Ce texte, rédigé par des membres du secrétariat du GTIC, résume l’article suivant :
Tauzin A, Nicolas A, Ding S, Benlarbi M, Medjahed H, Chatterjee D, Dionne K, Gong SY, Gendron-Lepage G, Bo Y, Perreault J, Goyette G, Gokool L, Arlotto P, Morrisseau C, Tremblay C, Martel-Laferrière V, De Serres G, Levade I, Kaufmann DE, Côté M, Bazin R, Finzi A. Spike recognition and neutralization of SARS-CoV-2 Omicron subvariants elicited after the third dose of mRNA vaccine. Cell Rep. Le 31 janvier 2023;42(1):111998. doi : 10.1016/j.celrep.2023.111998.
Les résultats ou les conclusions contenus dans l’étude ne reflètent pas nécessairement les points de vue de tous les membres du GTIC.
D’après les résultats d’une étude partiellement financée par le GTIC et publiés dans Cell Reports, les personnes infectées par le SRAS-CoV-2 avant ou après la vaccination possèdent de meilleures réponses des anticorps que les personnes vaccinées qui n’ont jamais été infectées. Ainsi l’immunité hybride produit de meilleures réponses immunitaires contre le virus original, ses variants et ses sous-variants. L’équipe a également observé que les glycoprotéines spiculaires BA.4/5 et BQ.1.1 étaient plus résistantes à la neutralisation que les autres sous-variants Omicron, même après trois doses de vaccin contre le SRAS-CoV-2. L’étude était une collaboration entre les Prs Andrés Finzi de l’Université de Montréal et Renée Bazin d’Héma-Québec, conjointement avec le Dr Daniel Kaufmann de l’Université de Montréal.
Quarante-cinq personnes ont participé à l’étude. Chacune a attendu 16 semaines entre les deux premières doses de vaccin et a reçu sa dose de rappel sept mois plus tard. La cohorte était composée de :
- 15 personnes qui n’avaient jamais été infectées par le SRAS-CoV-2;
- 15 personnes qui avaient été infectées pendant la première vague de COVID-19 au début de 2020 (par le virus sauvage original), avant la vaccination;
- 15 personnes qui ont été vaccinées, puis ont contracté l’infection (infection postvaccinale) entre la mi-décembre 2021 et mai 2022, lorsque les variants Omicron (BA.1 et BA.2) dominaient au Québec.
Faits saillants
- Le taux d’anticorps anti-IgG spécifiques au domaine de liaison du récepteur (RBD) a beaucoup diminué dans tous les groupes, mais encore davantage chez les personnes qui n’avaient jamais contracté le SRAS-CoV-2. Cependant, quatre mois après la troisième dose de vaccin, les différences d’anticorps anti-IgG observées n’étaient pas significatives entre les personnes qui n’avaient jamais été infectées, celles qui avaient contracté une infection postvaccinale et celles qui avaient été infectées avant la vaccination. Quatre mois après la troisième dose, l’avidité des interactions entre ces anticorps et le virus avait légèrement diminué chez les personnes qui n’avaient jamais été infectées, mais demeurait stable chez celles qui avaient déjà été infectées ou avaient contracté une infection postvaccinale.
- Quatre mois après la dose de rappel, le taux de lymphocytes B propres au RBD en circulation avait beaucoup diminué chez les personnes qui n’avaient jamais été infectées par le SRAS-CoV-2, mais pas chez celles qui possédaient une immunité hybride (qui avaient contracté une infection postvaccinale ou avaient été infectées avant la vaccination). Cependant, on a constaté une augmentation des lymphocytes B propres au RBD chez les personnes qui avaient contracté une infection postvaccinale, plus élevée lorsque cette infection était récente.
- La capacité de reconnaître et de neutraliser les spicules du virus sauvage et de divers sous-variants Omicron était très réduite chez les personnes qui n’avaient jamais contracté le SRAS-CoV-2 ou qui avaient déjà été infectées. La seule exception portait sur le spicule du sous-variant BQ.1.1, dont le taux est demeuré stable chez les personnes qui avaient déjà été infectées. Chez celles qui avaient contracté une infection postvaccinale, le taux de spicules reconnus demeurait plus stable que dans les autres groupes et correspondait au même pourcentage que dans le groupe infecté auparavant à l’égard de toutes les glycoprotéines spiculaires testées. Il est à souligner que, dans tous les groupes, les spicules des variants BA.4/5 et BQ.1.1 étaient toujours moins reconnus que les spicules de la souche sauvage ou d’autres sous-variants Omicron.
- Une faible activité ou l’absence d’activité neutralisante a été décelée contre les protéines spiculaires des sous-variants Omicron chez la plupart des personnes qui n’avaient jamais été infectées. Chez celles qui avaient déjà été infectées ou qui avaient contracté une infection postvaccinale, même si l’activité neutralisante était plus élevée, les protéines spiculaires des sous-variants BA.4/5, BA.2.75, BA.4.6 et BQ.1.1 étaient également beaucoup moins neutralisées que celles de la souche sauvage et, dans certains cas, celles du sous-variant BA.2.