Halvorson T, Ivison S, Huang Q, Ladua G, Yotis DM, Mannar D, Subramaniam S, Ferreira VH, Kumar D, Belga S, Levings MK. SARS-CoV-2 variants Omicron BA.4/5 and XBB.1.5 significantly escape T cell recognition in solid organ transplant recipients vaccinated against the ancestral strain. Transplantation. Le 28 novembre 2023; doi : 10.1097/TP.0000000000004873.
Les résultats ou les conclusions contenus dans l’étude ne reflètent pas nécessairement les points de vue de tous les membres du GTIC.
Les résultats d’une étude financée par le GTIC publiée dans la revue Transplantation ont donné un aperçu de la cinétique des réponses des lymphocytes T propres aux variants chez les receveurs d’une transplantation d’organe plein afin d’éclairer les directives cliniques et sanitaires auprès des populations immunodéprimées. L’étude a révélé que les vaccins à ARNm contre la souche originale du SRAS-CoV-2 stimulaient fortement les lymphocytes T, qui sont également réactifs (réactivité croisée) aux sous-lignées BA.4/5 et XBB.1.5 des souches Omicron. Cependant, la réponse aux souches Omicron était beaucoup moins marquée que celle à la souche originale. Cette étude était dirigée par Torin Halvorson, de l’Université de la Colombie-Britannique, en collaboration avec le Dre Deepali Kumar, du Réseau universitaire de santé.
Les chercheurs espéraient mieux comprendre les réponses des lymphocytes T chez les receveurs d’une transplantation d’organe plein, dont la réponse immunitaire à la vaccination contre la COVID-19 est déjà réduite.
Ils ont réalisé une étude prospective et quantifié la circulation des lymphocytes T CD4+ et CD8+ propres aux spicules contre la souche originale du SRAS-CoV-2, la sous-lignée BA.4/5 d’Omicron, et le variant XBB.1.5 chez 42 receveurs d’une transplantation de rein, de poumon ou de foie dans sept centres de soins tertiaires spécialisés en transplantation du Canada. Les participants ont été inscrits après avoir reçu une première dose de vaccin à ARNm monovalent contre la COVID-19 à compter de janvier 2021 et ont été suivis tout au long d’un calendrier de trois à quatre doses de vaccin à ARNm spiculaire contre la souche originale.
Les participants se sont soumis à un prélèvement de sang entier :
- six mois et un an* après la première dose;
- dans les deux semaines avant la deuxième dose;
- trois et six semaines après la deuxième dose;
- trois et six semaines après la troisième dose.
*Pour un sous-groupe de patients, le moment du prélèvement de l’échantillon un an après la première dose a été considéré comme le moment après la quatrième dose.
Les lymphocytes T ont été isolés de ces prélèvements de sang, puis stimulés par des protéines spiculaires provenant de la souche originale ou des souches Omicron de la COVID-19 pour évaluer et comparer l’activation des lymphocytes T.
Faits saillants
- Les vaccins contre la COVID-19 produisent des réponses importantes et durables des lymphocytes T propres aux sous-lignées BA.4/5, notamment après les deuxième et troisième doses du vaccin contenant la souche originale.
- Le sous-groupe de patients qui ont reçu une quatrième dose du vaccin contenant la souche originale a présenté une nouvelle augmentation des réponses des lymphocytes T des sous-lignées BA.4/5.
- Les réponses des lymphocytes T aux sous-lignées BA.4/5 du variant Omicron étaient plus faibles que les réponses à la souche originale.
- Les receveurs d’une transplantation de poumon qui prenaient de la prednisone et les personnes âgées présentaient de plus faibles réponses des lymphocytes T.
- Les réponses des lymphocytes T propres à la souche originale et aux souches BA.4/5 du SRAS-CoV-2 étaient fortement corrélées avec les anticorps antispiculaires en circulation, la force de cette corrélation étant amplifiée par une troisième dose.
- Il a fallu trois doses de vaccin contre la COVID-19 pour produire une réponse importante des lymphocytes T contre la nouvelle sous-lignée XBB.1.5 du variant Omicron.
L’étude a fourni la première caractérisation des réponses des lymphocytes T conférés par le vaccin contre la COVID-19 obtenue par dosage du marqueur induit par activation (MIA) chez les receveurs d’une transplantation d’organe plein, ce qui confirme les études selon lesquelles les receveurs d’une transplantation acquièrent une importante réponse des lymphocytes T après un vaccin à ARNm. Cette réponse, qui persiste au fil du temps, est renforcée par les doses de rappel. Cependant, les chercheurs démontrent à l’aide du dosage par MIA que la reconnaissance croisée des sous-lignées BA.4/5 et XBB.1.5 est altérée chez les receveurs d’une transplantation. Les dosages par MIA peuvent détecter de rares populations de lymphocytes T et ont généralement une forte sensibilité, ce qui leur permet de déceler de petites différences.
Les chercheurs n’ont pas été en mesure de tirer des conclusions dans la population générale, car l’étude n’incluait pas de sujets témoins en santé. La taille de l’échantillon était également insuffisante pour évaluer si les réponses du dosage par MIA pouvaient prédire les infections ou les hospitalisations subséquentes.