Par Mariana Bego
Plusieurs études ont récemment porté sur la protection contre la réinfection par le SRAS-CoV-2, le virus responsable de la COVID-19. Un récent article de The Lancet rend compte de la situation au Danemark, où 70 % de toute la population, qui s’élève à quatre millions d’habitants, ont subi un test de dépistage du SRAS-CoV-2 par PCR dans le cadre de la stratégie nationale de dépistage gratuite.
Les auteurs de l’Université de Copenhague ont extrait les données contenues dans la base de données de surveillance nationale danoise sur la COVID-19 pour suivre un demi-million de ces personnes pendant les première et deuxième vagues de la pandémie de SRAS-CoV-2 et évaluer les taux de réinfection. Pendant la première vague, seuls environ 2 % des habitants ont obtenu un test positif au SRAS-CoV-2 (environ 12 000 résultats positifs sur les 533 381 personnes soumises au dépistage). Des 525 339 personnes admissibles qui ont obtenu un résultat négatif pendant la première vague, environ 3 % ont été positifs pendant la deuxième vague (environ 17 000 résultats positifs). Seulement 72 personnes positives au test par PCR pendant la première vague de l’épidémie (0,65 %) ont été réinfectées pendant la deuxième vague. À partir de cette proportion, les auteurs ont calculé que la protection contre une nouvelle infection s’élève à environ 80 %.
Les chercheurs ont repris l’analyse en divisant les sujets par groupes d’âge et ont constaté que les personnes de 65 ans et plus qui avaient déjà été atteintes de la COVID-19 voyaient leur protection chuter sous les 50 %. Ils ont postulé que ce phénomène découle de la diminution de la fonction immunitaire liée à l’âge. Compte tenu de leur analyse, ils ont donc recommandé de vacciner les personnes de plus de 65 ans même si elles ont déjà été infectées, car la protection naturelle ne suffira pas nécessairement à conférer une protection contre la réinfection.
Les masques et la distanciation physique demeurent le meilleur moyen de prévenir la réinfection, car ce risque est directement proportionnel au nombre de particules virales auxquelles la personne est exposée. Les experts continuent de recommander que les personnes qui ont été atteintes par la maladie ou ont été vaccinées prennent des précautions pour limiter leur exposition.
Lisez leur article, en anglais, ici.
Une équipe de chercheurs de l’Université Cornell s’est demandé si la quantité et la qualité des anticorps contre le SRAS-CoV-2 différaient chez les enfants, les adolescents, les jeunes adultes et les personnes âgées. Leurs résultats ont été publiés dans un article de la revue JAMA Network de la semaine dernière. Pour rédiger leur article, ils ont étudié les résultats de plus de 30 000 tests de détection des anticorps du SRAS-CoV-2 tirés d’une seule plateforme. Ils ont exclu les nourrissons de moins d’un an afin de limiter la possibilité de transfert d’anticorps de la mère à l’enfant.
Contrairement aux études antérieures, les auteurs ont étudié des échantillons prélevés chez des personnes qui se rétablissaient de la COVID-19, se limitant à des patients asymptomatiques ou non hospitalisés légèrement malades, ce qui est plus représentatif de la population globale de patients pédiatriques atteints de la COVID-19.
Les prélèvements des enfants de un à dix ans et des adultes de 51 à 80 ans contenaient des taux d’anticorps spécifiques au SRAS-CoV-2 considérablement plus élevés que ceux des jeunes adultes de 19 à 39 ans. On ne sait pas pourquoi le groupe des 19 à 30 ans présentait des taux d’anticorps IgG contre le SRAS-CoV-2 plus bas que celui des enfants et des adultes plus âgés. Les résultats de cette étude indiquent également que les enfants plus jeunes acquièrent une réponse immunitaire anti–SRAS-CoV-2 plus forte que les adolescents et les jeunes adultes, non seulement pour ce qui est de son amplitude, mais également de la capacité fonctionnelle des anticorps à éliminer le virus. Les auteurs avancent que les différences entre les manifestations cliniques de la COVID-19 chez les patients enfants et adultes pourraient être partiellement associées aux réponses immunitaires liées à l’âge.
Lisez leur article, en anglais, ici.