La première étude évaluée par des pairs en Amérique du Nord portant sur la période entre la première et la deuxième dose des vaccins à ARNm contre la COVID-19 montre qu’un intervalle entre les doses plus long entraîne une réponse immunitaire plus forte. L’étude est financée par le gouvernement du Canada par l’intermédiaire de son Groupe de travail sur l’immunité face à la COVID-19 (GTIC).
Le chercheur principal, le Dr Brian Grunau, professeur adjoint au Département de médecine d’urgence de l’UBC et scientifique au Centre for Health Evaluation and Outcome Sciences, affirme que ces résultats – publiés aujourd’hui dans Clinical Infectious Diseases – pourraient éclairer les efforts internationaux de vaccination contre la COVID-19
L’équipe a comparé les résultats d’analyses de sang d’ambulanciers paramédicaux qui ont été vaccinés dans l’intervalle actuellement recommandé de moins de quatre semaines à ceux qui ont reçu leur deuxième dose après six à sept semaines.
« Nous avons constaté que les taux d’anticorps étaient nettement plus élevés chez les personnes ayant reçu le vaccin à des intervalles plus longs, quel que soit le vaccin à ARNm administré », a déclaré le Dr Grunau.
Les vaccins à ARNm comprennent le vaccin Pfizer-BioNTech Comirnaty et le vaccin Moderna Spikevax. Bien que le taux d’anticorps ne soit pas le seul facteur permettant de déterminer l’immunité d’une personne, on croit actuellement qu’il joue un rôle très important.
Compromis entre les stratégies de vaccination
Ces résultats ont des implications pour l’effort mondial de vaccination en cours, car la moitié de la population mondiale n’a pas encore été vaccinée. L’allongement de l’intervalle recommandé pour l’administration du vaccin pourrait conduire à une réponse immunitaire plus forte à long terme chez les individus et permettra également un accès plus rapide au niveau communautaire à la première dose de vaccin.
« Cette stratégie d’intervalle plus long permet un accès précoce aux premières doses dans la population et assure la meilleure protection possible avec la série de deux doses », a ajouté le Dr Grunau.
Bien que les mesures de l’immunité soient en corrélation avec le risque de contracter la COVID-19, cette étude n’a pas évalué les infections postvaccinale réelles.
Influence sur les décisions de santé publique en temps réel
Les participants à l’étude sont inscrits au projet COVID-19 : Risques professionnels, séroprévalence et immunité chez les paramédicaux (CORSIP) à plus grande échelle, une étude nationale qui examine l’impact de la pandémie sur les ambulanciers paramédicaux. L’équipe est codirigée par le Dr Grunau et le Dr David Goldfarb, professeur agrégé de clinique au Département de pathologie et de médecine de laboratoire de l’UBC et microbiologiste médical et spécialiste des maladies infectieuses au BC Children’s Hospital et au BC Women’s Hospital and Health Centre, ainsi que par les Prs Tracy Kirkham et Paul Demers de l’Université de Toronto. lls ont commencé à recruter des ambulanciers paramédicaux il y a moins de 10 mois, mais les chercheurs fournissent des données en temps réel au GTIC afin que les décideurs puissent déterminer s’il y a des implications pour les décisions politiques.
Bien que ce flux constant de nouveaux renseignements puisse rendre difficile la prise de décisions en matière de santé publique, il est gratifiant pour les chercheurs de voir leurs efforts se traduire par des résultats cliniquement pertinents.
« C’est le véritable objectif de tout chercheur », a déclaré le Dr Grunau. « Nous voulons faire des recherches qui auront réellement un impact positif sur la vie des gens et sur les politiques ».
« Ces résultats soutiennent les décisions prises dans de nombreuses juridictions au Canada pour les premières doses rapides avec un intervalle de dosage prolongé », a déclaré le Dr Tim Evans, directeur administratif du GTIC. « Les résultats sont également très importants pour éclairer le déploiement des vaccins dans d’autres pays où le fait d’allonger l’intervalle entre les doses peut contribuer à promouvoir l’équité vaccinale. »
À propos du Groupe de travail sur l’immunité face à la COVID-19
Le gouvernement du Canada a créé le Groupe de travail sur l’immunité face à la COVID-19 (GTIC) à la fin d’avril 2020 pour catalyser, soutenir, financer et harmoniser la recherche sur l’immunité contre le SRAS-CoV-2 à l’intention des décideurs fédéraux, provinciaux et territoriaux qui s’emploient à protéger les Canadiens et à limiter les répercussions de la COVID-19. Jusqu’à présent, le GTIC a financé plus de 100 études au Canada, lesquelles donnent un aperçu capital des taux, des tendances, de la nature et de la durée de l’immunité découlant de l’infection par le SRAS-CoV-2 et des vaccins contre la COVID-19. Le GTIC est supervisé par une équipe de direction bénévole composée de chercheurs et de décideurs de premier plan provenant de partout au pays. Le GTIC et son secrétariat travaillent en étroite collaboration avec divers partenaires, y compris des gouvernements, des autorités sanitaires, des établissements, des organisations de santé, des équipes de recherche et d’autres groupes de travail, en plus de mobiliser des communautés et des intervenants. Pour en savoir plus, consultez le site www.covid19immunitytaskforce.ca/fr/.
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Les opinions exprimées dans ce document ne représentent pas nécessairement celles de l’Agence de la santé publique du Canada