Ceci est un résumé, rédigé par les membres du Secrétariat du GTIC, de :
Stamatatos L, Czartoski J, Wan YH, Homad LJ, Rubin V, Glantz H, Neradilek M, Seydoux E, Jennewein MF, MacCamy AJ, Feng J, Mize G, De Rosa SC, Finzi A, Lemos MP, Cohen KW, Moodie Z, McElrath MJ, McGuire AT. mRNA vaccination boosts cross-variant neutralizing antibodies elicited by SARS-CoV-2 infection. Science. Le 25 mars 2021. doi: 10.1126/science.abg9175
Les résultats et/ou conclusions contenus dans cette recherche ne reflètent pas nécessairement les opinions de tous les membres du GTIC.
Les variants en émergence du SRAS-CoV-2 sont une grande source d’inquiétude, particulièrement les plus résistants comme celui d’abord détecté en Afrique du Sud (B.1.351). Dans une publication de la revue Science, le Pr Andrés Finzi, un chercheur de l’Université de Montréal financé par le GTIC, a aidé une équipe du Fred Hutchinson Cancer Research Center de Seattle à établir qu’après l’administration d’une seule dose du vaccin à ARNm, des participants qui avaient déjà été infectés par le SRAS-CoV-2 produisaient d’énormes quantités d’anticorps en mesure de neutraliser tous les variants en circulation, y compris le B.1.351.
Plusieurs variants viraux inquiétants ont émergé récemment. Ceux qui sont largement étudiés ont d’abord été détectés au Royaume-Uni (B.1.1.7), en Afrique du Sud (B.1.351) ainsi qu’au Brésil et au Japon (P.1). Ils contiennent des mutations particulières qui peuvent être associées à une transmissibilité accrue. Des études du monde entier ont décrit la résistance partielle du variant B.1.351 aux anticorps neutralisants produits en réponse aux variants auparavant en circulation, ce qui laisse croire que les vaccins actuels ne sont pas tout aussi efficaces contre ce variant.
Dans cette étude, l’équipe du Fred Hutchinson Cancer Research Center dirigée par le Pr Andrew McGuire a lancé l’hypothèse que les vaccins à ARNm étaient efficaces contre le variant B.1.351 après une seule dose chez des personnes infectées auparavant par le SRAS-CoV-2. Après avoir suivi une étude prolongée sur la COVID-19 réalisée à Seattle, à Washington, ces chercheurs indiquent que les anticorps des échantillons de sang prélevés avant la vaccination chez des personnes rétablies de l’infection par le SRAS-CoV-2 réussissaient bel et bien à neutraliser le virus parent, c’est-à-dire le virus Wuhan-Hu-1 d’abord détecté en Chine. Cependant, les anticorps tirés de ces prélèvements de sang effectués avant la vaccination étaient moins efficaces pour neutraliser le variant B.1.351, plus récent et plus résistant.
Des études ont démontré qu’une infection antérieure par le SRAS-CoV-2 produit généralement des taux beaucoup plus élevés d’anticorps après une dose de vaccin, même par rapport à des personnes qui n’ont jamais été infectées, mais qui en ont reçu deux doses. Les auteurs de cette publication expliquent qu’après avoir reçu une seule dose du vaccin à ARNm de Pfizer-BioNTech ou de Moderna, les participants qui avaient déjà été infectés par le SRAS-CoV-2 produisaient de grandes quantités d’anticorps capables de neutraliser le variant B.1.351. En fait, une seule dose du vaccin à ARNm stimulait jusqu’à 1 000 fois les titres neutralisants contre tous les variants testés et contre le SRAS-CoV-1. Cependant, les auteurs ont également constaté qu’une seconde dose du vaccin n’accroissait pas la capacité neutralisante des anticorps. En effet, les vaccins déclenchaient une réponse des anticorps capable de neutraliser les variants du SRAS-CoV-2 chez les personnes qui n’avaient jamais été infectées auparavant, mais dans une moindre mesure.
Les auteurs concluent que la plupart des personnes infectées auparavant profiteront d’une seule dose du vaccin de Pfizer-BioNTech ou de Moderna (on ne sait pas si d’autres vaccins produiront le même type de réponse), car elle accroîtra considérablement la réponse des anticorps neutralisants contre les variants pour lesquels le vaccin a été conçu, de même que contre les variants émergents. Ils estiment également qu’une seconde dose administrée de trois à quatre semaines plus tard ne stimule pas davantage les titres neutralisants chez des personnes infectées avant la vaccination. Selon eux, on pourrait retarder la seconde dose d’un vaccin à ARNm chez ces personnes s’il était possible de surveiller les titres d’anticorps neutralisants avant et après l’administration de la première dose du vaccin.