Par Mariana Bego
Des données à long terme ont été colligées sur la durabilité de la réponse des anticorps chez les personnes qui ont souffert de la COVID-19. Dans un article récent de Nature, une équipe dirigée par un chercheur de l’Université Rockefeller, le Dr Michel Nussenzweig, a rendu compte de l’immunité de 63 personnes après une COVID-19 grave jusqu’à 12 mois après l’infection. Selon les auteurs, l’immunité de ces patients semble prolongée, et ceux qui ont reçu un vaccin à ARNm contre la COVID-19 acquerront une réponse immunitaire protectrice contre la plupart des variants du SRAS-CoV-2 à surveillance rehaussée en circulation.
Faits saillants
— Les personnes qui se sont rétablies de la COVID-19 possèdent des anticorps neutralisants et des lymphocytes B mémoires Type de cellule qui fait partie du système immunitaire adaptatif et dont la fonction consiste à mémoriser l’antigène (protéine) d’un agent pathogène lors d’une première infection, afin de mieux y répondre lorsque l’agent pathogène se manifestera de nouveau. spécifiques qui agissent pendant au moins 12 mois (et ce n’est pas fini!).
— Dans ce groupe, la vaccination stimule cette réponse immunitaire humoraleImmunité adaptative par production d’anticorps qui fait appel aux macromolécules contenues dans les liquides, y compris les anticorps produits par les lymphocytes B et d’autres protéines sanguines qui contribuent à la lutte contre les agents pathogènes. encore davantage.
— Cette réponse immunitaire renforcée semble vaste et en mesure de neutraliser la plupart des variants du SRAS-CoV-2 à surveillance rehaussée en circulation.
L’équipe de recherche a observé des taux stables d’anticorps neutralisants qui reconnaissaient le domaine de liaison du récepteur (RBD) de la protéine spiculaire et des lymphocytes B mémoires spécifiques au RBD du SRAS-CoV-2, de six à 12 mois après l’apparition de la COVID-19 (le seuil de 12 mois correspondant à la dernière collecte avant la vaccination). Cette réponse a encore été renforcée après la vaccination. Les participants ont acquis des taux d’activité de neutralisation semblables contre la souche originale du SRAS-CoV-2 et contre les variants à surveillance rehaussée en circulation qui avaient été testés, soit les variants alpha (B.1.1.7), bêta (B.1.351), gamma (P.1) et iota (B.1.526). Les chercheurs ont constaté que les cellules qui produisaient ces anticorps neutralisants à large spectre étaient prédominantes après la vaccination.
Compte tenu de la présence de ces anticorps à réaction croisée après la vaccination, capables de neutraliser un large éventail de variants chez les personnes qui s’étaient rétablies de la COVID-19, il ne sera peut-être pas nécessaire de créer des vaccins adaptés aux variants. Si des réponses semblables sont observées chez des personnes qui n’ont pas été exposées au SRAS-COV-2 auparavant, la seconde dose des vaccins actuels devrait assurer une immunité protectrice contre la plupart des variants en circulation.
Wang Z, Muecksch F, Schaefer-Babajew D, Finkin S, Viant C, Gaebler C, Hoffmann HH, Barnes CO, Cipolla M, Ramos V, Oliveira TY, Cho A, Schmidt F, da Silva J, Bednarski E, Aguado L, Yee J, Daga M, Turroja M, Millard KG, Jankovic M, Gazumyan A, Zhao Z, Rice CM, Bieniasz PD, Caskey M, Hatziioannou T, Nussenzweig MC. Naturally enhanced neutralizing breadth to SARS-CoV-2 after one year. Nature Le 14 juin 2021. doi: 10.1038/s41586-021-03696-9.