Nantel S, Sheikh-Mohamed S, Chao GYC, Kurtesi A, Hu Q, Wood H, Colwill K, Li Z, Liu Y, Seifried L, Bourdin B, McGeer A, Hardy WR, Rojas OL, Ostrowski MA, Brockman MA, Piccirillo CA, Quach C, Rini JM, Gingras A-C, Decaluwe H, Gommerman JL. Comparison of Omicron breakthrough infection versus monovalent SARS-CoV-2 intramuscular booster reveals differences in mucosal and systemic humoral immunity. medRxiv. Le 29 septembre 2023. doi : https://doi.org/10.1101/2023.09.22.23295541.
Les résultats ou les conclusions contenus dans l’étude ne reflètent pas nécessairement les points de vue de tous les membres du GTIC.
Une étude financée par le GTIC, parue en prépublication et qui n’a donc pas encore été révisée par un comité de lecture, a établi que les personnes qui ont reçu deux doses de vaccin et contracté une infection postvaccinale par Omicron produisaient plus d’anticorps IgA du SRAS-CoV-2 contre les protéines antispiculaires et RBD dans leur salive que les personnes qui ont reçu trois doses de vaccin et n’ont jamais contracté d’infection postvaccinale. Les anticorps IgA du SRAS-CoV-2 produits après une infection postvaccinale entraînaient également une réaction croisée avec d’autres variants, y compris la souche ancestrale du SRAS-CoV-2 et même le SRAS-CoV-1. Cette étude était dirigée par la Pre Jennifer Gommerman de l’Université de Toronto, en collaboration avec d’autres chercheurs financés par le GTIC : Dre Allison McGeer (Sinai Health), Dr Mario Ostrowski (Université de Toronto), Pr Mark Brockman (Université Simon Fraser), Pr Ciriaco Piccirillo (Université McGill), Dre Caroline Quach (Université de Montréal), Pre Anne-Claude Gingras (Université de Toronto) et Dre Hélène Decaluwe (Université de Montréal).
L’étude visait à comparer les réponses immunitaires des personnes qui avaient reçu deux doses d’un vaccin à ARNm approuvé par Santé Canada par voie intramusculaire, suivies d’une infection postvaccinale par Omicron, à des personnes qui avaient reçu trois doses de vaccin sans contracter d’infection postvaccinale par Omicron. Deux groupes ont été recrutés dans le cadre de cette étude : des personnes qui avaient contracté le SRAS-CoV-2 avant d’être vaccinées et des personnes qui n’avaient jamais contracté d’infection par le SRAS-CoV-2 avant la vaccination. Cette étude suivait les deux groupes pour évaluer les réponses immunitaires cellulaires (lymphocytes T) et humorales (anticorps) après une infection postvaccinale par Omicron ou une troisième dose de vaccin.
Faits saillants
- Les personnes qui n’avaient jamais été infectées et qui avaient reçu deux doses de vaccin, puis avaient contracté une infection postvaccinale par Omicron, possédaient des anticorps neutralisants plus forts et plus étendus contre les anticorps des spicules et du domaine de liaison du récepteur (RBD) du SRAS-CoV-2 que celles qui avaient reçu seulement deux ou trois doses de vaccin (sans être infectées).
- Les personnes qui avaient contracté une infection par le SRAS-CoV-2 avant la vaccination, puis avaient reçu deux doses de vaccin et contracté une infection postvaccinale par Omicron, possédaient des taux d’anticorps IgG et IgA plus élevés que les personnes qui avaient reçu deux doses de vaccin. Cependant, leurs taux d’anticorps IgG et IgA étaient comparables à ceux des personnes qui avaient reçu trois doses de vaccin et n’avaient pas contracté d’infection postvaccinale.
- Dans les deux groupes (les personnes qui avaient déjà été infectées et celles qui ne l’avaient jamais été), les personnes qui avaient reçu deux doses de vaccin et contracté une infection postvaccinale par Omicron présentaient des réponses immunitaires aux lymphocytes T supérieures à celles qui avaient reçu trois doses de vaccin.
- Les personnes qui avaient reçu deux doses de vaccin et qui avaient contracté une infection postvaccinale par Omicron produisaient plus d’anticorps IgA antispiculaires et RBD du SRAS-CoV-2 dans leur salive que celles qui en avaient reçu trois doses et n’avaient pas contracté d’infection postvaccinale. Les anticorps IgA du SRAS-CoV-2 présents dans la salive, produits après une infection postvaccinale, entraînaient également une réaction croisée avec d’autres variants, y compris la souche sauvage du SRAS-CoV-2 et même le SRAS-CoV-1.
Cette étude fait ressortir l’importance des vaccins de rappel continus chez les personnes infectées ou non par le SRAS-CoV-2 auparavant. Selon ces résultats, la vaccination intranasale, qui imiterait l’exposition muqueuse pour induire des anticorps neutralisants dans les voies respiratoires supérieures, pourrait être précieuse pour accroître et élargir l’immunité prolongée contre le SRAS-CoV-2 et ses variants.
Les échantillons de participants ont été obtenus en 2020 dans le cadre de l’étude REInfection in COVID-19 Estimation of Risk (RECOVER, ou réinfection en cas d’estimation du risque de COVID-19) financée par le GTIC et la Biobanque CoVaRR-Net (Coronavirus Variants Rapid Response Network, ou Réseau de réponse rapide aux variants du coronavirus). Les participants qui avaient contracté une infection postvaccinale par Omicron s’étaient soumis aux prélèvements d’échantillon entre décembre 2021 et janvier 2022.
Dans la cohorte RECOVER, les travailleurs de la santé infectés par la souche sauvage du SRAS-CoV-2 avant la vaccination ont été recrutés dans cinq hôpitaux universitaires et des centres de vaccination du Montréal métropolitain, au Québec, après un résultat PCR positif au SRAS-CoV-2. Dans la Biobanque CoVaRR-Net, des adultes en santé de la région du Grand Toronto, en Ontario, qui n’avaient pas été infectés par la COVID-19 avant la vaccination, ont été recrutés et ont fourni un échantillon de sang et de salive à l’Université de Toronto et Unity Health.