Ce texte, rédigé par des membres du secrétariat du GTIC, résume les cinq présentations données lors de la séance simultanée intitulée Sérosurveillance pancanadienne dans le cadre de la réunion scientifique du GTIC qui s’est déroulée à Vancouver du 8 au 10 mars 2023.
Les résultats ou les conclusions contenus dans l’étude ne reflètent pas nécessairement les points de vue de tous les membres du GTIC.
Les études financées par le GTIC qui surveillent la séroprévalence attribuable à l’infection ou conférée par la vaccination au fil du temps sont essentielles et continueront de l’être pour comprendre la propagation du virus. Elles sont également capitales pour déterminer quelles populations risquent d’être plus vulnérables à l’infection, à une maladie grave ou à la mort. Nous résumons ici les résultats des cinq présentations données lors de la séance simultanée intitulée Sérosurveillance pancanadienne, dans le cadre de la Réunion scientifique du GTIC qui s’est déroulée à Vancouver du 8 au 10 mars 2023. Les équipes de chercheurs, qui ont présenté les données de séroprévalence de diverses tranches d’âge, de diverses régions et des différentes phases de la pandémie en fonction du nombre de doses de vaccin administrées, ont proposé une vaste vision de la séroprévalence au pays.
1. Présentatrice et cochercheuse du GTIC : DreTanya Murphy, The evolution of population immunity to SARS-CoV-2 – a time-series study of seroprevalence in Canada, 2020-2022
Le GTIC a collaboré avec sept grands projets en population au Canada pour regrouper les données de séroprévalence. Les estimations de la séropositivité aux anticorps antinucléocapsidiques (acquis par l’infection) et antispiculaires (conférés à la fois par la vaccination et par l’infection) ont été obtenues au moyen d’un modèle bayésien multiniveau selon des répartitions bêta-binominales.
- En novembre 2021, 9 % des Canadiens présentaient une immunité acquise par l’infection par le SRAS-CoV-2. La séroprévalence a augmenté rapidement après l’apparition des variants Omicron. Ainsi, au 15 mars 2023, 76 % des Canadiens possédaient des anticorps détectables contre l’infection.
- Le taux d’augmentation pendant l’ère Omicron a varié entre un point culminant de 11 % par mois à la fin de janvier 2022 et des creux d’environ 3 % à 4 % par mois en mars et en juin 2022.
- La hausse rapide des anticorps acquis par l’infection a été observée dans tout le Canada, mais était plus prononcée dans les groupes les plus jeunes (de 17 à 24 ans) et dans les provinces de l’Ouest, soit le Manitoba, la Saskatchewan, l’Alberta et la Colombie-Britannique.
2. Présentatrice et cochercheuse du GTIC : PreSheila O’Brien, To monitor infection and vaccination mediated SARS-CoV-2 antibodies in a healthy population over the course of the pandemic
La Société canadienne du sang a rendu compte de la séroprévalence de 631 011 adultes différents qui ont donné du sang entre mai 2020 et décembre 2022 au Canada (sauf au Québec et dans les Territoires).
- Presque tous les donneurs étaient vaccinés en 2021. La séropositivité antispiculaire a révélé une forte adoption des vaccins.
- La séroprévalence du SRAS-CoV-2 attribuable à l’infection est demeurée faible jusqu’en 2022. Malgré les forts taux de vaccination, la séroprévalence attribuable à l’infection a augmenté rapidement après l’arrivée des variants Omicron. Les groupes les plus jeunes (de 17 à 24 ans) présentaient la séroprévalence attribuable à l’infection la plus élevée, suivis de ceux de 25 à 39 ans, de 40 à 59 ans, puis de 60 ans et plus entre mai 2020 et décembre 2022.
- La séroprévalence attribuable à l’infection était plus élevée dans les provinces de l’Ouest.
- La racialisation et la défavorisation matérielle étaient d’importants prédicteurs de taux d’infection élevés.
- Il est important de maintenir une surveillance continue de la séroprévalence pour orienter les politiques sanitaires.
Les personnes qui choisissent de donner du sang sont généralement en bonne santé et plus susceptibles d’habiter dans des régions urbaines populeuses. Les pourcentages sont corrigés pour tenir compte des caractéristiques des tests et de la répartition de la population.
3. PrPatrick Brown, présentateur, et Pr Prabhat Jha, cochercheur du GTIC : Seroprevalence of SARS-CoV-2 in a representative Canadian adult cohort during the Omicron waves
Environ 30 690 personnes ont été soumises au dépistage de la séroprévalence pancanadienne conférée à la fois par l’infection et par la vaccination pendant les six phases de l’étude pancanadienne Ab-C financée par le GTIC, réalisée entre mars 2020 et décembre 2022.
- Environ 13 % d’adultes seulement possédaient des anticorps attribuables à l’infection avant l’arrivée des variants Omicron.
- Environ 36 % des participants présentaient des anticorps contre l’infection par le variant BA.1/1.1 d’Omicron.
- Le variant BA.2/5 d’Omicron était responsable d’une augmentation marquée des infections, pour une séroprévalence cumulative de près de 78 %.
- Il a été établi qu’environ 25 millions d’adultes canadiens avaient été infectés, même si plus de 30 millions avaient reçu au moins deux doses de vaccin. Les taux d’immunité hybride sont donc élevés.
- Les taux de décès hebdomadaires attribuables à la COVID-19 étaient plus faibles pendant la période du variant BA.2/5 d’Omicron que pendant celle du variant BA.1/1.1.
- La vaccination administrée il y a plus de six mois, particulièrement chez les adultes âgés, demeurait le principal facteur de vulnérabilité aux infections.
- Il est essentiel de poursuivre les études épidémiologiques en cours (enquêtes de séroprévalence, études de mortalité) pour orienter les programmes de vaccination et accumuler des données sur la COVID longue.
4. Présentatrice et cochercheuse du GTIC : PreMaureen Anderson, Saskatchewan SARS-CoV-2 population-based seroprevalence study: Highlights and lessons learned
Les échantillons de sérum résiduel prélevés chez des participants de la Saskatchewan (n = 21 907) ont fait l’objet de tests d’anticorps au SRAS -CoV-2 au cours de trois périodes (mai à décembre 2020; octobre à décembre 2021; janvier à juin 2022). Tous les échantillons ont été soumis au dépistage des anticorps IgG contre les protéines spiculaires et nucléocapsidiques du SRAS -CoV-2. De plus, des tests de microneutralisation ont été réalisés sur 580 échantillons contre la souche originale du SRAS-CoV-2, de même que contre les souches Delta et Omicron.
- Des anticorps antispiculaires et antinucléocapsidiques plus élevés entraînent une meilleure neutralisation de la souche originale du SRAS-CoV2-2, ainsi que des souches Delta et Omicron.
- Des différences ont été observées dans les titres d’anticorps antispiculaires et les titres de neutralisation lors des diverses vagues d’infection. Ce peut être attribuable à une combinaison de vaccination et d’infections.
- Les échantillons positifs à la fois aux anticorps antispiculaires et antinucléocapsidiques présentaient les réponses immunitaires et les titres de neutralisation les plus marqués par rapport aux échantillons positifs au spicule seulement, ce qui laisse croire à la supériorité de l’immunité hybride pour neutraliser le virus.
5. Présentateur et cochercheur du GTIC : PrDerek Stein, Riding high: SARS-CoV-2 seroprevalence, vaccination, and breakthrough infections in Manitoba, Canada
La proportion de Manitobains exposés à la COVID-19 a été évaluée en fonction du sexe, de l’âge et de la région géographique tout au long de la pandémie. Le déploiement des vaccins et l’affaiblissement de l’immunité ont également fait l’objet d’une surveillance pour estimer les proportions d’infections postvaccinales pendant les vagues Delta et Omicron.
- La séroprévalence attribuable à l’Infection est demeurée faible jusqu’en 2021, puis a été suivie d’un pic soudain au début de 2022, qui a coïncidé avec la vague Omicron. Les enfants de 0 à 19 ans présentaient la séroprévalence la plus élevée de tous les groupes d’âge en 2022. Pendant cette période, les personnes de 60 ans et plus possédaient la séroprévalence la plus faible.
- Les infections postvaccinales et les hospitalisations étaient associées à l’affaiblissement des anticorps pendant la vague Delta. Les personnes qui ont contracté des infections postvaccinales présentaient un taux d’anticorps médian ≤645 BAU/mL et les personnes hospitalisées, un taux d’anticorps médian ≤150 BAU/mL.