Ce texte, rédigé par des membres du secrétariat du GTIC, résume l’article suivant :
Tauzin A, Gong SY, Chatterjee D, Ding S, Painter MM, Goel RR, Beaudoin-Bussières G, Marchitto L, Boutin M, Laumaea A, Okeny J, Gendron-Lepage G, Bourassa C, Medjahed H, Goyette G, Williams JC, Bo Y, Gokool L, Morrisseau C, Arlotto P, Bazin R, Fafard J, Tremblay C, Kaufmann DE, De Serres G, Richard J, Côté M, Duerr R, Martel-Laferrière V, Greenplate AR, Wherry EJ, Finzi A. A boost with SARS-CoV-2 BNT162b2 mRNA vaccine elicits strong humoral responses independently of the interval between the first two doses. Cell Rep. Le 25 octobre 2022;41(4):111554. doi : 10.1016/j.celrep.2022.111554.
Les résultats ou les conclusions contenus dans l’étude ne reflètent pas nécessairement les points de vue de tous les membres du GTIC.
Dans une étude financée partiellement par le GTIC et publiée dans la revue Cell Reports, les Prs Renée Bazin d’Héma-Québec et Andrés Finzi de l’Université de Montréal démontrent qu’une troisième dose de vaccin conférait de vigoureuses réponses des anticorps, quel que soit l’intervalle entre les première et deuxième doses. De plus, ce groupe de chercheurs a confirmé ses observations antérieures : contrairement à la baisse rapide observée quelques mois après une dose de rappel chez les personnes qui n’avaient jamais été infectées par le SRAS-CoV-2, l’immunité hybride était liée à des réponses humorales plus longues et plus vigoureuses.
Les chercheurs ont évalué en profondeur les réponses des anticorps induites après les deuxième et troisième doses des vaccins à ARNm. En raison du peu de vaccins disponibles au début des campagnes nationales de vaccination, l’intervalle entre les deux premières doses de vaccin a dépassé les recommandations du fabricant. En effet, au lieu des trois à quatre semaines préconisées, l’intervalle pouvait atteindre 16 semaines. Les résultats précoces de ce groupe ont été les premiers à établir que cet intervalle plus long peut avoir favorisé des réponses immunitaires plus matures et plus vigoureuses (1). Cependant, les retombées relatives de cet avantage précoce tiré d’un plus long intervalle entre les doses n’étaient pas claires par rapport aux autres doses de rappel.
Faits saillants
- Deux doses de vaccin conféraient des réponses vigoureuses des anticorps contre la souche originale et les variants Delta et Omicron à la fois chez les personnes qui n’avaient jamais contracté la COVID-19 et chez celles qui avaient déjà été infectées, mais elles déclinaient rapidement sur une période de quatre mois. Cependant, dès quatre semaines après la troisième dose, les réponses des anticorps retrouvaient les pics observés auparavant. Ces pics tendaient à diminuer quatre mois plus tard.
- Après trois doses de vaccin, les personnes qui avaient déjà été infectées présentaient une neutralisation et une clairance anticorps-dépendante des cellules infectées plus efficaces que celles qui n’avaient jamais contracté la COVID-19. L’analyse de la fonction des anticorps a démontré que l’infection préparerait le système immunitaire autrement que la vaccination.
- La troisième dose conférait une stimulation importante chez les personnes vaccinées après un court intervalle entre les première et deuxième doses (trois à quatre semaines plutôt que 16). Ce constat était confirmé par la quantité globale d’anticorps IgG anti-RBD et par les fonctions associées, telles que l’avidité des anticorps et la clairance anticorps-dépendante des cellules infectées.
- Pourtant, malgré la vigoureuse stimulation des réponses immunitaires dans le groupe vacciné après un intervalle court, de trois à quatre mois après la troisième dose, les personnes qui avaient reçu leur dose de rappel après un intervalle plus long présentaient encore une neutralisation beaucoup plus marquée contre les variants Omicron BA.4 et BA.5.
1. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34953513/ et https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/35216664/.