Ce texte, rédigé par des membres du secrétariat du GTIC, résume l’article suivant :
Park H, Linthwaite B, Dussault C, Halavrezos A, Chalifoux S, Sherman J, Del Balso L, Buxton JA, Cox J, Kronfli N. Factors associated with changes in illicit opioid use during the COVID-19 pandemic among incarcerated people who use drugs in Quebec, Canada. Int J Prison Health. Le 19 décembre 2022. doi : https://doi.org/10.1108/IJPH-06-2022-0038.
Les résultats ou les conclusions contenus dans l’étude ne reflètent pas nécessairement les points de vue de tous les membres du GTIC.
Une étude financée par le GTIC, publiée dans l’International Journal of Prisoner Health, a révélé qu’environ 59 % des personnes incarcérées utilisatrices de drogues ont déclaré une diminution de leur consommation illégale d’opioïdes depuis le début de la pandémie en mars 2020. Les personnes qui déclaraient avoir vécu avec d’autres avant leur incarcération ou qui avaient des antécédents de surdose étaient plus susceptibles d’avoir réduit leur consommation illégale d’opioïdes pendant la pandémie. Cette étude était dirigée par la Dre Nadine Kronfli, de l’Université McGill.
Faits saillants
- La majorité des participants (72 sur 123; 59 %) ont déclaré avoir réduit leur consommation illégale d’opioïdes depuis mars 2020. Ce phénomène peut être attribuable à la moins grande disponibilité des opioïdes, à des inquiétudes relativement au risque (répété) de surdose et à la connaissance de l’existence de lots plus toxiques pendant la pandémie.
- Certains facteurs étaient associés de manière significative à la consommation réduite d’opioïdes illégaux :
- Un âge plus jeune, de 18 à 39 ans
- La vie dans un ménage composé d’au moins deux personnes
- Des antécédents de surdose depuis mars 2020
- Par rapport aux personnes qui habitaient seules, celles qui habitaient avec d’autres étaient 30 % plus susceptibles de déclarer une diminution de leur consommation illégale d’opioïdes depuis le début de la pandémie. Ainsi, les personnes qui avaient été victimes de surdose d’opioïdes depuis mars 2020 étaient 9 % plus susceptibles de déclarer une diminution de leur consommation illégale d’opioïdes que les autres.
Les chercheurs ont conclu qu’il était nécessaire de donner accès à un traitement par agonistes opioïdes et à d’autres services de réduction des méfaits dans les pénitenciers et de planifier les libérations de manière à prévenir les surdoses et les décès au sein de cette population vulnérable.
Une étude observationnelle transverse a été réalisée auprès d’hommes incarcérés de 18 ans et plus de trois pénitenciers provinciaux du Québec, où ils purgeaient une peine de moins de deux ans. Au total, 123 hommes incarcérés (d’un âge médian de 37 ans et dont 76 % étaient blancs) y ont participé entre le 19 janvier et le 15 septembre 2021. Dans l’ensemble, les participants avaient un âge médian de 37 ans. Les trois quarts (76 %) se disaient blancs. La moitié (50 %) déclarait un revenu annuel brut personnel inférieur à 30 000 $ CA et 60 % affirmaient habiter avec au moins une autre personne avant leur incarcération. Environ le quart (23 %) a indiqué avoir été victime de surdose d’opioïde depuis mars 2020. Plus du tiers (35 %) de ces prisonniers avait passé plus de 50 % de leur temps dans un pénitencier provincial du Québec depuis mars 2020, tandis que 26 % avaient été incarcérés depuis moins de quatre semaines.
Les participants ont rempli des questionnaires autoadministrés qui ont été recueillis par l’équipe de recherche afin de préserver la confidentialité, ce qui peut avoir limité les biais.