Duarte N, Yanes-Lane M, Arora RK, Bobrovitz N, Liu M, Bego MG, Yan T, Cao C, Gurry C, Hankins CA, Cheng MP, Gingras AC, Mazer BD, Papenburg J, Langlois MA, Adapting Serosurveys for the SARS-CoV-2 Vaccine Era, Open Forum Infectious Diseases, Volume 9, Issue 2, février 2022, ofab632, doi: https://doi.org/10.1093/ofid/ofab632
Les résultats et/ou conclusions contenus dans cette recherche ne reflètent pas nécessairement les opinions de tous les membres du GTIC.
Dans cette publication dirigée à la fois par SeroTracker, des chercheurs financés par le GTIC et des employés du secrétariat du GTIC, les auteurs ont présenté une démarche pour interpréter les résultats de l’enquête sérologique et distinguer l’immunité acquise par l’infection de celle conférée par les vaccins. La distinction entre ces deux types d’immunité peut aider les autorités sanitaires du monde entier à orienter leur stratégie de vaccination contre la COVID-19. D’abord diffusé en prépublication, cet article est désormais publié dans Open Forum Infectious Diseases.
Avant les vastes campagnes de vaccination, les enquêtes sérologiques étaient relativement faciles à interpréter puisque les anticorps anti-SRAS-CoV-2 étaient produits d’abord et avant tout par une infection symptomatique ou asymptomatique. Depuis le déploiement des vaccins, il est important de distinguer les anticorps découlant de l’infection de ceux conférés par la vaccination, ou d’établir s’ils découlent des deux. Dans les pays qui font appel aux vaccins ne ciblant que la protéine spiculaire (S) (vaccin Comirnaty de Pfizer-BioNTech, vaccin Spikevax de Moderna et vaccin Vaxzevria d’Oxford-AstraZeneca), la séropositivité aux anticorps antinucléocapsidiques (N) est indicatrice d’une infection antérieure. Lorsque des vaccins qui stimulent à la fois la séropositivité anti-S et anti-N sont utilisés (p. ex., des vaccins à virus inactivé ou atténué), le seul statut sérologique ne permet pas de distinguer l’immunité acquise par l’infection de celle induite par la vaccination.
SeroTracker est une ressource de sérosurveillance mondiale qui fournit de l’information pour comprendre la véritable ampleur de la pandémie, connaître les groupes à risque, surveiller l’immunité induite par la vaccination et définir une stratégie de sortie de la pandémie.
Faits saillants
- Les enquêtes sérologiques doivent inclure la mesure des anticorps anti-S (ou anti-RBD) et anti-N et permettent de recueillir de l’information sur l’histoire de la vaccination.
- Dans les pays où les approvisionnements en vaccin se font rares, les enquêtes sérologiques peuvent être utilisées pour assurer une affectation efficace des vaccins.
- Dans les pays où la couverture vaccinale est élevée, les enquêtes sérologiques peuvent indiquer s’il est nécessaire d’administrer des doses de rappel et contribuent à éviter le déclin des anticorps.
Même si la prévalence des anticorps augmente avec le déploiement des vaccins, des enquêtes sérologiques bien adaptées peuvent contribuer à donner un aperçu crucial de l’immunité en population.
Dans l’ensemble, les chercheurs qui effectuent des enquêtes sérologiques devraient à la fois mesurer les cibles des anticorps et établir l’histoire de la vaccination, afin de déterminer la prévalence et la source de l’immunité. Ainsi, les autorités sanitaires peuvent surveiller les véritables taux d’infection, évaluer le taux de mortalité des infections et les infections asymptomatiques.