Papenburg J, Campbell JR, Caya C, Dion C, Corsini R, Cheng MP, Menzies D et Yansouni CP. Adequacy of serial self-performed SARS-CoV-2 rapid antigen-detection testing for longitudinal mass screening in the workplace. medRxiv. 2022; 1er janv. doi: 10.1101/2022.02.10.22270805
Patriquin G, LeBlanc JJ, Williams C, Hatchette TF, Ross J, Barrett L et Davidson R. Comparison between nasal and nasopharyngeal swabs for SARS-CoV-2 rapid antigen detection in an asymptomatic population, and direct confirmation by RT-PCR from the residual buffer. Microbiology Spectrum. 2022; 16 févr. doi : 10.1128/spectrum.02455-21
Les résultats et/ou conclusions contenus dans cette recherche ne reflètent pas nécessairement les opinions de tous les membres du GTIC.
Le Canada a choisi de rendre largement accessibles les tests antigéniques rapides pour le dépistage de la COVID-19. Ces tests, dits « rapides » parce qu’ils peuvent détecter une infection active au SRAS-CoV-2 en moins d’une heure, ne font pourtant pas l’unanimité. Certains s’interrogent encore sur la précision des tests – que l’on utilise souvent sur soi-même – et leur capacité de détecter les infections asymptomatiques. Des experts du GTIC, soient les Drs Jesse Papenburg, Matthew Cheng et Cedric Yansouni du Centre universitaire de santé McGill, ainsi que la Dre Lisa Barrett de l’Université Dalhousie, ont donc entrepris deux études distinctes visant à évaluer leur utilité dans différents contextes.
Des résultats sujets à interprétation
Puisque les tests antigéniques rapides sont des analyses que l’on fait soi-même, nous n’avons pas la certitude qu’ils sont toujours bien utilisés ou que les résultats sont interprétés correctement. Dans le cadre d’une étude prépubliée, n’ayant pas encore été révisée par un comité de lecture, les Drs Papenburg, Cheng et Yansouni ont évalué la qualité des résultats de tests antigéniques rapides utilisés par les participants dans divers lieux de travail de Montréal éprouvant une flambée des cas de COVID-19. Les tests ont été déployés pour dépister en série tous les employés d’une entreprise après que l’unité de santé publique locale ait alerté l’équipe de l’étude de la présence d’au moins deux cas actifs confirmés dans les locaux. Lors des quatre visites effectuées pendant l’étude, les participants ont été soit aidés à utiliser le test par des professionnels formés, soit invités à l’effectuer eux-mêmes avec une supervision étroite. La plupart des utilisateurs ont exécuté correctement les étapes de la procédure. Toutefois, les chercheurs ont constaté que l’exactitude de l’interprétation des résultats par les utilisateurs dépendait de l’intensité de la couleur de la bande affichée dans la fenêtre – c’est-à-dire qu’une bande de couleur pâle était plus susceptible d’être interprétée, à tort, comme un résultat négatif.
Des instructions modifiées pour faciliter l’interprétation des résultats
En réalisant que le « Guide de référence rapide » fourni par le fabricant n’était pas toujours bien compris par les participants, Papenburg et coll. ont créé leur propre « Guide de référence rapide modifié ». Ce guide modifié a permis d’améliorer l’exactitude de l’interprétation des résultats, qui a atteint un niveau comparable à celui des technologues professionnels. Tandis que les employés réintègrent les milieux de travail, il est essentiel de s’assurer que les gens utilisent adéquatement les tests antigéniques rapides pour que leur déploiement soit efficace. Il pourrait donc être utile de fournir aux utilisateurs des instructions personnalisées qui clarifient les étapes cruciales de la procédure et de l’aide pour interpréter les divers résultats possibles, comme l’ont fait Papenburg et coll. Pour accéder au guide modifié, cliquez ici.
Une précision qui dépend de la charge virale
Une autre étude réalisée en Nouvelle-Écosse, dirigée par la Dre Barrett, consistait à comparer directement l’efficacité des tests antigéniques rapides par écouvillonnage nasal avec celle des tests effectués par écouvillonnage nasopharyngé (prélèvement effectué par des professionnels, plus profondément dans le nez). L’étude a été réalisée dans un centre de dépistage communautaire pour les personnes asymptomatiques. Cette étude a révélé que la sensibilitéELa sensibilité est une mesure qui indique la capacité du test de diagnostiquer correctement un cas positif. des tests antigéniques rapides par écouvillonnage nasal était de 88 % par rapport à celle des tests par écouvillonnage nasopharyngé. Quelques observations dignes de mention :
- Chez les personnes qui étaient infectées, mais dont la charge virale était plus faible, le test rapide antigénique par écouvillonnage nasal était plus susceptible de produire un diagnostic erroné. La sensibilité du test augmente progressivement, à mesure que la charge virale augmente.
- En général, si un test antigénique rapide par écouvillonnage nasal donne un résultat positif, il faut prélever un autre échantillon nasal pour confirmer le résultat à l’aide d’un test PCR. Toutefois, répondant à un second objectif de l’étude, l’équipe a constaté qu’il était possible d’effectuer un test PCR confirmatif directement à l’aide du reste de la solution tampon du test antigénique rapide, ce qui élimine le besoin d’un deuxième prélèvement.
Les deux études se sont déroulées pendant le printemps et l’été 2021 et portaient sur le test antigénique rapide Panbio™ COVID-19 Ag de la société Abbott.
Pour en savoir plus sur les tests de dépistage de la COVID-19, cliquez ici et consultez notre Foire aux questions.
Les Canadiens sont maintenant nombreux à bien connaître la procédure à suivre pour utiliser un test antigénique rapide. Le diagramme ci-dessous illustre les étapes habituelles :
Étape 1 – Prélèvement de l’échantillon
On prélève un échantillon nasal à l’aide de l’écouvillon stérile fourni.
Étape 2 – Application de la procédure de test
On submerge l’écouvillon dans une solution tampon pour extraire le SRAS-CoV-2 (s’il est présent). Après avoir laissé reposer le mélange, on transfère le liquide obtenu dans le puits du dispositif à l’aide d’une buse. Le liquide migrera dans la membrane du dispositif et les antigènes présents dans l’échantillon se lieront alors aux anticorps dans le dispositif pour former des complexes antigène-anticorps. La réaction dure de 15 à 30 minutes (selon les instructions du fabricant). Après ce délai, on peut lire le résultat.
Étape 3 – Interprétation des résultats
Si deux lignes apparaissent dans les fenêtres T (test) et C (contrôle), le résultat est positif. Cela signifie que l’échantillon est positif au SRAS-CoV-2 et que la personne est très probablement infectée. Il est possible de déclarer un résultat positif à un bureau de santé publique régional, provincial ou territorial. Si une seule ligne apparaît, dans la fenêtre C (contrôle), le résultat est négatif et il est très probable que la personne ne soit pas infectée. *Il est important de savoir qu’une personne infectée peut obtenir un résultat négatif si la charge virale est inférieure au niveau détectable. Cela dit, en présence de symptômes, il faut malgré tout s’isoler et suivre les directives de santé publique locales. Pour revérifier la présence de l’infection, il est possible de refaire le test après quelques jours. Si aucune ligne n’apparaît, ou qu’une ligne pâle apparaît dans la fenêtre T seulement, le résultat est invalide.