d’éviter plus de 80 % des hospitalisations plus de 21 jours après la vaccination, une seule dose du vaccin Vaxzevria était efficace à 96 % comparativement aux vaccins à ARNm, qui l’étaient à 83 %. Les auteurs postulent que la meilleure protection qu’offre le vaccin Vaxzevria par rapport aux vaccins à ARNm contre un pronostic grave après une dose pourrait être liée à une réponse semblable ou supérieure des lymphocytes T.
- Étant donné l’émergence des variants préoccupants alpha et gamma au Canada au printemps 2021, l’EV après une seule dose était généralement plus élevée contre les vaccins non préoccupants (vaccins à ARNm : 84 %; vaccin Vaxzevria : 92 %). Même si l’EV était légèrement plus faible contre le variant alpha (vaccin à ARNm : 77 %; vaccin Vaxzevria : 66 %) et le variant gamma (vaccin à ARNm : 79 %; vaccin Vaxzevria : 60 %), l’efficacité contre l’hospitalisation demeurait généralement supérieure à 80 % pour tous les vaccins. Étant donné la période de l’étude, les chercheurs ont également fait une mise en garde à l’égard de la diminution de l’EV contre le variant delta après une seule dose d’un vaccin à ARNm (vaccin Cominarty : 62 %; vaccin Spikevax : 74 %) et d’un vaccin à vecteur viral (vaccin Vaxzevria : 47 %).
Pour terminer, même une seule dose de l’un des vaccins homologués par Santé Canada confère une protection contre une grave COVID-19 puisque la réduction du risque d’hospitalisation dépassait les 80 %. Un suivi des études sur l’EV après la fin de la série de deux doses de vaccins et sur l’efficacité contre des variants plus préoccupants comme le variant delta s’impose pour éclairer les politiques sanitaires.