Huynh A, Arnold DM, Smith JW, Moore JC, Zhang A, Chagla Z, Harvey BJ, Stacey HD, Ang JC, Clare R, Ivetic N, Chetty VT, Bowdish DME, Miller MS, Kelton JG, Nazy I. Characteristics of anti-SARS-CoV-2 antibodies in recovered COVID-19 subjects. Viruses. Le 16 avril 2021;13(4):697. doi : 10.3390/v13040697.
Les résultats et/ou conclusions contenus dans cette recherche ne reflètent pas nécessairement les opinions de tous les membres du GTIC.
Dans un récent article de Viruses, le Pr Ishac Nazy de l’Université McMaster constate que les anticorps contre le spicule et le domaine de liaison du récepteur du SRAS-CoV-2 demeurent au moins six mois dans l’organisme, ce qui confirme les résultats de recherches semblables réalisées par d’autres chercheurs financés par le GTIC. Dans cette publication, le Pr Nazy caractérise les anticorps contre le SRAS-CoV-2 chez des patients rétablis de la COVID-19. Cette étude a été financée en partie par le Groupe de travail face à l’immunité contre la COVID-19, en collaboration avec les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC).
Principales conclusions
- La majorité des sujets rétablis possèdent des anticorps contre le spicule (S) et le domaine de liaison du récepteur (RBD, selon l’acronyme anglais) du SRAS-CoV-2 pendant au moins six mois.
- Les immunoglobulines G (IgG) contre la protéine S et le RBD du SRAS-CoV-2 étaient corrélées avec des taux élevés d’anticorps neutralisants.
L’étude portait sur 153 sujets qui avaient obtenu des résultats positifs au SRAS-CoV-2 à l’amplification en chaîne par polymérase après transcription inverse (RT-PCR) et qui se sont rétablis depuis, de même que 55 sujets qui avaient obtenu des résultats négatifs au RT-PCR, recrutés dans des hôpitaux de Hamilton, en Ontario. Dans cette étude transversale, les chercheurs ont prélevé du sang à divers moments chez les patients rétablis.
Au moyen d’un dosage d’immunoabsorption enzymatique (ELISA), les auteurs ont observé la présence d’immunoglobulines (Ig) G, d’IgA et d’IgM (qui sont tous des anticorps) du SRAS-CoV-2 contre la protéine spiculaire (S) et le domaine de liaison du récepteur (RBD, d’après l’acronyme anglais) chez 85,6 % des 153 sujets rétablis. Entre 60 et 120 jours suivant l’apparition des symptômes, on trouvait encore des IgG contre la protéine S du SRAS-CoV-2 chez tous les sujets rétablis alors soumis au test (n=23). Entre 120 et 180 jours, 91,7 % (n=60) des sujets rétablis alors soumis au test possédaient des IgG contre la protéine S du SRAS-CoV-2. Après 180 jours, 90,9 % des sujets soumis au test (n=11) étaient porteurs de cet anticorps, bien que les niveaux d’anticorps aient légèrement diminué. Les chercheurs ont observé la même tendance à l’égard des taux d’IgG contre le RBD, c’est-à-dire que sur une période de 180 jours, le nombre de porteurs de ces anticorps diminuait légèrement.
La cinétique des IgA et des IgM était considérablement différente. En effet, les taux d’IgA et d’IgM contre la protéine S et le RBD du SRAS-CoV-2 avaient atteint leur pic de zéro à 60 jours après l’apparition des symptômes et diminuaient sensiblement au fil du temps. Au bout de 180 jours, les taux d’IgA contre la protéine S et le RBD du SRAS-CoV-2 avaient diminué de 30 % et de 80 %, respectivement, mais les taux d’IgM contre les deux antigènes avaient baissé de 90 %. Ces tendances confirment les conclusions du Pr Andrés Finzi, de l’Université de Montréal, et de la Pre Renée Bazin, d’Héma-Québec, qui, dans une recherche financée par le GTIC, ont conclu que les taux d’IgM et d’IgA diminuaient beaucoup plus vite que ceux d’IgG.
Les auteurs ont également évalué la capacité de ces anticorps à neutraliser le SRAS-CoV-2 vivant. Les taux élevés d’IgG contre la protéine S et le RBD du SRAS-CoV-2 étaient corrélés avec les taux élevés d’anticorps neutralisants Anticorps qui se lient aux structures de surface d’un agent pathogène et qui l’empêchent de pénétrer dans les cellules hôtes pour les infecter. Ceux-ci étaient également détectés jusqu’à 180 jours après l’apparition des symptômes.
Les auteurs soulignent que la plupart des sujets rétablis de la COVID-19 étaient porteurs d’anticorps pendant au moins six mois. Ces résultats appuient les conclusions d’articles publiés dans les revues Science et Emerging Infectious Diseases, de même que celles de la recherche du Dr Daniel Kaufmann et du Pr Andrés Finzi dans laquelle ils ont établi que les lymphocytes B mémoires et les anticorps persistaient pendant au moins huit mois.