Les personnes vivant avec le VIH sont moins susceptibles de pouvoir développer une réponse immunitaire adéquate, ce qui peut les exposer à un risque plus élevé de maladie grave liée à la COVID-19 et de réponse réduite à la vaccination contre la COVID-19. Le gouvernement du Canada, par l’entremise de son Groupe de travail sur l’immunité face à la COVID-19 (GTIC) et de son Groupe de référence sur la surveillance des vaccins (GRVS), investit environ 1,75 million de dollars dans une étude qui évaluera les réponses immunitaires, l’innocuité et l’efficacité de la vaccination contre la COVID-19 chez cette population vulnérable qui a été peu étudiée en ce qui concerne la COVID-19. L’étude est également financée par les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC), le Réseau canadien pour les essais VIH des IRSC (Réseau) et Halte à la propagation Ottawa, ce qui porte le financement total à plus de 2,6 millions de dollars.

Menée par le Réseau et une vaste équipe de cochercheurs et de collaborateurs de partout au Canada, l’étude appelée COVAXHIV est la plus vaste menée au Canada à ce jour pour évaluer l’immunogénicité, l’innocuité et l’efficacité de la vaccination contre la COVID-19 au sein d’une population diversifiée de personnes vivant avec le VIH.

« Il y a eu très peu de données provenant d’essais cliniques pour cette communauté à risque », déclare le DrAslam Anis, chercheur principal, directeur national du Réseau et directeur de l’École de santé publique et des populations de l’Université de la Colombie-Britannique. « Les résultats de cette étude fourniront des preuves essentielles en temps opportun pour éclairer les lignes directrices en matière de vaccination et les stratégies de santé publique pour l’ensemble des quelque 67 000 Canadiens vivant avec le VIH ».

Un petit nombre de personnes vivant avec le VIH dont l’état de santé est stable et qui ne présentent pas d’autres problèmes médicaux ont été incluses dans des essais cliniques antérieurs pour les vaccins contre la COVID-19, mais les renseignements ne peuvent pas être généralisés à certaines populations vulnérables clés qui n’ont pas encore été étudiées.

« Notre étude COVAXHIV se concentre sur des patients plus âgés, ceux dont les niveaux de globules blancs qui combattent l’infection (cellules T CD4) sont supprimés, et sur des personnes souffrant de multiples problèmes de santé », explique la cochercheuse principale du Réseau, la Dre Cecilia Costiniuk, professeure agrégée à la Faculté de médecine et des sciences de la santé de l’Université McGill et scientifique à l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (IR-CUSM).

La Dre Costiniuk et son cochercheur, le Dr Curtis Cooper, professeur agrégé à la Division des maladies infectieuses de l’Université d’Ottawa et scientifique à l’Hôpital d’Ottawa, recruteront 400 personnes vivant avec le VIH dans des cliniques de Montréal, d’Ottawa, de Toronto et de Vancouver pour déterminer les réponses immunitaires à la COVID-19. La première partie de l’étude évaluera la réaction des anticorps pour combattre le SRAS-CoV-2, le virus à l’origine du COVID-19, jusqu’à un an après la vaccination. Ces données seront comparées aux réactions immunitaires d’un groupe témoin de 100 personnes qui ne sont pas séropositives.

La deuxième partie de l’étude portera sur l’efficacité du vaccin chez les personnes vivant avec le VIH par rapport aux personnes non infectées par le VIH, par l’entremise d’une analyse de la population à partir de dossiers de santé publique provinciaux en Ontario et en Colombie-Britannique. Cette partie, qui sera dirigée par les chercheurs du Réseau, la Dre Ann Burchell, professeure agrégée à l’Université de Toronto et directrice de recherche au département de médecine familiale et communautaire de l’Hôpital St. Michael’s, Unity Health Toronto, et la Dre Hasina Samji, professeure adjointe à l’Université Simon Fraser et scientifique principale au BC Centre for Disease Control, est financée en partie par le Réseau ontraien de traitement du VIH.

« Nous suivrons plus de 35 000 personnes vivant avec le VIH dans les deux provinces afin d’observer l’adoption du vaccin COVID-19 et les taux d’infection et d’hospitalisation liés au SRAS-CoV-2, ce qui nous permettra d’étudier l’efficacité du vaccin au sein de cette population », explique la Dre Burchell. « Nous nous pencherons également sur les déterminants sociaux de la santé tels que le sexe, l’âge, la géographie et le statut socio-économique pour voir quels effets ils ont, le cas échéant, sur l’efficacité des vaccins contre la COVID-19. »

« Nous savons que la plupart des vaccins existants nécessitent des doses plus élevées ou supplémentaires pour offrir une protection optimale aux personnes vivant avec le VIH », explique la Dre Catherine Hankins, membre du GRSV et spécialiste renommée du VIH. « Il est primordial de déterminer si cela est également vrai avec les vaccins contre la COVID-19, en particulier pour les personnes de cette population qui présentent un risque plus élevé d’infection par le SRAS-CoV-2 ou de développer une forme grave de la COVID-9. Avec un déploiement de vaccins à une aussi grande échelle que celui en cours, il est indispensable d’étudier l’efficacité et l’innocuité des vaccins dans diverses populations prioritaires, comme les personnes vivant avec le VIH. C’est ce que le GRSV souhaite faire. »

« La COVID-19 a eu des répercussions importantes sur la santé et la société de tous les habitants du Canada, mais les effets négatifs ont été plus importants pour les populations vulnérables, notamment celles qui vivent avec le VIH et sont touchées par ce virus », déclare l’administratrice en chef de la santé publique du Canada, la Dre Theresa Tam. « Cette étude contribuera à éclairer le déploiement du vaccin contre la COVID-19 au Canada, en appuyant l’élaboration de stratégies de vaccination et de santé publique plus efficaces pour les Canadiens vulnérables et de diverses origines vivant avec le VIH. »

Les participants qui ont déjà reçu leur première dose de vaccin ou qui ont déjà eu la COVID-19 sont admissibles à l’étude. Pour participer ou pour plus de plus amples renseignements sur l’étude d’immunogénicité, veuillez consulter le site : https://www.hivnet.ubc.ca/study/ctn-328-covid-19-vaccine-in-hiv/.

À propos du Réseau canadien pour les essais VIH des IRSC

Le Réseau est un partenariat pancanadien de chercheurs, de personnes vivant avec le VIH et de leurs soignants, de gouvernements, de défenseurs de la santé et de l’industrie pharmaceutique et biotechnologique. Ensemble, nous avons été les pionniers de trois décennies d’études cliniques (y compris des essais de vaccins) qui ont changé la pratique en matière de prévention, de traitement et de gestion du VIH, de l’hépatite C (VHC) et d’autres infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS).  Le Réseau est représenté par des groupes communautaires et de revendication qui expriment les priorités des Canadiens vivant avec le VIH. Le Centre national du Réseau canadien pour les essais VIH est hébergé au sein du Centre for Health Evaluation and Outcome Sciences, qui partage une affiliation commune avec le Providence Health Care Research Institute et la Faculté de médecine de l’Université de la Colombie-Britannique.

À propos du Groupe de référence sur la surveillance des vaccins

Le Groupe de référence sur la surveillance des vaccins (GRSV) finance la surveillance de l’innocuité et de l’efficacité des vaccins COVID-19 au Canada. Il s’agit d’un consortium d’organisations canadiennes– l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC), le Réseau canadien de recherche sur l’immunisation (RCRI), le Comité consultatif national de l’immunisation (CCNI) et le Groupe de travail sur l’immunité face à la COVID-19 (GTIC) – qui travaillent en collaboration pour mettre en commun leur expertise en matière de surveillance des vaccins. Le GRSV relève de l’ASPC et est financé par le secrétariat du GTIC. Il est coprésidé par les dirigeants du CCNI et du RCRI. Parmi ses responsabilités, le GRSV, par l’intermédiaire du Comité exécutif du GTIC, fait des recommandations à l’ASPC sur le financement d’équipes de recherche qui peuvent se pencher sur  des aspects importants de la réponse immunitaire, de l’innocuité et de l’efficacité des vaccins contre la COVID-19 ayant une pertinence en matière de santé publique et en portant attention à tous les groupes prioritaires. Pour de plus amples renseignements, veuillez consulter le site : https://www.covid19immunitytaskforce.ca/fr/

Au sujet du Groupe de travail sur l’immunité face à la COVID-19

Le gouvernement du Canada a créé le Groupe de travail sur l’immunité face à la COVID-19 à la fin avril 2020. Le Groupe de travail est supervisé par un groupe de direction composé de bénévoles qui comprend des scientifiques canadiens de premier plan et des experts provenant d’universités et d’établissements de soins de santé de partout au Canada, qui tentent de comprendre la nature de l’immunité associée au nouveau coronavirus responsable de la COVID-19. À cette fin, le GTIC finance de nombreuses études visant à déterminer l’étendue de l’infection par le CoV-2 du SRAS au Canada (dans la population générale ainsi que dans des communautés spécifiques et des populations prioritaires), à comprendre la nature de l’immunité après l’infection, à mettre au point des méthodes améliorées de test des anticorps et à aider à surveiller l’efficacité et l’innocuité des vaccins au fur et à mesure de leur déploiement dans tout le Canada. Le groupe de travail et son secrétariat travaillent en étroite collaboration avec toute une série de partenaires, notamment les gouvernements, les organismes de santé publique, les institutions, les organisations sanitaires, les équipes de recherche, les autres groupes de travail, et mobilise les collectivités et les parties prenantes. Plus récemment, le groupe a été invité à jouer un rôle majeur dans le soutien à la surveillance de l’efficacité et de la sécurité des vaccins. Notre objectif principal est de générer des données et des idées qui serviront de base aux interventions visant à ralentir et, à terme, à arrêter la propagation du SRAS-CoV-2 au Canada. Pour de plus amples informations, veuillez consulter le site : https://www.covid19immunitytaskforce.ca/fr/

RENSEIGNEMENTS AUX MÉDIAS

Pour parler au Dr Aslam Anis :
Elaine Yong
eyong@cheos.ubc.ca
Cell. : +1.604.837.6003

Pour parler à la Dre Cecilia Costiniuk :
Fabienne Landry
Fabienne.landry@muhc.mcgill.ca
Cell. : +1.512.812.7722

Pour parler au Dr  Curtis Cooper :
Jenn Ganton
jganton@ohri.ca
Cell. : +1.613.614.5253

Pour parler à la Dre Ann Burchell :
communications@unityhealth.to

Pour parler à la Dre Dr. Hasina Samji :
Heather Amos
heather.amos@bccdc.ca
Cell.: +1.778.984.1301

Groupe de travail sur l’immunité face à la COVID-19 :
media@covid19immunitytaskforce.ca
Rebecca Burns
Cell. : +1.438.871.8763
Caroline Phaneuf
Cell. : +1.514.444.4532