Le 28 avril, quatre jours après l’annonce du premier ministre Trudeau concernant la mise sur pied du Groupe de travail sur l’immunité face à la COVID 19, l’équipe de direction de ce dernier s’est réunie pour s’attaquer aux principales lacunes dans l’information sur la propagation du SRAS-CoV-2, le coronavirus qui cause la COVID 19.
Les membres se sont entendus sur un processus accéléré qui, d’ici la mi-mai, permettra d’étudier à plus grande échelle l’immunité sur le terrain. Ils ont également commencé à planifier les tests sérologiques qui répondront aux besoins de la population et des décideurs canadiens.
Coprésidé par la Dre Catherine Hankins et le Dr David Naylor, le Groupe de travail se compose d’éminents experts de la santé publique, des maladies infectieuses, de l’immunologie, de l’épidémiologie, de la biologie médicale et des politiques de santé, provenant de partout au pays (la liste des membres du groupe de leadership). Il comprend aussi des représentants des gouvernements de l’Alberta, de la Nouvelle-Écosse et du Québec. Lors de leur toute première réunion, les membres ont été accueillis par Stephen Lucas, sous-ministre de Santé Canada, la Dre Theresa Tam, administratrice en chef de la santé publique du Canada, et Mona Nemer, conseillère scientifique en chef du premier ministre, tous membres d’office du Groupe de travail.
Pour lutter efficacement contre l’épidémie, notamment en mettant en place un programme éventuel de vaccination, il est crucial de déterminer quelle fraction de la population bénéficie d’une certaine immunité contre le virus. À ce jour, on ne sait pas combien de Canadiens ont été infectés par le SRAS-CoV-2 sans avoir passé de test de dépistage, parce que leurs symptômes étaient bénins, non spécifiques ou carrément absents. Il est donc essentiel d’effectuer des tests sanguins détectant la présence d’anticorps contre le SRAS-CoV-2 pour déterminer le nombre réel de personnes infectées au pays.
C’est tout un défi; pour y arriver, le Groupe de travail facilitera la réalisation rapide de sondages auprès de la population générale et de certains groupes professionnels (comme les soignants de première ligne), communautés et zones géographiques. Pour assurer une vitesse et une efficacité maximales, ces sondages seront menés par des institutions et réseaux bien établis (biobanques, banques de sang, agences de santé publique, hôpitaux), par des équipes de recherche aux reins solides et dans le cadre d’études déjà en cours.
S’il est instructif d’examiner la présence d’anticorps, de nombreuses questions sur l’acquisition, la force et la durée de l’immunité au nouveau coronavirus demeurent toutefois sans réponse. Il est crucial de remédier au problème, tant pour l’élaboration de politiques générales que pour la compréhension du degré d’immunité de chacun.
Par conséquent, le Groupe de travail a décidé de concevoir et de mettre en œuvre un programme de cycles de recherche rapides consacré à ces questions. Il étudiera donc des groupes de personnes précédemment infectées et non infectées, et collaborera avec les Instituts de recherche en santé du Canada afin de recruter les meilleurs scientifiques pour faire les travaux de laboratoire requis.
Les membres ont également convenu de la nécessité de créer et d’obtenir des tests sérologiques de première qualité dans un avenir proche. Déjà en cours, ces travaux relèvent directement du mandat du Groupe de travail et seront particulièrement utiles lorsque ces tests seront réalisés à l’échelle du pays.
Dans les prochains jours, les membres du Groupe et des experts externes régleront rapidement les détails de la mise en œuvre. Le Groupe se réunira de nouveau dans une semaine.